Réactions sur France / Nouvelle-Zélande (12-39)

Dimanche 29 novembre 2009 - 11:00


Marc Lièvremont : "Une punition"


Le sélectionneur du XV de France est à la fois déçu et lucide après la défaite de son équipe contre la Nouvelle-Zélande (12-39), samedi à Marseille. "Quand ils jouent comme ça, ils sont sur un nuage", reconnaît-il au sujet des Alla Blacks. Une analyse confirmée par l'entraîneur néo-zélandais, Graham Henry : "Il y a eu des victoires remarquables au cours des dernières années, mais celle-ci est bien au dessus."



Marc Lièvremont (entraîneur du XV de France): "Je crois qu'il faut juger ce groupe sur cette série de trois test-matches. Evidemment, la désillusion est terrible. Je ne dirais pas qu'on tombe de haut car on n'a jamais eu la prétention d'être meilleur que ces All Blacks. On sait que de temps en temps, on peut les accrocher et les battre. Mais pas quand ils jouent comme ça, quand ils sont sur un nuage et quand notre équipe commet de multiples petites fautes qu'elle paie cash à chaque fois. Les Néo-Zélandais ont eu le mérite de marquer tôt sur une belle contre-attaque. Derrière, il y a eu des choses intéressantes produites par mon équipe, mais sans conclure. Et derrière, la gamberge et le doute se sont installés et on a perdu notre rugby quand celui des All Blacks prenait la dimension qu'on lui connaît, avec cette punition pour terminer. Je crois que mes joueurs étaient prêts mentalement. Ils ont peut-être exprimé leur motivation de manière désordonnée mais la façon dont les Néo-Zélandais se sont très vite installés dans le match, avec beaucoup de pragmatisme et d'efficacité, nous a trop vite déstabilisés. On a perdu trop vite notre fil conducteur en manquant de cohérence sur nos lancements de jeu. Il faut assumer cette défaite avec dignité, se dire que la marche était trop haute mais je crois toujours au potentiel de ce groupe même s'il ne s'est pas exprimé ce soir."

Jo Maso (manageur du XV de France): "On a subi et quand vous subissez devant les All Blacks, c'est le tarif, une trentaine, voire une quarantaine de points. Ils ont des garçons de grande classe comme Dan Carter, Cowan, tous ces joueurs qui techniquement et stratégiquement sont à la hauteur de ces grands matches. C'est une désillusion. Sur les deux premiers matches, on avait montré qu'on avait progressé et là, ce soir, c'est un coup d'arrêt. On aurait préféré surfer sur un match réussi, peut-être pas en termes de résultat mais au moins sur l'envie, le dépassement. Le bilan de la tournée est mitigé, on a tapé une belle équipe sud-africaine, ensuite, les Samoa, c'est vrai que c'était facile parce qu'ils n'étaient peut-être pas dans un grand jour mais là, on a subi toute la capacité qu'a cette grande équipe des All Blacks à mettre à mal les adversaires quand ils ne sont pas à la hauteur".

Nicolas Mas, pilier du XV de France : "Tout le monde a donné ce qu'il avait en lui, c'est dommage de prendre un score comme ça. C'est comme ça, ils ont bien joué, on les félicite, à nous de nous remettre au travail. Ils ont mis beaucoup de rythme dans le match. Ils ont beaucoup joué sur les extérieurs, cela nous a déstabilisé. C'est dommage parce qu'on fait une bonne entame et après on est fébrile. Ils ont joué en avançant, ils ont trouvé leur soutien de partout. C'était difficile de les contrer. Il faut que l'on se serve de cette défaite pour progresser. Il faut qu'on prenne exemple sur ces équipes."

Graham Henry (entraîneur de la Nouvelle-Zélande): "Il y a eu des victoires remarquables au cours des dernières années, mais celle-ci est bien au dessus. Ca a été une journée très spéciale aujourd'hui. C'était bon de voir deux équipes avec la volonté de pratiquer un rugby offensif."

29/11 11h28 - Rugby, XV de France


Chabal : «Encore du travail»


Sébastien Chabal et les Français reconnaissent aisément la supériorité des All Blacks, sur le match de Marseille.



«Il faut que l'on redescende un peu sur terre et que l'on regarde tout le travail que l'on doit encore accomplir pour être au niveau d'une telle équipe. On a fait une bonne entame et puis ils ont mis du rythme. A partir de ce moment-là, on a cherché d'où venait les fuites. Je crois qu'on a fait quelques mauvais choix aussi. On aurait dû plus utiliser le vent en première période. On s'est fatigué à leur courir après», a confié Sébastien Chabal au terme de la défaite tricolore contre les All Blacks.

MARSEILLE (AFP) - 29.11.2009 13:49


Rugby: retour sur terre pour le XV de France, avant un Tournoi des six nations crucial


Le XV de France, après deux sorties probantes contre l'Afrique du Sud et les Samoa, a été brutalement ramené sur terre par l'écrasante supériorité de la Nouvelle-Zélande, samedi à Marseille, et devra en tirer les leçons avant d'aborder le Tournoi des six nations sans réel droit à l'erreur.

"On n'a pas le sentiment qui nous animait au lendemain d'Angleterre-France (défaite 10-34 à Twickenham en mars, NDLR). J'ai envie de parler de fierté car pour qu'il y ait un beau match de rugby, il faut être deux", a assuré l'entraîneur français, Marc Lièvremont, qui n'avait eu de cesse, pendant la semaine, d'atténuer par anticipation les conséquences d'une prévisible défaite (12-39).

"Nos Français ont été entreprenants, courageux, a-t-il poursuivi. Mais on s'est vite rendu compte, hormis sur la première mêlée, que ça allait être très compliqué avec ce premier essai qui arrive trop tôt sur un splendide mouvement des All Blacks."

Tout un symbole, en effet. A Toulouse, le 13 novembre, les Français s'étaient forgés un destin en écrasant la mêlée des Springboks (20-13). Samedi, à Marseille, ils ont réédité cette performance... pendant dix minutes.

Mais dès la première contre-attaque néo-zélandaise, couronnée par un essai de Sivivatu, le scénario du match semblait définitivement jeté, et les insuffisances françaises étalées au grand jour face à ce récital offensif.

Avec cette "leçon de rugby", le bilan de la tournée est "évidemment" revu à la baisse, a concédé Lièvremont. "Cela atténue le bilan général sur les joueurs, leurs qualités individuelles. Mais il faut faire un bilan de manière globale. On croit au potentiel de ce groupe", a-t-il précisé.

Les entraîneurs français retiendront donc l'énorme état d'esprit affiché contre l'Afrique du Sud, championne du monde en titre largement dominée à Toulouse, et le professionnalisme des "réservistes" contre les Samoa. Dans le jeu, ils pourront continuer de bâtir sur une mêlée retrouvée, quoique mise à mal au pire moment par les All Blacks sur le 3e essai de Jerome Kaino.

Mais à deux ans de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, où ils retrouveront les All Blacks dès la phase de poule, l'ouvrage ne manque pas. Et la feuille de route imprudemment scandée par le président de la FFR, Pierre Camou, de "reprendre" le Trophée Gallaher aux Néo-Zélandais en 2011, pour le plaisir d'un bon mot devant le public du Stade Vélodrome, relèvera du sacerdoce.

Parmi les chantiers, après avoir cerné les contours d'un groupe élargi d'une trentaine de joueurs, les Français devront certainement resserrer leur mire sur un XV de départ stabilisé, si les blessures le leur permettent.

L'ouvreur François Trinh-Duc, qui n'a tout simplement pas existé face au maître incontesté Dan Carter, devra cravacher pour atteindre le niveau requis. Et dans son sillage, toute l'animation offensive reste en chantier.

S'ils n'ont pas voulu s'épancher sur le sujet, pudeur de lendemain de défaite oblige, les entraîneurs devront encore compter avec des conditions de préparation désavantageuses. Depuis le début de l'année 2009, la majorité des All Blacks alignés samedi à Marseille n'avaient guère disputé plus de rencontres officielles que les Français... depuis la reprise du Top 14, mi-août!

Dans l'immédiat, l'heure est à la préparation du Tournoi des six nations, qui s'ouvrira le 7 février par un déplacement en Ecosse. Après deux décevantes troisièmes places en 2008 et 2009, les Français devront impérativement revoir leurs ambitions à la hausse.

"On aurait aimé l'aborder avec plus de certitudes. Ce sera forcément un Tournoi très ouvert, avec l'Irlande qui a confirmé en novembre son Grand Chelem du printemps, le pays de Galles qui sera présent mais aussi l'Angleterre, dès que son infirmerie se videra", a prévenu Lièvremont, déjà soucieux à deux mois de l'échéance.

2009 AFP

Malcom X a écrit:

Alors là... moi je dis chapeau languill!

Bien que j'ai deux trois remarques-détails concernant la "règle", ce que tu décris chez les blacks, les français et d'autres le font, d'ailleurs Jauzion fut (avec l'EDF et Toulouse un des précurseurs de cette manière d'intervenir dans un regroupement qui se forme...) ensuite le repli défensif de Mc Caw, c'est sans doute du vice mais franchement il garde ses bras le long du corps et comme on a pu le voir aussi à Armandie, si l'arbitre ne siffle pas y a pas forcément scandale. Et puis sérieux, on va pas se plaindre de l'arbitrage de Rolland( comme d'hab...) sans sa bienveillance à notre égard, on prenait 50 points hier soir.

Ce que j'aime dans cette équipe NZ, c'est cette faculté à ne pas trop s'épuiser dans le "combat" stérile de ceux qui veulent montrer qu'ils en ont deux grosses... ce que j'aime encore (tu l'as bien souligné) c'est cette capacité à franchir intelligement et avec autorité la ligne d'avantage, avec la faculté de donner son ballon dans le bon tempo à des soutiens permanent... en fait ce que j'aime chez ces Blacks, c'est qu'ils nous prouvent que l'on peut encore jouer aujourd'hui au Rugby et pas à un semblant de jeu à XIII... ce que j'aime chez eux... c'est qu'avec le Sporting (et nos moyens) on prône les mêmes intentions de jeu!

Languill et Malcom ont tout dit...ou presque !
Quel bonheur de jeu...les blacks ont même réussi à faire taire les merles-siffleurs du Vélodrome et à en faire de vrais amateurs de rugby...CHAPEAU !!!

gir3347 a écrit:

Le 29/11/2009 à 21:44 | Mis à jour le 29/11/2009 à 21:51 - Rugby - Consultant


«Notre impuissance fait mal»

Alors que Marc Lièvremont a pointé les imprécisions du XV de France face aux All Blacks, Alain Penaud considère pour sa part que les Bleus n'ont pas de référentiel commun en attaque. Pour notre consultant, c'est l'impuissance offensive des Tricolores qui pose problème.

Julien Dupuy et Sébastien Chabal affichent leur impuissance.(EQ)«Sans parler de déception, je n'arrive pas à savoir si les Français ont mis la même intensité que face aux Boks. On sent que de part et d'autre, il y avait une grosse volonté de marquer les esprits en mêlée. Les Blacks savaient à quoi s'attendre. Les deux premières mêlées ont montré que les Bleus étaient sur la même ligne que face aux Sud-Af'. Mais finalement, les Néo-Z ont donné une leçon au rugby mondial avec une utilisation du ballon qui est optimale. A mon goût, l'équipe de France est encore trop une équipe de contre qui a du mal dans l'organisation de son jeu. On a vu des Français qui venaient défier directement leurs adversaires. Avec cette volonté de faire subir l'impact physique sans parvenir à trouver les intervalles. Globalement, ce genre de construction te permet d'avancer un petit peu mais ne te permet pas de déséquilibrer une défense.

«Il est clair qu'il faut aux Français une ligne de conduite en attaque. On doit progresser sur le jeu à une passe pour créer des déséquilibres»
Ce qui est impressionnant chez les Blacks, c'est leur faculté à prendre l'intervalle en empêchant systématiquement la récupération du ballon. Et puis Daniel Carter était dans un jour de grâce avec un nombre impressionnant de solutions qui s'offrent à lui. Il faut rajouter à cela une attaque de ligne extraordinaire et une capacité à jouer loin de la ligne dès que la défense des Français est plus agressive. Il y a des équipes qui se prêtent très bien au jeu des Français, des équipes qui ont du mal comme les Boks dès que le jeu est basé sur le combat au près. On a la capacité à relever ces défis là. Je pense sincèrement que le XV de France a l'une des meilleures conquêtes au monde. Mais aujourd'hui, il faut reconnaître que l'on est une équipe de contre. Même contre les Boks, on a eu du mal dans la construction.


Pas de référentiel commun

Il est clair qu'il faut aux Français une ligne de conduite sur la construction du jeu. Où comment être capable de jouer proche de la ligne et donner des solutions à son numéro 10. Auquel cas, l'ouvreur n'a plus qu'à choisir la solution qui s'impose. On doit progresser sur le jeu à une passe pour créer des déséquilibres. Si les All Blacks sont sûrs de leur jeu, et c'est très impressionnant, on ne sent pas cela dans le jeu français. François Trinh-Duc a semblé par moment perdu et déconnecté avec sa ligne. Il y a un référentiel commun qui ne s'impose pas dans cette équipe. Il y a beaucoup d'incompréhension. Ce qui est déterminant, c'est de prendre conscience que l'on est plus efficace dans l'avancée, et dans la libération, que lorsqu'on joue dans les intervalles ou en cherchant l'homme directement. Quant on voit la percée du 8 néo-zélandais (Kieran Read), il joue comme un centre. Il n'y a plus de poste quand le jeu est lancé.

«Je suis très réservé sur ce délire systématique de mettre de la rigueur dans le jeu en positionnant Damien traille à l'arrière pour sa longueur de pied. Cela m'embête toujours»
Je pense quand même que l'équipe est en progrès. Seuls les Blacks, et parfois les Irlandais, maîtrisent un tel niveau de jeu. N'importe quelle équipe aurait pris quarante points samedi soir. Honnêtement, depuis le dernier Tournoi des VI Nations, on sent de nets progrès avec une ossature. Mais pour moi, des joueurs cadres n'étaient pas là ce week-end. Je suis très réservé sur ce délire systématique de mettre de la rigueur dans le jeu en positionnant Damien traille à l'arrière pour sa longueur de pied. Cela m'embête toujours. C'est un frein à l'évolution du jeu français. Autre exemple, sur la percée de Yannick Jauzion (47e), le positionnement de Maxime Médard à l'aile a certainement était préjudiciable. Il avait dix mètres de retard. Quand on n'est pas spécialiste du poste, il y a des choses qui vous échappe. C'est cette impuissance offensive qui fait mal.»

Les Blacks portent réclamation contre les Bleus pour une fourchette sur le joueur Tony Woodcock.

rugbysport a écrit:

Les Blacks portent réclamation contre les Bleus pour une fourchette sur le joueur Tony Woodcock.

...Qui en face de lui à la table du banquet néo-zélandais ?

moi je veux bien
mais avec suaviste sur mes genoux et une compagnie de CRS derrière

Pat de Mérignac a écrit:

rugbysport a écrit:

Les Blacks portent réclamation contre les Bleus pour une fourchette sur le joueur Tony Woodcock.

...Qui en face de lui à la table du banquet néo-zélandais ?

Ces histoires de table... ça nous pourrit les relations avec les NéoZ

Superbe match, je me suis régalé.

Je pensais à une opposition de style où on allait faire valloir la force de notre mélée face à l'organisation et au soutien perpétuel des black...

Et puis, ils nous ont pris même en mélées et nous ont donné une leçon de jeu juste, de qualité techniques individuelles incroyables, d'adaptation aux situations de jeu etc...

Ils nous ont remis les pieds sur terre.

Merci aux blacks, j'ai passé une très belle soirée de rugby...

tugudu a écrit:

Ils nous ont remis les pieds sur terre.

Une fois de plus... mais ça a souvent été salutaire.

Malcom X a écrit:

Pat de Mérignac a écrit:

rugbysport a écrit:

Les Blacks portent réclamation contre les Bleus pour une fourchette sur le joueur Tony Woodcock.

...Qui en face de lui à la table du banquet néo-zélandais ?

Ces histoires de table... ça nous pourrit les relations avec les NéoZ

Ikea est interessé par un sponsoring avec la FFR car on parle beaucoup de tables (banquet, de nuit) dans ce sport rugby
ils vont tabler sur un tour de table avec Bastareaud le meilleur vendeur de table de chevet
a..ttablons nous vite et

Elle a un beau profil la fille de droite, cisco
c'est une toulonnaise?
tu me la présentes, j'ai des estampes japonaises qui s'ennuient

on appelle ça une lecon de rugby, je vois mal comment on pourrait gagner la prochaine coupe du monde trop vite et trop fort