La colocation version Tonga Agen peut monter en Top 14 demain. Mais Opéti Fonua et Fa'aoso ont d'autres préoccupations : qui va faire à manger à midi ?. Opéti Fonua (à gauche) va perdre son coloc' Lisiaté Fa'aoso la saison prochaine. Car la famille de son aîné va débarquer dans le Lot-et-Garonne. PHOTO JEAN-LOUIS BORDERIE
Cinq petits kilomètres. C'est la distance qui séparait les maisons d'Opéti Fonua et de Lisiate Fa'aoso aux îles Tonga. Et vu les gabarits (196 cm pour Fonua et 197 cm pour Fa'aoso), le trajet Kologa-Niutoua devait s'avaler en quelques foulées. « On a même étudié dans le même lycée », assure le troisième ligne centre, meilleur marqueur d'essais du championnat depuis son triplé à Aix (10).
Mais cinq kilomètres, c'est presque le bout du monde aujourd'hui pour ces nouveaux colocataires. « Ça me semblait logique de l'accueillir dans mon appartement du centre-ville », se réjouit Opéti. Une solution qui explique peut-être l'intégration express de l'ancien seconde ligne de Manawatu.
« On avait le choix entre Fa'aoso et un Néo-Zélandais comme joker médical. Le fait d'avoir déjà des Tongiens (Fonua, Fono) dans notre effectif a fait pencher la balance », avoue le coach Christian Lanta.
Intégration express C'est comme si le grand timide Lisiate avait atterri, début décembre, directement sur la pelouse d'Armandie. Car les blessures de Lassalle, Lagrange et Springgay ont poussé le staff à l'intégrer très vite dans l'effectif.
Avec déjà 13 matches (dont 12 comme titulaire) au compteur, l'enfant de Kologa est désormais un titulaire indiscutable. « Individuellement, il a tout de suite montré qu'il avait le niveau rajoute Christian Lanta. Il a fallu un peu plus de temps pour qu'il soit aussi efficace collectivement. »
L'entraîneur assure qu'il ne lui en veut pas pour cette pénalité concédée à la dernière minute à Pau (match nul au final). La preuve ? Il a déjà prolongé son contrat pour la saison prochaine. Il y a quelques semaines pourtant, l'avenir de Lisiate devait plutôt s'écrire du côté de la Nouvelle-Zélande, dans son club de Manawatu. Mais il faut croire que les dirigeants du SUA et l'agent du seconde ligne ont été suffisamment convaincants pour le retenir à Agen, « où les gens sont très gentils », précise celui qui a ôté son casque rouge depuis quelques semaines. Peut-être parce que le gaillard est sûr de lui aujourd'hui.
« Le fait que Lisiate reste ici est une bonne nouvelle. C'est un seconde ligne plutôt sauteur et coureur, très fort physiquement, du même profil que Thibault Lassalle », décrit Lanta.
Et bientôt en famille En restant à Agen, l'international tongien va découvrir le Top 14. Et un nouvel appartement. « Car ma femme et ma fille de 2 ans, Valensia, sont restées au pays. Elles devraient me rejoindre l'an prochain. »
Entre-temps, Lisiate ira se ressourcer sur les plages de Kologa. Il y retrouvera sûrement son ami Opéti. « C'est possible, on adore l'océan tous les deux, c'est pour ça qu'on va régulièrement à Biarritz. Ça nous rappelle un peu chez nous », sourit Fonua. Les deux colocataires sont pressés. Ils ont un repas à préparer avant d'aller à l'entraînement. « Je vais faire du manioc, car quand Lisiate cuisine, on finit toujours par manger des sandwiches… "
Sud Ouest