Agen a l'embarras du choix... (La Dépêche)

Agen a l'embarras du choix pour composer la prochaine équipe



Albi ne pensait sans doute pas avoir tant de peine à mettre fin à la série de huit victoires d'affilée des Agenais. Le SUA n'avait pas courbé l'échine depuis le 21 février et sa querelle de voisinage avec Bordeaux-Bègles (37-28') - Si le Racing-Métro s'incline à Armandie, le 17 mai prochain, les Bèglais seront les seuls à avoir battus deux fois les Agenais lors de la phase régulière. Le Sporting n'a pas à rougir de cette défaite dans le Tarn où seuls les Parisiens ont réussi à s'imposer (le 12 avril dernier, 26-14). Au contraire.

Ponnau en troisième ligne

Parce qu'en vue des demi-finales, plus de la moitié de l'équipe avait besoin de souffler (Edmond-Samuel, Vaka, Caucaunibuca, Du Plessis, Dupuy, Sola, Badenhorst, Fonua, Cabarry) et que d'autres, fraîchement sortis de l'infirmerie, devaient avoir du temps de jeu (Gelez, Barrau, Tiatia, Lafforgue, Chavet et Narjissi), une formation remaniée avait logiquement été alignée.

Avec seulement deux trois-quarts sur le banc (Miquel et Carabignac), le coaching a forcément réservé des petites surprises. On avait déjà vu Miquel au centre mais jamais Peikrishvili à gauche et encore moins Ponnau en troisième ligne (il remplace Culine, à la 75e). Pour la petite histoire, Monribot était même prêt à prendre une place dans la ligne de trois-quarts. Tout ça est toutefois anecdotique. Ce qui l'est moins, c'est la réelle performance des Agenais. Beaucoup (trop ?) sanctionnés, ils ont fait trembler Albi, égalisant même à la 63e (20-20). « Tous ceux qui sont revenus n'ont qu'une seule envie, glissait Gelez avant le match : que les entraîneurs aient mal à la tête au moment de composer leur équipe pour la demi-finale ». C'est réussi. Les entraîneurs n'ont maintenant que l'embarras du choix pour fabriquer l'équipe qui affrontera le Racing-Métro et, certainement déjà, pour celle de la demie. Il y a une saine émulation au sein du groupe, c'est-à-dire que les conditions sont optimales. Rien, aujourd'hui, ne semble pouvoir stopper la marche d'Agen.


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Un homme dans le match.

La générosité de Tiatia

Cinq mois que l'on n'avait pas vu la silhouette du Samoan d'Agen sur les terrains. Sa dernière titularisation remontait à la défaite agenaise à Narbonne le 25 octobre. Ce jour-là, Ace Tiatia jouait au poste de talonneur. Mais samedi soir à Albi, il occupait celui de troisième ligne centre, en tenant les 80 minutes d'une rencontre pourtant intense, face à une des plus grosses écuries du championnat.

Solide comme un roc

Ace n'a rien perdu de son engagement et de sa puissance physique. A la 26ème minute, il fait l'effort de rester sur ses appuis pour chiper un ballon précieux aux Tarnais à vingt mètres de sa ligne d'essais. Présent sous les renvois, il s'est montré particulièrement efficace dans les déblayages, toujours dans son style caractéristique, à grands coups d'épaule. Solide à l'impact, il a souvent réussi à franchir la ligne d'avantage et à remettre l'équipe dans le sens de la marche. Ses placages ne sont pas non plus passés inaperçus, notamment celui de la 70è lorsqu' il assène une terrible cartouche à son solide compatriote Daniel Farani. Sans oublier qu'à la 57è, c'est lui qui sert Huget sur le deuxième essai, suite à une combinaison exécutée dans un timing parfait avec François Gelez.

« Encore trop de fautes »

Seule ombre au tableau, le n°8 Lot-et-Garonnais a été trop sanctionné. Un placage haut sur son vis-à-vis Vincent Clément coûtera trois points au Sporting (11è).

Sa nervosité sur le terrain s'est également fait ressentir. Il s'accroche avec Blair Stewart en première mi-temps, puis doit laisser ses partenaires à 14 après une échauffourée avec le pilier Uipa Sua. Carton jaune pour les deux belligérants (45è). Et malheureusement, d'autres fautes d'Ace ont permis aux Albigeois de rester dans le match.

« Ace a été très fort et d'une générosité exemplaire, analysait à chaud Henry Broncan. Mais il a encore un problème de discipline. Il coûte encore trop de pénalités à l'équipe, notamment à cause de ses placages un peu hauts. Il faut qu'il se baisse plus. Mais je suis quand même étonné qu'il ait réussi une performance de ce niveau après cinq mois d'absence. »

Un défaut à gommer donc pour espérer peut être apparaître sur la feuille de match pour les demis, même si la concurrence est rude. Le poste de talonneur est bien fourni (Narjissi, Ponnau et Guinazu), alors qu'il semble difficile de détrôner le bulldozer Fonua au centre de la troisième ligne. Mais c'est cette émulation qui fait la force du SUA. Et dans cette logique, Ace Tiatia a tout-à-fait sa place.


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