Article Piacentini (Petit Bleu)

Parmi tous ceux qui ont écrit un morceau de l'histoire du SUA, Philippe Piacentini occupe une place à part. De par sa modestie tout d'abord, peu porté sur les bavardages, il en oublierait qu'il a fait partie de la dernière phalange agenaise à avoir atteint le nirvana rugbystique d'une finale au Stade de France. C'était en 2002 et même si ce jour-là il ne foula pas la pelouse parisienne, il faisait partie intégrante du groupe avec lequel il avait terrassé l'ogre toulousain à Montpellier quelques jours auparavant.
A l'heure de faire le bilan de sa carrière agenaise, il consent tout de même à évoquer deux titres de champion de France avec la nationale B en 1994 et 2000. A l'issue d'une carrière de plus de 10 ans entièrement consacrée au SUA, en 2004, à 32 ans, il franchit la Garonne et signe au Passage alors en fédérale 3.
Dans cette rubrique, on a souvent constaté que les piliers étaient les spécialistes de souvenirs croustillants, là encore Philippe Piacentini fait exception à la règle, car son souvenir le plus marquant se situe hors du terrain. Mais écoutons-le : « Je venais juste d'ouvrir mon bar (Le Grand Café Foy NDLR) et un soir quelques copains viennent partager mon repas du soir, il y avait là, Omar Hasan, Thierry Labrousse, David Couzinet et quelques autres et j'avais décidé de les gâter particulièrement. J'avais donc préparé une superbe côte de bœuf, rien n'y manquait, les frites, le bon vin rouge, la moelle à l'os ».
Bref que des mets délicieux certes mais peu en accord avec la stricte diététique sportive. Personne n'aurait été au courant de cette incartade… sauf que ce soir-là, tout à fait par hasard, Christian Lanta vint boire un pot au Café Foy. Avec sa courtoisie bien connue, l'entraîneur salue tout son monde et se garde bien de la moindre réflexion.
Porcu et les buteurs

Mais voilà, le lendemain matin, il y avait entraînement et là : « On a pris le reste… et surtout une charge bien spéciale de travail physique pour faire passer nos excès de la veille. Je dois dire que je n'en ai jamais reparlé avec Christian Lanta ». Philippe Piacentini n'aime pas parler de lui, aussi des souvenirs de terrain, il préfère évoquer un autre célèbre agenais seconde ligne de son état : « Christophe Porcu avait pris l'habitude de s'adresser directement au buteur adverse au moment où il se concentrait. Parfois, il ajoutait même quelques commentaires…on n'en saura pas plus, sinon que l'arbitre n'a jamais relevé ces petits discours pourtant interdits ».
Son travail ne lui permet de faire les déplacements mais il est resté fidèle à Armandie, inutile de dire qu'il attend beaucoup de la fin de saison : « Il faut qu'on remonte, cela sera bien pour les supporteurs, les dirigeants, la ville. Cela confirmera ce qu'on ressent aujourd'hui, les soirs de match, l'ambiance est particulièrement sympathique. Tous les commerces en profitent. La montée est donc indispensable ».
Voilà qui est clair !