Fini les cauchemars Février. La victoire contre le rival Oyonnax est plus qu'un tournant de la saison. C'est la preuve que les Agenais peuvent gagner un match sous une pression folle Dulin félicite Vaka qui vient de marquer un essai miraculeux, à la « Oyonnax ». PHOTOS JEAN-LOUIS BORDERIE
C'est beau une équipe qui lutte contre ses propres démons. Le coup d'envoi entre Agen (72 points) et son dauphin Oyonnax (70 points) est donné. Les diables haut-bugistes choisissent la mêlée fermée au lieu de taper une pénalité dans les cordes de leur buteur Silvère Tian.
Les 16 gros se mettent en position de combat. Puis vient la mélodie des braves : le dernier souffle avant l'impact, le choc sourd qui coupe le souffle des 10 000 spectateurs, les grognements de douleur, l'herbe qui craque sous les crampons. Et le coup de sifflet de M.Garcès. Il rend la balle aux Agenais qui ont littéralement broyé leurs adversaires. Leurs cauchemars aussi.
Une seule minute vient de s'écouler, mais le stade a déjà compris. Les Agenais ont enfin tourné la page de ce foutu 24 mai 2009, où Oyonnax était venu prendre leur scalp en demi-finale de Pro D2. Oublier aussi cette dernière mêlée écroulée, qui leur coûte la victoire à Mathon à l'ultime seconde du match aller. « On s'est racheté », lâche Yoann Huget à la fin du match.
Un Oyo - SUA en Top 14 ? En gagnant enfin contre leur bête noire, les Agenais ont étouffé leur peur. Et donné une réponse à ceux qui pensaient que ce SUA était moins fort sous la pression. Et le plus drôle, c'est que Monribot et Vaka ont marqué des essais à la « Oyonnax » cet après-midi-là.
Ce match ne donne pas le championnat aux Agenais, mais il permet au moins de laver les esprits tourmentés. Ce 28 février 2010 devient une référence en terme de mental. « Depuis le match retour contre Oyonnax, l'équipe a prouvé qu'elle a grandi et qu'elle peut répondre présent lors des grands rendez-vous », a répété plusieurs fois Christian Lanta depuis.
On s'en souvient encore, après la demi-finale l'an dernier, l'entraîneur d'Oyonnax Christophe Urios avait déclaré : « Agen nous a pris de haut. Mais on leur a montré qu'on avait des c… » Une réflexion qui inspire Yoann Huget neuf mois plus tard : « On lui a prouvé qu'on en avait nous aussi. » Du cœur évidemment.
Depuis, les Agenais ont cessé leurs vilains cauchemars. Ils rêvent maintenant d'un match entre le SUA et Oyo en Top 14, où ils feraient tomber l'invincibilité de leur ex-bête noire à Charles-Mathon.
Sud Ouest