Tri-nations 2010

Rugby - Tri-Nations - 11/09/2010 - 11:49 - Mis à jour le 11/09/2010 - 15:47 - Rugbyrama



Le sans-faute pour les Blacks




Reuters

En s'imposant en Australie pour la dernière journée des Tri-Nations (23-22), les Blacks entrent dans l'histoire de la compétition en terminant invaincus. Longtemps menés, les hommes de Graham Henry ont fait la différence physiquement en fin de match avec deux essais de McCaw et Read.


Imbattables. Tout simplement. Même en produisant une prestation très moyenne, les Blacks ont empoché une sixième victoire dans les Tri-Nations en s’imposant en Australie (23-22). Dominés durant une heure, les protégés de Graham Henry ont fait la différence en fin de rencontre pour passer sur le fil des Australiens qui peuvent sincèrement s’en vouloir de ne pas avoir fait chuter le voisin néo-zélandais. Avec ce nouveau succès, les Blacks confirment leur domination sur la planète rugby et entrent de surcroît dans l’histoire de la compétition en étant la première nation à réaliser le sans-faute.
Si Weepu, promu buteur en l’absence du canonnier Dan Carter, ouvrait le score pour les siens, les Néo-Zélandais subissaient d’entrée de jeu la force des Wallabies qui étaient à deux doigts de marquer un premier essai par Turner. Mais celui-ci, après visionnage vidéo, vit sa joie contrariée par un pied ayant légèrement mordu la ligne de touche (6e). Giteau faisait parler son pied avec une pénalité avant que O’Connor n’exploite une belle initiative de McCalman au sortir d’une mêlée et d’une défense très naïve de Vito et Dagg (17e). Les Aussies monopolisaient le ballon et empêchaient leur adversaire de produire du jeu. Les Wallabies profitaient même des maladresses des Blacks (5 en-avant dans les 25 première minutes) et surtout de l’indiscipline dans les phases de ruck, McCaw étant dans le viseur de Mark Lawrence. Giteau passait deux pénalités (33e et 40e) mais déplorait aussi deux échecs.

Le duo McCaw-Read

Au retour des vestiaires, les Australiens repartaient sur des bases très ambitieuses et se nourrissaient des nombreux ballons de récupération. Sur un renversement intelligent de Quade Cooper, le centre Ashley Cooper jouait à merveille un deux contre un, feintait la passe et résistait à McCaw pour marquer (47e). Weepu et Beale passaient une pénalité chacun pour un avantage de treize unités en faveur des locaux. On pensait en toute logique que cela serait suffisant à un quart d’heure de la fin de la rencontre. En parallèle, on était en droit de s’étonner de l’apathie et des nombreuses erreurs inhabituelles des Blacks, ces derniers ne mettant pas suffisamment d’agressivité dans les phases de combat.
Ce n’était sans compter sur l’esprit de compétiteur des Néo-Zélandais. Et d’une doublette exceptionnelle McCaw-Read. Assurément les deux meilleurs joueurs de cette compétition. Sur une mêlée à 5m, Read fixait et servait côté fermé McCaw pour l’essai qui relança le match (67e). Supérieurs dans le domaine physique et surfant sur une certaine euphorie, les Blacks enfoncèrent le clou sept minutes plus tard par Read, bien servi à hauteur par…McCaw (74e). Pour un petit point, les coéquipiers de Brad Thorn enchaînent leur quinzième victoire de suite et marque un peu plus au fer rouge les concurrents à la couronne mondiale en 2011. Les Wallabies pourront déplorer la faillite de Giteau qui a laissé de précieux points en route.

TRI-NATIONS / NOUVELLE-ZELANDE :


Un carton plein






Jean-François PATURAUD

lundi 13 septembre 2010 - 14h20 - sports365

Brillants vainqueurs du Tri-Nations en remportant tous leurs matchs, les Blacks ont impressionné cet été. Invaincue depuis quinze matchs, la Nouvelle-Zélande veut garder le cap jusqu'à la Coupe du monde.

La série est toujours en cours. Invaincu depuis septembre 2009, la Nouvelle-Zélande a remporté, ce week-end, sa quinzième victoire consécutive. A seulement deux unités du record mondial détenu par les…Blacks de Colin Meads (1965-1969) et aux Boks de Gary Teichmann (1997-1998). Pour faire mieux, les hommes de Graham Henru devront à nouveau dominer les Australiens à Hong Kong, le 30 octobre, puis l'Angleterre et l'Ecosse. C'est justement face aux Wallabies que les Néo-Zélandais ont achevé leur parcours sans-faute, samedi à Sydney, avec un succès décroché sur le fil (22-23). Pour le dixième succès de rang face aux Australiens au terme d'un match qu'ils avaient pourtant mal débuté. Menés 14-6 à la pause, puis 22-9 à l'heure de jeu, ils ont trouvé les ressources pour revenir puis passer devant grâce à deux essais de McCaw (67eme) et Read (73eme), dans les deux cas transformés par Weepu.

Comme contre l'Afrique du Sud à Johannesburg le 21 août dernier, les Néo-Zélandais ont su laisser passer l'orage avant de dégoûter leurs adversaires dans les dernières minutes. Ces Blacks ont énormément de talent mais aussi une bonne dose de caractère. « Quand vous êtes dans une situation comme celle-là, l'essentiel est de garder la tête froide et de continuer à croire en ce que vous faites », a souligné McCaw. « Au début du match, nous étions un peu rouillés comme on peut l'être après une pause de quelques semaines, analyse Henry. Nous avions aussi quelques nouveaux, qui n'avaient pas beaucoup de temps de jeu en test-matches. Les gars ont montré beaucoup de caractère, ils n'ont pas lâché, ont mieux joué au fil du match et l'ont finalement arraché. »

A un an de la Coupe du monde qu'ils joueront à la maison, les Néo-Zélandais font plus que jamais figure de favoris. « C'est la référence », a d'ailleurs reconnu l'entraîneur de l'Australie Robbie Deans. Au vu de leurs performances actuelles, on voit mal qui pourrait battre cette équipe invincible et qui a pris 27 points sur 30 possibles dans le Tri-Nations. Forcément, dans les semaines à venir, on va beaucoup évoquer le possible record de victoires. Pas Graham Henry. « J'ai peur de me laisser distraire par ces chiffres, dit-il. C'est valorisant de cocher toutes ces cases à mesure que vous avancez. Mais vous risquez d'oublier l'essentiel. Il faut d'abord mettre l'accent sur la qualité du jeu. Ensuite, les choses viennent d'elles-mêmes. » Avec en point de mire un deuxième sacre mondial.

Tri-Nations - Ali Williams vers l'Europe ?

Eurosport | mar 21 sept, 16h 41

Le deuxième ligne néo-zélandais Ali Williams, blessé depuis le mois de janvier, souhaite effectuer une pige de trois mois en Europe pour retrouver au plus vite la compétition et il veut jouer pendant la trêve de l'hémisphère sud (novembre-décembre) pour revenir rapidement chez les All Blacks.

Ali Williams (29 ans, 61 sélections) espère ainsi être retenu pour disputer la prochaine Coupe du monde qui aura lieu en septembre 2011 en Nouvelle-Zélande.

Rugbyconnection.fr-21/09/2010


Tri-Nations 2010 : les standards du rugby mondial ?


Le Tri-Nations 2010 a livré un avant-goût de ce que pourrait être le jeu gagnant de la prochaine Coupe du monde. Il s’affiche en tout cas comme un référence en la matière, avec en tête les All Blacks et leurs six victoires (le premier Grand Chelem du Tri-Nations à neuf matches). Indicateur incontournable, le temps de jeu effectif moyen sur la compétition : 46% (en baisse sur les quatre dernières rencontres, à 43%, voir tableau plus bas). Autre indicateur : le faible recours au jeu au pied. Analyse avec Fred Claro.

Nous avions déjà effectué en août une première analyse après les cinq premiers matches, le temps de jeu effectif record (48,5% !) nous avait impressionné. Bien qu’il ait baissé en deuxième partie, la moyenne reste largement supérieure à celle de l’édition 2009 (46% vs. 41,5%), bien supérieure aussi aux quelques tests de juin opposant des nations du Nord (France, Irlande) à des nations du Sud (Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande) que nous avons analysés.

Malgré le pauvre volume de jeu du premier Afrique du Sud – Australie, la moyenne du temps de jeu réel (TJR) de ce Tri-Nations demeure donc dans la zone des 46% ce qui dénote un volume de jeu élevé avec une intensité également élevée. Par ailleurs, les équipes ont rendu le ballon au pied toutes les 64 secondes en moyenne (contre toutes les 41 secondes par exemple lors d’Afrique du Sud – France, match à 40% de temps de jeu réel), ce qui montre une certaine velléité de toutes les équipes à porter le ballon et à chercher plus d’opportunités de marquer balle en main.

Voici les grandes lignes à retenir, sur le plan physique et tactico-technique :

1. L’Afrique du Sud a joué en moyenne à 46% de TJR sur 6 matches se soldant par 1 victoire (match joué à 37,5% de TJR…) et 5 défaites. Une fois de plus, l’équipe la plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’imposer un jeu plus lent mais intense dans les impacts et l’engagement physique. Elle a en revanche beaucoup de problème à gérer l’emballement du jeu.
2. L’Australie a joué à une moyenne de 45,5% de TJR sur 6 matches se soldant par 2 victoires et 4 défaites. Les Wallabies peuvent indéniablement évoluer à un haut volume de jeu à haute intensité, mais manque de constance et de réalisme. Trop de passes devant le rideau défensif, ils s’épuisent inutilement. Auraient intérêt à jouer plus à l’économie parfois et plus cliniquement pour gagner en efficacité. A noter, une certaine incapacité à marquer durant de longues périodes de temps (parfois plus d’une heure de jeu sans points inscrits) et une détérioration technique plus importante avec la fatigue dès l’heure de jeu.
3. La Nouvelle-Zélande prouve une fois de plus avec ce Grand Chelem qu’elle excelle dans le jeu à haut volume et haute intensité. La NZ joue ses 6 matches à une moyenne de 47,6% de TJR avec un match à 51,5% et 4 secondes mi-temps a plus de 50% de TJR, trois en fait à 53% ! Voilà ce qui lui fait gagner les matches sans contestation possible. Les All blacks sont plus réalistes, font moins de passes devant la défense et ont le pourcentage le plus élevé de franchissement de la ligne d’avantage : en général, deux passes ou moins avant le franchissement.

Comment la Nouvelle-Zélande réussit-elle pareille performance ?

Poste par poste, les joueurs ont une technique individuelle supérieure à celle de leurs adversaires (du Sud et du Nord), résultat d’un travail de longue haleine dès l’adolescence.
Les joueurs ont une condition physique supérieure, qui non seulement leur permet d’avoir le dessus physiquement sur la durée d’un match, mais aussi leur permet de retarder la détérioration technique et la capacité de décision en condition de fatigue. Passé l’heure de jeu dans un match à haut volume et haute intensité, ce paramètre est capital.

Les All Blacks ont-il atteint leur pic de forme un an trop tôt ? (Pour 2007, on a fini par comprendre qu’ils l’avaient atteint en 2005 contre les Lions britanniques).
« On atteint son pic de forme que lorsqu’on ne progresse plus », répond Graham Henry. Lui comme Richie McCaw, qui par son aura symbolise le charisme de cette équipe, pensent que l’équipe est encore perfectible. On ne peut que s’en réjouir.

	1ere mi-temps	2eme mi-temps	Moyenne	Ballon rendu au pied
Af’Sud-NZ	45%	46%	45,5%	37/37 min soit un coup de pied toutes les 60 sec de TJR
Af’Sud-Aust	32,5%	42,5%	37,5%	41/30 min soit un coup de pied toutes les 43 sec de TJR
Af’Sud-Aust	41,5%	46%	44%	38/35 min soit un CP toutes les 55 sec de TJR
Australie-NZ	40%	52,5%	46%	37/38 min soit un CP toutes les 62sec de TJR
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–Source Claro Septembre 2010—