Ambiance. Vécu. Ici, à «Agen m'aime»
« La fièvre monte » écrivait-on dans la semaine, mais, à Agen, on a retenu cette défaite de l'an passé à pareille époque face à « Oyo » à Armandie même, devant une foule déjà record. Agen, comme le monde du rugby, est superstitieux. Les coachs n'ont pas arrêté de marteler que Lyon c'est du solide afin de respecter leur message vis-à-vis d'un groupe de joueurs salariés soumis à un objectif : la gagne et la re-montée.
La fièvre montait, elle ! Mardi soir, dans les escaliers du parking Reine-Garonne, je croisais le chemin d'un SDF (Sans domicile fixe, le Stade de France on n'y est pas encore) qui s'installait pour la nuit avec ses deux chiens : « Dimanche soir, on fait tous la fête » me lança-t'il comme s'il avait reconnu en moi un « rugbyphile ». Dimanche soir, je ne l'ai pas retrouvé. Je ne savais pas où il avait élu résidence pour la nuit du sacre avec ses toutous.
J'avais quitté le stade Armandie sur les coups de 20 heures. La musique résonnait encore dans le quartier. Pas de cris de joie au sortir du stade au grand étonnement des gens des rues adjacentes. Tout avait été concentré dans l'enceinte mythique (on peut encore le dire quand on est Agenais). Depuis le matin 8 heures, une foule de gens et de souvenirs… d'émotions avaient été concentrés parce que le SUA à « Agen-même », c'est l'émotion à son comble quand l'équipe procure du bonheur. Résonnent encore dans ma tête les acclamations des supporters envers leurs idoles après la victoire.
La fête du partage
Il fallut tout de même que le premier public de ProD2 (9348 supporters de moyenne cette saison) attende la 76e et 35 secondes pour chanter « On est les champions ! ». Ils ont été sympas les supporters agenais, ils ont respecté les Lyonnais car ils auraient pu le faire bien plus tôt. Et là commencèrent les moments de liesse comme Agen n'avait pas connus depuis belle lurette. Des tribunes qui chavirent de bonheur.
Agen champion à Armandie ! Unique ! Merci les gars ! Merci, à tous ceux qui ont permis tout ça. « Les supporters vont passer l'été différemment avec ces moments de bonheur » expliquait Mathieu Barrau après avoir assisté à la joie d'un vestiaire qui a dû en connaître d'autres depuis sa construction. Si les murs pouvaient parler…
Jusque tard dans la soirée, ce sont des acclamations à chaque apparition des joueurs. Après la réception officielle au stade, les coéquipiers d'Adri Badenhorst et leurs coaches ont honoré leurs supporters autour de la place Jasmin où le cœur de fête s'était installé. Je suis allé auparavant me recueillir devant le Café de la Poste en pensant à tous les grands moments de fête que nous avions connus là chez Jacques, « mon fils ». Maintenant, c'est la génération hi-tech. On vit les fêtes pour certains par procuration. On s'envoie des vidéos. Toujours est-il qu'Agustin Lopresti, le solide droitier, fut un des leaders de cette troisième mi-temps tout comme Yohan Huget. Ils seront sur le web. Bien sûr, qu'il y avait dans la foule agglutinée ceux qui étaient les plus fidèles, ceux des mauvais moments, mais il y avait aussi ceux qui sont là parce qu'Agen avait gagné. Tard dans la nuit, malgré la fraîcheur (la chaleur est à commander pour dimanche prochain), ils ont tous chanté, dansé, figé peut-être dans leur téléphone mobile des moments qui sont pour moi inoubliables. Ça faisait si longtemps à « Agen m'aime »… Vivement dimanche, monsieur Adri Badenhorst et vos camarades !
La Dépêche
Sujet: Ambiance. Vécu. Ici, à «Agen m'aime» (LD) 
Mar 4 Mai 2010 - 7:54
