Top 14 : Phases finales

Cotter: "Une gamme plus complète"


Avant la finale contre l'Usap samedi, sa troisième de rang, l'entraîneur de Clermont Vern Cotter pense que son équipe est mieux armée que les saisons précédentes et possède une gamme de jeu plus complète pour enfin décrocher le Brennus. Il n'exclut pas, par ailleurs, de procéder à des changements.

Vous devez être satisfait de la performance de votre équipe en demi-finale. Allez-vous vous appuyer dessus pour préparer la finale ?

Vern Cotter : Nous allons en effet bâtir cette rencontre sur notre match contre Toulouse au cours duquel nous avons vu des choses intéressantes. Mais il y aura tout de même deux ou trois ingrédients supplémentaires à apporter.

Lesquels ?

V. C. : Il y aura peut-être quelques changements dans la composition de l'équipe, déjà par rapport aux deux ou trois blessés que nous avons (Nalaga, Rougerie et Russel, NDLR). Nous allons suivre leur progression dans la semaine avant de prendre une décision. Après, nous mettrons en place une stratégie forcément différente.

Vous avez été pénalisés à plusieurs reprises contre Toulouse. Travaillez-vous particulièrement sur ce secteur ?

V. C. : Sur les deux demi-finales, nous avons vu que les différentes équipes avaient été beaucoup pénalisés sur le jeu au sol. Nous sommes conscients que les arbitres sont intransigeants là-dessus et il faudra donc essayer d'être plus efficace dans ce secteur.

Quels sont les points forts de votre adversaire ?

V. C. : Il en a de nombreux et n'est pas là par hasard. C'est une équipe qui met beaucoup d'engagement et montre une véritable cohérence. Elle est performante devant, notamment en mêlée et en touche, efficace et plutôt homogène. On sent que que son collectif est resté lié du début à la fin de la saison. Ce sera donc compliqué pour nous dès les premières minutes du match, il faudra se montrer vigilant.

Les défaites lors des deux dernières finales de championnat sont-elles encore dans les esprits ?

V. C. : Nous avons parlé de ces échecs et appris des choses. Cela ne donne certainement pas de garanties mais nous sommes peut-être mieux armés pour aborder cette finale. Toutefois, cela reste du sport, il y a toujours un vainqueur et un perdant.

Vous avez perdu de peu à Perpignan il y a quelques semaines. Avez-vous tiré des enseignements de cette défaite ?

V. C. : Nous avons rencontré les Catalans deux fois cette saison et il faut évidemment se servir de ces rencontres pour préparer la finale. Le but est même de construire dessus. Mais l'enjeu a changé maintenant et même si nous ne négligeons pas les performances de notre adversaire, nous nous concentrons surtout sur ce que nous avons à faire, sur ce que nous sommes capables de réaliser.

Qu'est-ce qui a changé par rapport au Clermont de l'an passé ?

V. C. : Nous avons quasiment le même groupe. Il y a juste quelques nouveaux éléments qui ont ajouté de la valeur à l'équipe. Je pense que nous avons plus d'expérience des phases finales et une gamme de jeu plus complète. Les quatre aspects majeurs pour construire une grande équipe sont la tactique, la technique, le physique et le côté psychologique. Nous avons beaucoup travaillé sur les trois premiers. Il nous reste maintenant à peaufiner la dimension psychologique dans la semaine.

Justement, un psychologue travaille avec vous cette saison. Va-t-il intervenir avant la finale ?

V. C. : Nous sommes effectivement en contact avec un psychologue depuis plusieurs mois. C'est sûr que nous le mettrons encore à contribution cette semaine.

Sur quel point votre équipe a-t-elle le plus progressé cette saison ?

V. C. : Le but d'un match est de toujours s'améliorer et de pouvoir se mesurer aux autres. Pour cela, il faut savoir s'adapter à chaque équipe et je pense nous sommes capables de mieux nous adapter à notre adversaire qu'auparavant.

Rugbyrama

Sanac veut passer le témoin

Cinquante quatre ans que les champions de France de 1955 attendent un nouveau titre de l'USAP. André Sanac, leur capitaine, aimerait bien ne plus être le dernier à avoir soulevé le bouclier de Brennus.

L'homme est toujours aussi robuste. Le poids des ans lui fait courber un peu le dos, mais n'a pas altéré son jugement, toujours très pertinent. A bientôt quatre vingt ans -il les fêtera le 4 août prochain-, André Sanac reste toujours le dernier capitaine perpignanais champion de France. Et il aimerait bien passer le flambeau à Nicolas Mas, son cadet. «Dans une semaine, j'aimerais bien ne plus être le dernier capitaine en vie d'une équipe de l'USAP ayant remporté le bouclier de Brennus, affirme-t-il d'un accent rocailleux qui fleure bon la vigne et le terroir roussillonnais. Il est temps pour nous de passer le témoin.» Ils sont encore neuf survivants (1) de cette formidable équipe de 1955 qui terrassa le FC Lourdes de Jean Prat en finale à Bordeaux (11-6). Neuf à entretenir la flamme du souvenir. André Sanac était le capitaine d'une équipe où le collectif primait sur les individualités. Un peu à l'image de cette USAP 2009. «Je pense que cette année, c'est la bonne, clame celui que l'on surnommait « le sire de Trouillas». L'équipe est mâture. Elle peine moins à maîtriser son jeu que par le passé. Contre le Stade Français, nos joueurs ne se sont jamais affolés. Moralement, ils sont forts.»

André Sanac sera bien sûr au Stade de France, samedi soir, avec « Mité », son épouse. Ils vibreront pour leurs « nins », les garçons formés à l'USAP. «Ce qui me fait plaisir, poursuit-il, c'est de voir les jeunes formés au club arriver en équipe première. L'identité catalane a toujours existé. Autour du club. Aujourd'hui, elle se retrouve aussi sur le terrain.» Et le capitaine de 1955 de citer les Mas, Vilacéca, Guirado, Porical, Mélé, Marty et autres enfants du pays qui défendront les couleurs sang et or à Paris. Et tant pis pour son grand ami auvergnat, Bernard Chevallier, « Dada » de Clermont, qu'il croisera à Saint-Denis. «Il m'a appelé dès samedi soir et m'a chambré en catalan : es un poupout...» André Sanac espère que le chant de la huppe faciée résonnera dans les oreilles auvergnates, samedi soir.
Gilles NAVARRO

(1) Le pilier Capell, les deuxième ligne Sanac et Roucariès, les troisième ligne Mestres et Doutres, le demi de mêlée Gauby, les centres Rous et Monié, l'ailier Garrigue auxquels il convient d'ajouter les remplaçants Costa et Bergues.



L'Equipe

Mermoz ménagé

Le centre Maxime Mermoz, incontestable homme du match en demi-finale face au Stade Français samedi à Lyon (25-21), ne s'est pas entraîné lundi.

Victime d'ampoules en fin de partie samedi à Gerland, il avait dû quitter la pelouse cinq minutes avant le coup de sifflet final. "J'avais mis des crampons trop longs (16 mm) et cela m'a entamé la peau", a-t-il expliqué. Mais l'encadrement du club catalan n'exprime aucune inquiétude quant à la participation de Mermoz pour la finale samedi au Stade de France.

Usap-Candelon: "La demi-finale n'est pas une aboutissement"

Auteur d'un des trois essais de la victoire (25-21) de l'Usap face au Stade Français samedi, en demi-finale du Top 14, Julien Candelon, l'ailier catalan, à l'image de tout un groupe ne s'arrête pas à cette qualification pour la finale samedi, au Stade de France, où les Perpignanais seront opposés à Clermont: "La demi-finale n'est pas un aboutissement. On a partagé notre joie avec les supporteurs, mais dès qu'on est rentré aux vestiaires, on s'est dit que cette victoire n'aurait de valeur que si on remportait le titre. Face à une ASM de très haut niveau: "On a vu vendredi que leur rouleau compresseur a étouffé Toulouse. On s'attend donc à une intensité double de celle d'hier (samedi)."

Sport.fr

Moi j'aime bien Clermont.
Allez CLERMONT.

RUGBY TOP 14 FINALE, CLERMONT. L'équipe auvergnate alignée samedi sera différente de celle des demies

Nalaga incertain, des changements à l'ASM

« Il y aura peut-être des changements dans la composition d'équipe pour la finale, par rapport à celle de la demi-finale », a précisé hier matin Vern Cotter, manager de l'ASM Clermont-Auvergne, qui disputera samedi à 21 heures au Stade de France la dixième finale de championnat de France de son histoire. Certains changements seront éventuellement liés à des blessures : le cas de l'ailier Napolioni Nalaga, meilleur marqueur du Top 14, suscite en particulier des inquiétudes.

Touché au genou lors de la victoire de vendredi dernier contre Toulouse (19-9), le Fidjien, comme « d'autres joueurs », « passera des tests dans la semaine ».

« Il y aura peut-être aussi des changements liés à une stratégie légèrement différente », a également glissé Vern Cotter, lors de l'unique conférence de presse de l'ASM cette semaine, le groupe auvergnat partant demain pour la banlieue sud de Paris.

Le capitaine Aurélien Rougerie, qui n'a participé qu'à « la deuxième partie de l'entraînement » hier matin, et devait lui aussi passer des tests, pourrait ainsi retrouver au Stade de France sa place à l'aile. Vendredi à Bordeaux, il avait évolué au centre, laissant Benoît Baby en position d'ailier.

Interrogé sur l'adversaire de la finale, Vern Cotter a jugé hier : « Le point fort de Perpignan, c'est l'engagement, devant, en touche, en mêlée. C'est un vrai collectif sur le terrain, ce sera un match compliqué et il faudra être vigilant à tous moments ».

Auteur : Nicolas Espitalier, envoyé spécial
SO

Au mental

Perpignan et Clermont, une finale inédite.(L'Equipe)Avant la finale, notre consultant Alain Penaud estime que l'aspect psychologique sera déterminant entre un Clermont gestionnaire et un Perpignan décisionnaire. Il revient aussi sur des demi-finales qui ne l'ont pas enthousiasmé.

Choc de culture
«Je pense que la finale va se jouer sur le plan psychologique. Au niveau du jeu, je trouve que seul Perpignan a évolué un cran au dessus de ce qu?on avait l?habitude de voir durant la saison régulière. Ils ont montré beaucoup d?envie, mais la question est de savoir s?ils pourront continuer sur le même tempo en finale. C?est une équipe en confiance et sur une bonne dynamique. Je suis plus réservé sur Clermont qui, malgré la victoire, n?a pas montré grand-chose face à Toulouse. Je ne sais pas si les Clermontois sont capables de prendre véritablement le jeu à leur compte et de garder la main sur le match. Clermont marque souvent très vite, mais a tendance ensuite à gérer son match et à se recroqueviller. Attention, je pense que Clermont est largement capable d?imprimer son rythme au match et d?aller le gagner. Mais ont-il le mental pour y parvenir ? Pourront-ils tenir 80 minutes sans rien lâcher ? Face à Perpignan, la force mentale sera très importante. Les Catalans gagnent souvent en fin de match et ont montré une grosse envie en demie. Ils semblent capables d?aller provoquer les choses et de faire tourner les événements en leur faveur. Sur la foie des seuls résultats, Clermont peut avoir la faveur des pronostics, mais Perpignan est capable de retourner la situation. C?est la crainte que j?ai pour Clermont. Est-ce qu?ils seront capable de résister à un retour de Perpignan si la rencontre penche à leur avantage en début de match. Surtout qu?il semble y avoir une nette montée en puissance du côté catalan avec des joueurs comme Mermoz et Marty qui arrivent à leur pic de performance.

Paris a été pitoyable
Globalement, j?ai été déçu par les demi-finales. Déçu parce que le jeu proposé n?était vraiment pas séduisant. J?ai trouvé le niveau de jeu très faible. Quand je vois jouer le Stade Français, je vois un grand gâchis. A deux ou trois joueurs près, il n?y a que des internationaux et cela ne se voit pas sur le terrain. On savait que Paris n?était pas bien et qu?un résultat en phase finale serait un véritable hold-up. Je pensais que le niveau des joueurs pourrait relever celui de l?équipe, mais cela n?a pas été le cas. J?ai l?impression qu?ils ne prennent pas de plaisir sur le terrain. Et quand je vois Juan Martin Hernandez qui ne fait que taper des chandelles sans inspiration, je ne vois pas comment il peut en donner aux spectateurs. Je ne crois pas que se soit ce rugby qui fasse rêver les gamins. A ce niveau, c?est pitoyable.

Toulouse fait du sur place
Le problème de Toulouse est autre. Le Stade Toulousain, depuis quelques temps, a du mal à prendre à son compte des matches de haut niveau. Ils s?appuient sur leur jeu au pied pour aller chez l?adversaire et attendent qu?il leur rende le cuir pour contre attaquer et conclure dans un second temps. Ils fonctionnent par pics, par accélérations. Et chez eux, c?est l?individu qui fait avancer le collectif. Je m?attendais à voir ça contre Clermont mais Toulouse n?y est pas parvenu. Toulouse n?a jamais réussi à rentrer complètement dans la rencontre et Clermont en a profité pour gérer après l?essai rapide de Brock James. Les lancements toulousains n?ont pas été performants, la charnière n?a pas été assez offensive, Médard n?a pas été très inspiré dans ses relances. Je me pose des questions sur la composition de cette équipe. Laisser un compétiteur comme Heymans sur le banc?»

L'Equipe

L'USAP monte vendredi

Les joueurs de l'USAP ont repris le chemin de l'entraînement lundi après-midi, après une matinée consacrée à la récupération et la vidéo. Mardi, les Catalans auront droit à deux séances, avant d'être au repos mercredi, puis de suivre une dernière séance jeudi. Le voyage vers la capitale est prévu vendredi matin en avion, et les Sang et or effectueront la traditionnelle mise en place au Stade de France dans l'après-midi.

James, à pile ou face


Brock James est souvent déterminant avec Clermont. .(L'Equipe)Invisible lors de la finale de 2008, Brock James a été essentiel dans la victoire de Clermont sur Toulouse (19-9). Pièce maîtresse du jeu jaunard, l'Australien pourrait bien être l'homme clé de la finale face à Perpignan.

Du cauchemar...
Clermont va donc disputer une troisième finale de rang, samedi face à Perpignan au stade de France. La présence de l'ASM au dernier match est, pour beaucoup, le résultat de la demi-finale exceptionnelle de Brock James, qui a écoeuré les champions en titre avec une performance ébouriffante. De quoi laver l'affront subi lors de la dernière finale, perdue 26-20 face à Toulouse. Ce jour là, James était passé à côté de son match. Pour un coup de génie (une merveille de coup de pied derrière la défense qui amène l'essai d'Aurélien Rougerie), combien de mauvais choix et d'occasions vendangées. L'Australien avait plié sous le poids du match, rattrapé par l'enjeu et inhibé par le stress. La rencontre avait rapidement tourné au cauchemar, mettant en évidence la moindre faiblesse de son jeu, surtout en défense. Sans son maître à jouer, l'ASM avait perdu pied face à la machine rouge et noir.

... au rêve ?

Vendredi, à Chaban Delmas, le scénario ne fut pas le même, loin s'en faut. Avec un essai plein de sang-froid et de maîtrise en début de partie, il a rapidement mis Clermont sur les rails de la victoire. En marquant 13 des 19 points de son équipe, il a aussi pesé sur le tableau d'affichage , comme tout au long de la saison. Meilleur réalisateur du Top 14 (316 points en 27 rencontres), il affiche surtout une précision redoutable, avec plus de 83 % de réussite face aux perches. En-dehors de son réalisme, l'Australien a aussi brillé dans le jeu, sobre mais efficace. Alors l'ASM compte encore sur lui en finale samedi, et le club sait qu'il aura besoin d'un James de gala pour soulever enfin le bout de bois.

Une charge qui ne semble pas trop peser sur les épaules d'un homme peu réputé pour ses frasques ou autres écarts. L'expérience malheureuse de la finale perdue l'an dernier ne devrait pas se reproduire, et le stratège de Victoria est de ceux qui a le plus appris de l'apport d'Eric Blondeau, le psychologue à l'ASM. Il sait qu'il aura fort à faire avec Jean-Pierre Pérez et Grégory Le Corvec pendus à ses crampons tout le match. Mais James, l'un des meilleurs joueurs du Top 14, doit aussi être capable de devenir un match winner, comme les autres stars du rugby mondial. Il a une occasion en or de le monter contre Perpignan.

L'Equipe

Mas : "Nous avons les moyens"


Le capitaine de Perpignan Nicolas Mas, déjà présent lors de la dernière finale disputée par son club en 2004, pense que son équipe a évolué depuis. Selon lui, elle est plus mature et même s'il considère que Clermont sera favori samedi au Stade de France, l'Usap est bien sûr en mesure de l'emporter.

Vous avez connu la finale 2004. En quoi l'Usap a-t-elle évolué depuis ?

Nicolas Mas.- Cinq ans sont passés et depuis 2004, le groupe a grandi. Il y a une évolution avec beaucoup de changement. Il est certain que nous n'aborderons pas cette finale comme celle de 2004. Cette saison, le groupe est mature. Nous n'avons pas besoin de nous dire beaucoup de choses. Nous connaissons tous notre objectif et tout le monde s'y tient. Nous avons évacué notre victoire en demi-finale et nous sommes entrés dans un autre match. Notre force cette saison est que nous arrivons à bien négocier les matchs avec une forte pression. En 2004, quand nous avons battu Toulouse en demi-finale, nous avions déjà gagné. Cette année, tous les joueurs ont été très calmes après la victoire contre Paris. Il n'y a pas eu la même euphorie. Nous avons tous été sérieux en pensant à la finale.

Quelles sont les forces de Clermont ?

N. M.- Nous connaissons les Clermontois. Ils ont un jeu très réglé avec des schémas précis et ils s'appuient sur une grosse conquête et une bonne défense. Ce sont eux les favoris. Ils sont parvenus à très bien s'adapter au jeu de Toulouse en demi-finale mais après, je ne sais pas s'ils vont employer la même stratégie contre nous. On s'attend à un gros match en mêlée car les Clermontois sont solides. A nous de rivaliser mais je pense que l'on a les moyens si l'on reste sérieux pendant tout le match.

L'identité catalane est-elle toujours un des moteurs de Perpignan ?

N. M.- Cette identité catalane est bien sûr une force. Nous sentons tout le peuple catalan qui attend un titre depuis un moment et qui est attaché à son identité. Même les nouveaux joueurs qui sont arrivés ici ont vite compris l'importance de cette force. Mais l'Usap a aussi su évoluer pour proposer aujourd'hui un jeu plus complet.

Allez-vous conserver le même état d'esprit que lors de la demi-finale ou le contexte d'une finale change la donne ?

N. M.- Après ce match, nous avons des certitudes et nous voulons conserver cet état d'esprit. Nous avons envie d'entreprendre. Nous savons que les Clermontois commencent très fort leurs matchs. Dans le premier quart d'heure, nous savons qu'ils vont vouloir nous étouffer en jouant de partout. A nous de les priver de ballons pour éviter de subir cette pression. Les deux équipes ont envie de remporter le titre. Je pense que l'on va vivre une belle finale.

Rugbyrama

La saga Porical

Après Paul, champion de France avec l'USAP en 1938, Gérald, finaliste en 1977, Jérôme Porical entretiendra le mythe, samedi au Stade de France. Le dernier de la tribu des Porical évoluera à l'arrière de l'équipe perpignanaise, comme son père et grand-père avant lui.

Chez les Porical, on joue au rugby de père en fils. Avec un poste de prédilection, celui d'arrière. L'histoire commence à Pézilla-la-Rivière, petit village de la plaine du Roussillon, à une vingtaine de kilomètres de Perpignan. C'est là qu'est né Paul, premier de la dynastie, le 23 octobre 1911. Agriculteur viticulteur de son métier « Popaul » Porical consacre son rare temps libre au jeu préféré des Catalans, le rugby. Avec beaucoup d'adresse et de coeur, il est le dernier rempart de cette équipe de l'USAP 1938, championne de France aux dépens de Biarritz (11-6). «Mon père était surtout connu pour être un grand défenseur, raconte son fils, Gérald. Il n'était pas très grand (1,66m), mais il allait vite, avec ses jambes arquées et ses petites foulées.» La carrière de Paul sera interrompue par la Guerre. Fait prisonnier, il restera interné cinq ans en Allemagne et mettra un terme à sa passion après la libération. Lorsque Gérald vient au monde, le 6 mars 1950, bien après le titre de Paul, c'est tout naturellement qu'il grandit avec un ballon ovale dans les bras. «On jouait partout, se souvient-il. Dans les rues du village, sur les terrains vagues. »

«Gégé» quitte Pézilla pour l'USAP, le club phare. Il fera toute sa carrière, quinze ans, sous le maillot azur avec en point d'orgue la finale 1977, perdue face au grand Béziers (12-4). «Je n'aurais pas dû jouer, se rappelle Gérald. J'ai attrapé une angine carabinée trois jours avant le match. On ouvre le score par un essai de notre ailier, Claude Fontana, puis on subit le match. On faisait un complexe d'infériorité face aux Biterrois, à l'époque.»
Jérôme, venu au monde le 20 septembre 1985, n'a pas connu son grand-père. Mais il a grandi avec le souvenir des exploits du passé : «Il y avait les photos, les maillots à la maison. Aujourd'hui, je réalise un rêve de gosse.» Finaliste du championnat de France avec les cadets de l'USAP, en 2001, puis champion juniors chez les Crabos (2002) puis les Reichel (2005), Jérôme Porical rêve d'un titre avec le seniors. «Mes émotions, je ne vais pas vous les livrer, assurait «Popo» après la demi-finale gagnée contre le Stade Français. Je les dévoilerai après la finale.»

Bon sang ne saurait mentir. Celui qui coule dans les veines des Porical est rouge vif comme le vin du grand père et or, comme les reflets du bouclier de Brennus.

L'Equipe

L'USAP en pleine confiance

Jacques Brunel au milieu de ses troupes(L'Equipe)« On y va avec beaucoup de détermination et beaucoup de confiance. » En quelques mots, Jacques Brunel a résumé la pensée générale du côté de Perpignan à quelques jours de la finale.

Capable de gagner

Perpignan est prêt et n'a pas peur, voilà en substance l'impression laissée par Jacques Brunel et l'ensemble de son groupe lors du traditionnel point presse, ce mardi à Aimé Giral. Meilleure équipe de la saison régulière, vainqueur convaincant du Stade Français en demi-finale, l'USAP prépare dans le calme et la sérénité la finale contre Clermont, malgré le caractère exceptionnel de l'événement. Jacques Brunel précise : « Une finale, c'est quelque chose de particulier, c'est un scénario, un contexte, et on espère bien confirmer les qualités qu'on a montré toute la saison. Avec les performances qu'on a faite, avec l'état d'esprit qu'on a acquis, avec la confiance qu'on a engrangé, on pense qu'on est capable de créer encore une surprise. »


Les joueurs ont aussi répété à l'envi qu'ils étaient en pleine confiance et qu'ils n'avaient pas peur au moment de défier l'ASM, donné favori par beaucoup. Olivier Olibeau, le seul Catalan à avoir remporté le titre, résume : « on a hâte d'y être. Une finale, c'est un rêve, chaque joueur veut en disputer une. Mais avec la saison qu'on a faite, on arrive plein de détermination. Une finale, c'est différent de tous les autres matches. En demi-finale, c'est une bataille tactique. En finale, il faut tout lâcher. »


On ne change rien

Pour ramener enfin le titre en Catalogne, 54 ans après, il faudra donc venir à bout de cette coriace équipe clermontoise. Les Sang et or savent que ce ne sera pas simple, et ils reconnaissent que l'ASM a frappé fort en dominant Toulouse. Mais ils préfèrent se concentrer sur leur jeu, sûrs de leur(s) force(s). Olibeau, encore : «Clermont a joué un rugby parfait pour battre Toulouse, et ils nous ont surpris. Mais nous, on n'a jamais reculé cette saison , malgré les blessures, malgré les erreurs, et on n'a jamais changé notre schéma de jeu. On s'est toujours dit qu'il fallait être entreprenants, et on ne changera pas en finale.»

Brunel, dans un style plus convenu : « On connaît les qualités des Clermontois, tout le monde les connaît. On les respecte et on s'en méfie. Mais on a confiance en nos moyens, et on va essayer de mettre en évidence nos points forts. » Avant de développer un peu : « Clermont a une palette de jeu très intéressante, qui repose sur plusieurs forts, avec des joueurs très dangereux, James, Nalaga, Rougerie mais aussi de la puissance devant avec Scelzo, Cudmore, Vermeulen. Il faudra supporter la pression qu'ils vont nous mettre, et si possible la renverser. Les qualités sont un peu différentes entre eux et nous, mais on va essayer que ce soit les nôtres qui passent. »

Perpignan prépare donc le choc dans le calme, et semble se conforter dans ce rôle d'outsider qui lui est promis. L'USAP ne veut pas s'enflammer, et surtout refuse de se mettre la pression, comme l'espère Brunel : « On va essayer cette semaine de se préparer de la même façon qu'avant la demie, parce qu'on ne veut pas changer nos habitudes. Il n'y a aucune raisons de changer parce que c'est une finale. » Reste à savoir si les actes seront fidèles aux mots.

L'Equipe

Belle opposition de style en tout cas. Du pur et dur NZ contre du pur et dur de France. Et plus que du France, du Gers...

Du rugby qui joue les largeurs et toujours les largeurs et encore les largeurs avec des déménageurs aux ailes et 150 000 temps de jeu...
Et de l'autre côté du rugby bien de chez nous, avec un pack puissant collectivement qui ne lâche ses ballons qu'après les avoir bien travaillés. Des arrières rapides et incisifs d'un côté contre des puncheurs de l'autre. Un pack adroit dans l'enchainement du jeu d'avant mais avec une mobilité un peu réduite contre un pack excessivement mobile mais qui se contente d'envoyer un gros franchir, puis d'aller au sol et nettoyer le ruck, et cela sans fin...

Et puis deux des plus gros publics de France...

Sacré match!

RUGBY TOP 14 FINALE, DAN CARTER. Le demi d'ouverture néo-zélandais de Perpignan accordait hier sa dernière interview au stade Aimé-Giral. Malgré sa blessure, il espère toucher le bouclier de Brennus samedi soir

« Je fais partie de l'équipe »



Hier après-midi, Dan Carter s'est entraîné sur la pelouse du stade Aimé-Giral. Oh, pas grand-chose, juste quelques passes et des tentatives de tirs au but. Mais, aux yeux d'un supporter catalan, c'est suffisant pour rêver. « Et s'il jouait la finale ? Regardez le footballeur Sydney Govou, il s'est fait la même blessure quinze jours plus tôt que Carter et il rejoue déjà depuis trois semaines... », avance Philippe Mele, le patron du Bistrot du Stade, sis au rez-de-chaussée de la tribune Chevalier.

Ce serait un sacré coup de bluff. Mais c'est depuis les tribunes du Stade de France que Daniel Carter, qui s'est fait une rupture du tendon d'Achille le 31 janvier dernier à la fin du match Stade Français - Perpignan (13-13), assistera à la finale de ses coéquipiers. Trois jours plus tard, il rentrera en Nouvelle-Zélande. Fin de l'escale européenne pour le demi d'ouverture des All Blacks, qui n'a joué que cinq matches avec le club catalan avant de s'offrir quatre mois de villégiature à « Canet-en-Frustration ».

« Partir d'ici, c'est beaucoup d'émotion. J'ai envie de rejouer, de rentrer en Nouvelle-Zélande, mais je suis triste de quitter Perpignan. C'est une région très spéciale et une période de ma vie que je n'oublierai jamais », raconte-t-il, en tailleur sur la pelouse humide d'Aimé-Giral, au moment d'accorder sa « dernière interview ».

« Supporteur n° 1 »

« Il décolle de Barcelone mardi prochain. Il m'a dit qu'il avait pris son billet pour le 9 juin, parce qu'il voulait voir Perpignan fêter le bouclier », s'émeut Benoît Brazès, le directeur de la communication de l'Usap, devenu un ami très proche de Dan Carter. « Ce sera fou, espère le numéro 10. Ce sera comme à Barcelone pour la Ligue des Champions ! »

En cas de sacre de l'Usap, Dan Carter sera bien champion de France, comme les 46 autres joueurs utilisés cette saison. Mais sera-ce légitime ? « Je me sentirai un peu champion. Je fais partie de l'équipe, j'ai des amis ici et je suis nerveux avant chaque rencontre. C'est très frustrant de ne pas pouvoir aider plus, mais je serai le supporter n° 1 de mon équipe », glisse Carter, d'une voix posée. En anglais. Parce qu'en français, il a surtout retenu les gros mots.

« Il n'a pas eu à culpabiliser de sa blessure, parce que pour tout le monde ici, il est "mort" en héros : il s'est blessé en jouant jusqu'à la dernière minute d'un match pour le gagner », glisse Brazès. « Il a apporté beaucoup, même sans jouer. Il a été époustouflant sur le terrain et ça nous a tirés vers le haut », renchérit l'ailier Farid Sid. « Il est toujours gentil, simple, disponible, il signe 500 autographes s'il le faut. Rien à voir avec Percy Montgomery (NDLR : l'arrière sud-africain évoluait à Perpignan la saison dernière)... », intervient le patron du « Bistrot » où Dan Carter ne mangeait que des lasagnes.

Et maintenant ?

Quand il ne signait pas des autographes, qu'il n'avalait pas de pâtes, qu'il n'apportait pas son humble expérience à ses coéquipiers, le « meilleur joueur du monde » a visité l'Europe pour le compte de son sponsor, et la Catalogne pour son plaisir. « C'était un petit peu comme des vacances et ça m'a fait du bien, après sept saisons très exigeantes avec les All Blacks et les Crusaders. Mais il est temps de jouer de nouveau, j'espère reprendre en août ». Où ? « En Nouvelle-Zélande jusqu'à la Coupe du monde. Je ne sais pas encore. Mon coeur est à Canterbury, mais j'habite à Auckland... »

Pour 2011, les Perpignanais n'ont qu'un rêve. Qu'il revienne. « Il n'a pas eu le temps de visiter la Cerdagne », sourit Benoît Brazès. « Je ne sais pas ce que le futur me réserve, répond Carter. Mais si je décidais de rejouer en France, je saurais à quoi m'attendre à Perpignan ». À l'affection d'une ville dont il est devenu le héros en ne jouant que 361 minutes.

Auteur : Nicolas espitalier
Envoyé spécial
SO

Perpignan, l'esprit de famille


A quelques jours de la finale du Top 14 entre Perpignan et Clermont, Sport24.com a décidé de mettre à plat les points forts et les points faibles de chaque finaliste. Ce mardi, c’est le leader de la phase régulière, l’USAP, qui est passé au crible.



Le jeu
Perpignan ne possède pas un fond de jeu fait d’envolées de 80m comme peut l’avoir Clermont. Sa maîtrise technique reste cependant impressionnante. L’USAP joue en bloc, collectivement. Même si certains joueurs peuvent éclabousser de leur classe une rencontre. A l’image d’un Maxime Mermoz «barré» au Stade Toulousain et arrivé cette saison à Aimé Giral. Son importance dans le jeu catalan est souvent primordiale, comme le prouve son essai en demi-finale face à Paris. Perpignan s’appuie sur des bases solides : un pack conquérant, une touche efficace pour se donner des munitions d’attaque et des trois-quarts qui osent enfin ! C’est là la différence avec le passé, le complexe d’infériorité face aux stars de Toulouse, Paris ou Clermont s’est enfin envolé et avec lui, un poids que les joueurs portait comme un boulet.

La conquête
Il s’agit du seul point relativement faible de Perpignan. Les Catalans ont fini la saison régulière sur une série de contre-performances côté conquête. En touche notamment. Friables, les Sangs et Or l’ont aussi été en demi-finale face au Stade Français (25-21) avant de se rattraper dans les ultimes secondes quand Damien Chouly s’envolait et récupérait une touche parisienne dans les 22 perpignanais. La mêlée aussi a connu des moments difficiles ces dernières semaines. La faute à un Nicolas Mas en-deçà de ses performances habituelles. L’international français a rassuré face à Paris. Seul inconvénient pour le deuxième ligne Olivier Olibeau : «Ce qui me dérange, c’est que nous n’avons pas pu nous jauger en mêlée fermée face à Paris. Il n’y a pas eu d’affrontement», a expliqué l’ancien Biarrot au quotidien L’Equipe. Ces petits soucis sont en passe d’être réglés pour le plus grand bonheur des supporteurs de l’USAP.
La charnière
Malgré une infirmerie au complet presque chaque week-end et une charnière constamment remaniée à cause des blessés, l’USAP n’a jamais rien lâché. Même quand Dan Carter s’est lourdement blessé en janvier face à Paris. Parce que les Catalans perdaient, non seulement un des meilleurs joueurs du monde, mais aussi un buteur plus que fiable. En demi-finale, Jacques Brunel alignait d’ailleurs une charnière (Durand-Hume) n’ayant disputé que trois rencontres ensemble cette saison. Il semblerait finalement que cette «malédiction» de la charnière ait grandement contribué à l’esprit de solidarité du groupe. Le buteur officiel de l’USAP cette fin de saison se nomme Jérôme Porical (plus de 75% de réussite).
Le mental
C’est le point essentiel du groupe perpignanais. Friables à souhait ces dernières saisons, les Catalans possèdent aujourd’hui un mental presqu’à toute épreuve. La preuve en est lors du match retour face à Clermont en avril dernier. Menés à dix minutes du terme de la rencontre, les Perpignanais sont allés chercher au fond d’eux-mêmes une victoire quasi-inespérée (20-16). Pareil en demi-finale face à Paris. Largement dominateurs, les Catalans n’ont jamais pu prendre le large au score puisque les Parisiens revenaient toujours. Sans céder à la panique, l’USAP a fini par l’emporter logiquement. Olivier Olibeau confirme : «Il y a quelques années, on aurait pu disjoncter, sortir du match. (…) Au lieu de ça, on ne s’est pas laissé faire. Notre passé nous a servi».
Le point bonus : le collectif
Le bonus de l’USAP cette saison, c’est son collectif, sa solidarité. Ce «bloc-équipe» réunit un groupe homogène, qui ne lâche jamais rien et qui joue à l’unisson. Cette saison, les Perpignanais ont obtenu presque la moitié de leurs succès en étant encore menés à un quart d’heure du terme de la rencontre. Cette équipe-là possède une âme, couplée à un caractère bien trempé. A les voir évoluer sur un terrain, on verrait presque une grande famille s’amuser. Et Damien Chouly de résumer à Midi Olympique : «Notre collectif nous fait avancer depuis le début de la saison. C'est ce qui nous a sauvés à plusieurs reprises sur certains matches à l'extérieur alors que nous étions menés à quelques minutes de la fin. C'est la base de tout.»

Sport24

PERPIGNAN : UN GROUPE DE 26

L'encadrement de Perpignan a communiqué un groupe de 26 joueurs pour la finale contre Clermont samedi au Stade de France. Le troisième ligne tonguien Henry Tuilagi, écarté lors de la demi-finale, a été réintégré, de même que le demi de mêlée écossais Chris Cusiter et le troisième ligne roumain Ovidiu Tonita.

Avants : Mas, Bozzi, Pulu, Freshwater, Guirado, Tincu, Olibeau, Alvarez-Kairélis, Britz, Vilaceca, Perez, Le Corvec, Chouly, Tonita, Tuilagi

Arrières : Durand, Cusiter, Mélé, Hume, Marty, Mermoz, Grandclaude, Sid, Candelon, Porical, Burger

L’ENVOL DE MERMOZ

Barré à Toulouse par une forte concurrence et un staff peu enclin à lui donner sa chance, Maxime Mermoz, homme du match face au Stade Français, explose avec Perpignan. Il sera sans aucun doute l’un des hommes clés de la finale face à Clermont.

On attendait son duel dans le match avec Mathieu Bastareaud. La confrontation entre les deux centres prometteurs du rugby français n’a pas eu lieu tant Maxime Mermoz a éclaboussé la demi-finale de son talent. Là où le colosse parisien a cédé devant la pression en commettant plusieurs fautes de main, le Catalan a participé aux trois essais de son équipe. Une performance de premier rang pour l’homme du match qui n’a pas craqué sous le poids de la pression médiatique ayant précédé ce rendez-vous crucial. « Gavin (Hume) et la troisième ligne très solide ont bien cadenassé. Bastareaud a avancé sur deux-trois actions. C'est tout un groupe qui a fait la différence », a indiqué sobrement l’arrière petit-neveu du célèbre aviateur Jean Mermoz, dont les origines ont rejailli en même temps que son talent.

Sous le feu des projecteurs depuis quelques semaines, Mermoz résiste à la pression. Désormais, l’heure est au repos et à la récupération après une performance accomplie. D’autant que l’international français souffre de la plante des pieds en raison d’ampoules éclatées : « Le terrain était très dur à Gerland, mais comme j'avais peur de glisser, j'ai mis des crampons de 16 millimètres au lieu de 13. » Au repos lundi et mardi, Mermoz devrait tout de même être opérationnel pour le rendez-vous historique de l’USAP en finale. Pas revanchard, le natif d’Epinal fait tout de même un pied de nez au Stade Toulousain, son club formateur. Prometteur mais pas suffisamment aux yeux de Guy Novès et de l’encadrement Rouge et Noir qui lui ont préféré des joueurs au CV plus rempli. Incompris, il a décidé de son propre chef de quitter les bords de la Garonne sur un titre de champion de France, contre l’avis de l’encadrement qui aurait souhaité le garder plus longtemps.

Mais Mermoz n’a pas le temps d’attendre. Lancé dans la peau d’un titulaire à l’USAP, il explose rapidement et se distingue notamment en H Cup à Welford Road face aux Leicester Tigers en inscrivant un essai de 80 mètres. Sur la lancée de ces exploits à répétition et de ses sélections en équipe de France (2), Mermoz sera évidemment l’un des joueurs déterminants du dernier acte de la saison. « La demie ça procure beaucoup d'émotions surtout avec ce public. Les vestiaires étaient calmes, il y avait du soulagement après le match, reconnaissait le Catalan à l’issue de la rencontre. On pense déjà à la finale. On veut se donner les moyens d'aller au bout de notre travail cette saison. » Si le groupe fait la force à Perpignan, Maxime Mermoz, l’une des rares recrues avec Dan Carter, a apporté un plus à un collectif en pleine maturité. Il reste encore une marche à franchir et un Bouclier de Brennus à décrocher pour entrer dans le cœur des supporters catalans. Mais Mermoz a déjà réussi son envol.

Rugby365

Clermont a attrapé la rage


Bousculé lors de la dernière finale de Top 14 contre Toulouse, Clermont n'avait pas réussi à se révolter. Lors de la demi-finale de l'exercice actuel qui opposait les deux mêmes équipes, les Auvergnats, mobilisés et même survoltés, ont démontré que la rage de vaincre avait changé de camp.

L'an passé, Clermont avait tout pour être sacré champion de France... Ou presque ! Le collectif était rôdé et les individualités se montraient déjà décisives. Le talent était là, dans toutes les lignes, et l'efficacité au rendez-vous. Tout semblait donc réuni pour que l'équipe qui avait dominé la phase régulière décroche enfin son premier Bouclier de Brennus. Mais les Auvergnats avaient été montrés du doigt à l'issue de la finale perdue contre le Stade toulousain pour leur manque de révolte. Leurs adversaires n'étaient pas favoris, avaient eu une journée de repos en moins pour préparer le match mais à la différence des hommes de Vern Cotter, sur leurs visages se lisait la hargne, voire la colère.

Au final, les Clermontois s'étaient faits bousculés sans jamais être en capacité de réagir. Et comme le dit le trois-quarts polyvalent Benoît Baby, "les matchs de phases finales se gagnent avant tout sur le mental. La récupération ou la fatigue, il faut passer par-dessus ". Onze mois après cette déconvenue, force est de constater que les Clermontois ont su se faire violence. Contre ces mêmes Toulousains en demi-finale, la rage de vaincre avait clairement changé de camp. Et l'épilogue s'est inversé. "Nous n'avons pas voulu reproduire les mêmes erreurs que l'an passé. Il faut arriver à se faire plaisir sur le terrain, nous ne savons pas jouer autrement mais en phases finales, pour se faire plaisir, il faut aussi savoir se faire mal ", explique Benoît Baby.

Mignoni : "Il se passe quelque chose qui vient de l'intérieur"

A l'image de celui qui est posté à l'aile clermontoise actuellement, dont les yeux menaçants et le poing rageur brandi après ses pénalités passées de plus de 50 mètres traduisaient l'envie débordante des troupes auvergnates, ces dernières ont acquis une certaine force de caractère. "J'ai senti dans la semaine, avant le match et durant les cinq premières minutes que nous y étions. A partir de là, c'est plus facile ", se réjouit Pierre Mignoni. A l'inverse, les Toulousains n'ont pas été en mesure de répondre : "J'ai compris assez vite dans la rencontre que ma carrière allait s'arrêter à Bordeaux ", regrettait le jeune retraité Fabien Pelous. La faute à des "Jaunards" surmotivés. "Il s'est passé quelque chose contre Toulouse, nous avons trouvé des clés entre nous. Quand tu es pris sur la volonté, tu ne peux pas gagner alors que quand c'est toi qui est présent, tu as quatre chances sur cinq de l'emporter", ajoute le demi de mêlée clermontois.

Les qualités rugbystiques des Auvergnats ne sont pas forcément supérieures à celles démontrées la saison dernière mais apparemment, un travail mental a été effectué. Un travail dont la réussite a été accentuée par l'esprit de revanche décuplé par les défaites lors des deux dernières finales de championnat et un début de saison poussif. "Nous voulons montrer que nous ne sommes pas des loosers ", note Pierre Mignoni. Avant d'ajouter encore une fois : "Nous avons les clés et personne ne peut les avoir pour nous. Il se passe quelque chose qui vient de l'intérieur du groupe". Une motivation mystérieuse qui est clairement en train de rejaillir et de porter ses fruits sur le terrain. Et les Clermontois en auront encore bien besoin samedi face à Perpignan.

Rugbyrama

Clermont : Nalaga va mieux

Victime d'un choc sur le genou contre Toulouse en demi-finale du Top 14, l'ailier de Clermont Napolioni Nalaga va mieux. Son genou gauche (déjà opéré des ligaments croisés) est toujours un peu gonflé au-dessus de l'articulation mais sa participation à la finale samedi n'est pas remise en cause.

Usap : Mermoz rassuré

Victime d'ampoules au pied lors de la demi-finale contre le Stade français, le centre de Perpignan Maxime Mermoz, auteur d'une performance remarquable au cours de cette rencontre, s'est entraîné normalement ce mardi. Il n'y a aucune incertitude quant à sa participation à la finale samedi.

A noter que les avants et les trois-quarts catalans se sont entraînés séparement ce mardi matin avant de se retrouver et de procéder à une séance collective l'après-midi.

Merceron se souvient


Gérald Merceron a passé dix ans à l'ouverture de Clermont. Deux fois finaliste malheureux, face à Toulouse en 1999 et 2001, il souhaite bien sûr que la roue tourne enfin pour Clermont. Même si son coeur n'est pas insensible au charme catalan.

Sur des détails

Sur Clermont
«C'est toujours un peu difficile de parler de Clermont. On pense toujours que c'est la bonne mais finalement les finales s'enchaînent et se ressemblent. Cette année, le parcours a été un peu plus compliqué. A un moment donné, on a pu se demander où était passé Clermont, c'est vrai. Mais à la fin, ils sont encore là. Ils ont toutes leurs chances mais je pense que tout va se jouer sur des détails. Ils sont complets sur toutes les lignes et ils semblent avoir mûri. Et puis ils ne jouent pas Toulouse en finale (rires). C'est peut-être le petit truc qui fera pencher la balance. »

Sur Perpignan
Auvergnat de coeur, Gérald Merceron n'est cependant pas insensible à la cause catalane. «C'est vrai que mon club de coeur restera toujours Clermont. Mais il y a des gens que j'apprécie beaucoup à Perpignan, notamment les entraîneurs. Franck Azéma, qui s'occupe des trois-quarts, est un ami et cela me ferait plaisir pour lui que Perpignan l'emporte. Quant à l'équipe, on a vu qu'elle ne lâchait jamais rien».


La finale
Ni au stade, ni dans un pub, c'est chez lui que Gérald Merceron regardera le match. «Ce sera tranquille, à la maison, devant la télé. J'aime bien regarder un match sans qu'il y ait tout le monde qui crie autour de moi, pour pouvoir me concentrer. Donc ce sera en famille, avec ma femme et mes enfants. De toute façon, je ne suis pas un vrai assidu du rugby. Je me concentre surtout sur les grandes affiches.»


Vivement le match

Ses finales à lui
Par deux fois le Stade Toulousain s'est interposé entre Merceron et le Bouclier de Brennus. Un crève-coeur. «J'ai eu la chance d'y aller deux fois mais pour deux défaites. En 1999, je préfère ne pas en parler tant j'étais passé à côté du match. Mais dans l'ensemble, cela reste des regrets. Les finales, il faut les gagner. Malgré la carrière que j'ai eue, il me manquera toujours ce titre. Ces deux finales restent bien présentes en mémoire. Il y a quand même de bons souvenirs, mais tout ça laisse un petit goût d'inachevé. Même quand on a été international, ne pas avoir été champion de France laisse un vide. On se bat pour sa ville, pour ses couleurs, le championnat dure longtemps... L'équipe de France, c'est très beau mais cela reste occasionnel. Les liens du groupe ne sont pas les mêmes. »

Son pronostic
«Clermont peut gagner, mais il suffira d'un détail pour que le match bascule. Et finalement, quel que soit le vainqueur je serai content. Vivement le match.»


L'Equipe

L'Usap ne change rien


A trois jours de la finale du championnat contre Clermont, le staff et les joueurs de Perpignan ont choisi de se préparer tranquillement à cet événement, sans en subir la pression. Pour cela, il n'ont rien changé à leurs habitudes. Les joueurs et Jacques Brunel sont satisfaits de cette solution.

Ciel bleu, shorts, tongs, et du temps pour prendre un café en terrasse. Un petit air de vacances planait en ce début de semaine aux alentours du stade Aimé-Giral à Perpignan. A l'exception de la file d'attente aux guichets, rien ne laissait à penser que l'Usap se préparait à disputer une finale du Top 14. Sourires aux lèvres, les joueurs de Jacques Brunel évoluaient en toute liberté, sans contraintes ni pression. "Il faut flotter sur l'événement ", rigolait l'ailier Farid Sid, "cela évite d'être écrasé. " Ambiance suréaliste et l'appelation huis-clos n'était pas vraiment appliquée au pied de la lettre avec des mouvements incessants dans les couloirs où Dan Carter allait et venait.

Guirado : "Dans notre bulle"

"Nous pouvons remercier le club qui a fait le nécessaire pour que nous restions ici à Perpignan", rappelait le jeune talonneur Guilhem Guirado, "nous voulions passer une semaine normale. Le but est de rester dans notre bulle, celle que nous connaissons, pour éviter de nous mettre trop de pression." Les Catalans, et notamment la jeune génération, partaient du principe "que sur un match, ce sera du 50-50", résumait un Damien Chouly très décontracté. Des joueurs qui ne fuyaient pas les questions des nombreux journalistes présents en début de semaine, allant même jusqu'à discuter entre eux au lieu de s'esquiver.

Brunel : "Pas bouffer d'énergie"

"Il me semblait que vouloir changer nos habitudes signifiait une certaine peur de cet événement. Nous n'avons jamais changé nos habitudes pendant la saison et, quelque part, il était normal de ne pas le faire maintenant." Après les premiers jours de préparation, le manager de l'Usap Jacques Brunel, se montrait satisfait du choix de cet emploi du temps : "Je pense que mes joueurs n'auront pas bouffé d'énergie dans la préparation. Ils n'auront pas déjà joué ce match à plusieurs reprises dans leurs têtes même si la pression va forcément monter dans les dernières heures." Mais si elle n'est pas destructice, cette pression est nécessaire pour aborder un tel événement.

Rugbyrama

Ledesma a retenu la leçon

Après deux finales perdues, Mario Ledesma et Clermont espèrent bien que le troisième rendez-vous, contre Perpignan samedi, sera enfin couronné de succès. Le talonneur argentin, l'un des tauliers de l'ASM, sait mieux que personne qu'une finale se joue à de petits détails.

Le beau jeu ne suffit pas
«Mario Ledesma, comment jugez-vous votre adversaire, qui vous laisse volontiers le statut de favori ?
Ils sont très solides. Ils ont été premiers du classement pendant un bon moment. Ce n'est pas de la langue de bois, ce sont des faits. On a vu qu'à certains moments, ils ont eu beaucoup de blessés mais qu'ils arrivaient quand même à gagner, à enchaîner les bonnes performances. Ils ont fait un bon parcours en Coupe d'Europe... respect!

Contre Toulouse, en demi-finales (19-9), Clermont a montré une très grande détermination mais a commis beaucoup de fautes. Comment y remédier ?
Ce qu'il y a de bien, c'est que contre Toulouse, en première mi-temps, on s'est tous rendu compte qu'on avait fait trop de fautes. Et en seconde mi-temps, ils n'en ont quasiment pas sifflé. Quand on regarde le match contre Perpignan et Paris, on s'aperçoit qu'il y a eu beaucoup plus de fautes. Les Catalans n'ont cessé de provoquer les Parisiens et on sait que la discipline, ça peut faire basculer un match. Non seulement par les pénalités, mais aussi si on prend des cartons. Ce week-end, ça s'est bien passé pour nous mais on sait que ça peut tourner au vinaigre à tout moment.

Comment conjurer le mauvais sort de Clermont, jamais titré en neuf finales, dont les deux dernières en date ?
On a appris la leçon. On sait que les finales, ça ne se gagne pas qu'avec du beau jeu. Si on peut le faire, on le fera, et Perpignan ne va pas s'en priver non plus mais je crois que c'est surtout l'équipe qui aura la plus grande détermination qui l'emportera.

Comme à la maison à Clermont
Ces deux finales disputées en 2007 et 2008 vous procurent l'avantage de l'expérience...
C'est peut-être vrai mais est-ce que ça va suffire pour gagner la finale? On ne peut pas le savoir. Tout ça, c'est de l'imagination. Il y a aussi le jour de repos en plus. L'année dernière, on a vu que ça n'avait pas joué. Ce sont des atouts mais après, il faut le prouver sur le terrain.

Comment qualifieriez-vous le public de Clermont ?
Je crois que le public auvergnat est l'un des plus fidèles du Championnat. Ce n'est pas un public très, très chaud pendant la saison mais quand on approche de la phase finale, il monte d'un cran. Nous, on a gagné sur le terrain mais je crois que le public aussi a gagné dans les tribunes. Ce n'est pas négligeable. On peut dire ce que l'on veut mais nous on le sent, l'appui du public. Ici, je me sens un peu à la maison, même si je suis de passage. J'apprécie le caractère un peu réservé des Auvergnats car cela nous permet de travailler notre rugby tranquillement. »


L'Equipe

LNR: Revol tacle le stade Chaban-Delmas

En marge du bilan de la saison de Top 14, Pierre-Yves Revol, le président de la Ligue nationale de rugby (LNR), a adressé un tacle appuyé au Stade Chaban-Delmas, qui accueillait vendredi dernier la première demi-finale du championnat entre Clermont et Toulouse (19-9), dénonçant notamment la piètre qualité des installations proposées: "Chaban-Delmas est un stade terriblement obsolète, sur le sportif, ce n'est pas génial, en termes d'accueil du public et des médias, ça ne l'est pas plus...

Le lendemain, à Gerland (où se déroulait la seconde demi-finale entre l'Usap et Paris), on a vu la différence de qualité des installations. A l'avenir, la Ligue privilégiera les enceintes les plus vastes, les plus modernes, même loin des villes des clubs qualifiés." Revol s'est néanmoins réjoui de savoir que la mairie de Bordeaux planchait sur le projet d'un nouveau grand stade.

Sport.fr