Agen vit sans son Caucau
«Mis à part ce qu'a fait Caucaunibuca, je n'ai pas vu d'équipe », avait fouetté le manager Béarnais Thierry Cléda, après la défaite des siens à Armandie l'an dernier. Il aura certainement l'occasion de « voir une équipe » demain soir. Car il est presque impossible que le duo Lanta-Deylaud puisse aligner la star fidjienne, 46 heures seulement après son retour en France. On n'y était pas pour vérifier l'information, mais
Christian Lanta assure que Rupeni Caucaunibuca a atterri hier soir à l'aéroport de Toulouse-Blagnac, vers 22 heures. Soit 16 jours après avoir décollé vers les Fidji pour enterrer son père.
Si les circonstances n'étaient pas si graves, ce nouveau retard de l'ailier-centre pourrait soulever quelques sarcasmes. Car Rupeni Caucaunibuca a reporté deux fois son retour à Agen après les obsèques. Et lundi, il aurait raté son avion. Absent pour les déplacements à Bordeaux et à Oyonnax, il ne devrait pas, sauf miracle, être aligné face à Pau demain. « Aucune décision n'est prise », rétorque pourtant Christian Lanta.
Si les Suavistes ont trouvé le trajet entre l'Ain et le Lot-et-Garonne interminable (10 heures), ce n'est qu'un grain de sablier à côté du voyage retour de Rupeni : Nasau-Agen, c'est 17 000 kilomètres environ. Pas l'idéal avant d'avaler un match de Pro D2...
Depuis 2004, les dirigeants ont fini par s'habituer aux retards de son ailier, spécialiste du crochet sur le terrain et du contretemps dans la vie civile : « Il a perdu son père, je crois que nous devons être patients, rappelle son entraîneur. Aux Fidji, les obsèques n'ont rien de comparable avec ce qui se passe en France, il faut accepter cette différence. »
Un traitement de faveur qui agace ses partenaires ? « Pas du tout, défend Yoann Huget. Il traverse un moment difficile, on ne va pas lui reprocher d'être parti enterrer son père. Ce que je sais, c'est que Rupeni ne triche pas avec nous. De l'extérieur, c'est quelqu'un de mystérieux. Mais dans l'intimité du vestiaire, c'est un camarade très agréable. » La question est de savoir dans quel état physique se trouve aujourd'hui le Fidjien, déjà loin de sa forme optimale avant son départ.
« On a appris à jouer sans lui quand même, rassure Jean Monribot. Pelasasa fait un super début de saison. Du Plessis est revenu. Et puis il y a Huget, Vaka, Edmond-Samuel et maintenant Dulin. Pour nous, c'est le collectif qui a pris le dessus. » Le vide laissé par les absences de Caucaunibuca n'est plus aussi béant qu'autrefois. Peut-être parce qu'il est redevenu un joueur normal (deux essais depuis le début de la saison quand même).
Mercredi, Dulin, Gelez et Monribot n'ont pas participé à l'entraînement. Ce dernier a été ménagé et sera dans le groupe demain. Dulin (il s'est fait une entorse en première mi-temps contre Oyo) n'y sera pas. Quant au demi-d'ouverture, il semble gêné par une blessure. Par contre, le staff pourra compter sur la présence de Telefoni (tendon) et de Vaka (épaule).
Posté par "lecagneux" sur le forum de la Sesction!