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TOURNOI. L'ANCIEN «PATRON» DU XV DE FRANCE EST COACH DE L'ITALIE QUI VIENT À ST DENIS SAMEDI.


Berbizier : « Déjà une victoire »



Pierre Berbizier, fleurons des Bleus de France (56 sélections dont 13 comme capitaine; 2 Grands Chelems, 1 finale de Coupe du monde; entraîneur de 92 à 95) est devenu coach de la Squadra Azzura en avril 2005. Le XV d'Italie y a instantanément trouvé son compte: un succès historique en Argentine en juin et un début de Tournoi 2006 très convaincant (Irlandais dominés, anglais contestés). Samedi c'est Saint-denis...

Ce match contre le XV de France, émotionnellement, est quand même particulier pour vous?

«Bien sûr mais ce n'est pas l'essentiel. Je me dois de faire la part des choses, d'aller au-delà. L'important c'est l'équipe dont j'ai la charge»

Vous devez être content de ce début de Tournoi...

«Content non car la défaite en Irlande me reste en travers de la gorge. L'arbitre nous a fait payer là le fait d'être encore une petite nation dans ce concert et nous courons toujours après une victoire. En revanche je suis satisfait du travail effectué, de l'investissement formidable des joueurs»

Quelles ont été les priorités depuis votre prise de fonction?

«Que cette équipe devienne plus intelligente qu'orgueilleuse; qu'elle sache mieux gérer son énergie sur 80 minutes; qu'elle devienne plus performante en conquête et en défense»

Objectifs atteint?..

«En partie seulement. Mêlée, défense, ça va, on y est. Pour le reste, il faut être patient. On ne peut pas tout avoir tout , de suite. Nos moyens sont modestes»

Au-delà de la belle tenue de l'équipe, on a en effet pu relever quelques scories lors des deux dernières rencontre: trop de défis individuels, manque de repères collectifs sur les relances, touche incertaine?..

«En effet. Contre l'Angleterre nous nous sommes ménagés huit surnombres que nous n'avons pas su exploiter. C'est énorme face à une telle équipe... A la fois formidablement encourageant et terriblement frustrant. Mais il y a un aspect pédagogique dans tout ça. Je ne veux pas être trop directif. Il faut que les joueurs se brûlent à ces actions, qu'ils vivent ces erreurs pour ne plus y revenir».

Et puis il y a cette pénalité suicidaire jouée dans les 22m à la dernière seconde aboutissant à l'essai des Anglais qui a alourdi un bien joli score (De 16-24 à 16-31)...

«Et oui, c'est incroyable... Ils ont pensé que s'ils avaient tapé en touche le public aurait sifflé... Voilà comment on gâche quelque peu les efforts colossaux fournis face une équipe surpuissante, à l'énorme volume de jeu ... Il faut savoir que les gars ont réussi près de 200 plaquages dans ce match sans jamais céder physiquement»

Pourront-ils continuer à déployer ces trésors d'énergie jusqu'à la fin du Tournoi?

«C'est ma crainte. Nous sommes conscients de nos limites; nous ne pouvons pas encore nous engager dans tous les combats d'un match. Il faut avancer méthodiquement».

Croyez-vous vraiment en une possible victoire italienne samedi au Stade de France?

«J'aurai tendance à dire que notre victoire nous l'avons déjà obtenue puisque l'on est arrivé à faire croire, même en France, que nous sommes en mesure de gagner. Mais soyons réaliste, l'écart est encore énorme entre les deux équipes...»