Agen ne compte pas pour des prunes (Orange.fr)

Comme lors de chaque période estivale, la rédaction vous propose un Tour de France des clubs de Top 14 avant le début des hostilités prévu le 13 août prochain. Au menu ce vendredi, le Sporting Union Agen Lot-et-Garonne, qui fait son grand retour parmi l'élite après trois ans au purgatoire de la Pro D2. Avec pour objectif, le maintien. Rupeni Caucaunibuca relèvera-t-il le défi ?

LA SAISON DERNIÈRE
Après un nouvel échec douloureux en demi-finale d'accession face à Oyonnax, le SU Agen attaque l'année dernière sa troisième saison en Pro D2 avec la ferme ambition de regagner, enfin, son billet pour l'élite. Après un premier revers initial sur la pelouse de Dax, les Agenais, avec un effectif stable et toujours mené par le duo Lanta-Deylaud, se hisse rapidement en tête du classement. Malgré quelques défaites à l'extérieur, sept au total, le club du Lot-et-Garonne impose sa domination, en faisant notamment d'Armandie une place imprenable. En prenant fin février leur revanche sur Oyonnax, leur dauphin au classement, les Agenais font un premier pas vers le Top 14. Un retour au sommet définitivement validé lors de l'avant-dernière journée et une dernière victoire à domicile face au LOU (34-11). "C'est le travail de tout un groupe. On a galéré pendant trois ans. Aujourd'hui, on a gagné le droit de fêter ça avec le public, avec nos copains et nos familles", apprécie alors Djalil Narjissi, le talonneur agenais, l'un des anciens qui a connu la relégation en 2007. Armandie est en fête et peut déjà rêver de lendemains qui chantent...

LE RECRUTEMENT
L'après-midi de la montée, ce 2 mai 2010 qui s'inscrira dans la mémoire collective agenaise, Alain Tingaud, le président du SUA, échaudé par certaines annonces précipitées dans un passé récent qui avait masqué le spectre d'une relégation inattendue, préférait botter en touche à l'heure d'évoquer le nécessaire recrutement à venir. Ce qui ne l'a pas empêché de s'activer en coulisses pour formater un groupe pouvant répondre aux exigences de l'élite. Si les pistes menant à Piri Weepu, le demi de mêlée des Blacks, ou Andy Powell, le troisième ligne international gallois, ne sont évanouies, une quinzaine de joueurs ont rejoint les rangs agenais, dont Valentin Courrent, l'ancien demi polyvalent de Biarritz, le Toulousain Manu Ahotaeiloa, l'international gallois de Toulon Jamie Robinson, ou encore Gert Muller, un pilier droit puissant venu des Golden Lions. A noter également les arrivées de Moala (BO), Kouider (Pau), Swyryn (SMC Alumni, USA), Mach, Sheklashvili, Campos (Montauban), Cazeaux (Stade montois), Machenaud (Bordeaux-Bègles), Avramovic (Pampas XV) et Kolinisau (Fidji VII). Au rayon des départs, notons celui de Yoann Huget, parti à Bayonne, mais aussi la retraite de François Gelez qui, après 11 ans de services, a raccroché les crampons pour s'occuper des espoirs du club avec Jean-Jacques Crenca.

LE JOUEUR :A SUIVRE
Z'auriez pas vu Caucau ? La question est devenue un marronnier de l'été en Lot-et-Garonne. C'est que, malgré ses quelques kilos en trop, qui le font passer allègrement au dessus du quintal, le Fidjien est difficile à suivre, tant sur le terrain qu'en dehors. Ses retards répétés lors des reprises n'étonnent plus ses dirigeants qui s'en sont fait une raison depuis longtemps. Mais son absence cet été, alors qu'il était attendu le 12 juillet dernier après avoir bénéficié de deux semaines de rab par rapport à ses coéquipiers, semble, une fois n'est pas coutume, à l'origine d'un certain malaise à Agen. "Je crois que Rupeni a un problème de passeport pour faire venir sa fille. Mais on l'attend toujours à Agen", s'est contenté de préciser Alain Tingaud, le président agenais, à nos confrères de Sud Ouest, quand son manager, Christian Lanta, refuse de s'exprimer sur ce sujet sensible. On comprend sa frustration quand on sait à quel point son déroutant ailier constitue une arme dans son équipe. Depuis son retour au club fin 2008, Rup's est en effet redevenu une machine à marquer, la plus prolifique de Pro D2 la saison dernière (13 essais). On reverrait de le voir de nouveau martyrisé les défenses du Top 14, comme en 2005 et 2006. Ça ne tient finalement qu'à sa propre volonté...

LA CLÉ DE LA SAISON
Changement de plan. Au coeur de la saison 2006-2007, Alain Tingaud dévoile les grandes lignes du projet ‘Agen 2010' qui doit permettre au club d'être finaliste du Top 14 en 2010. Quelques mois plus tard, le club tombe en Pro D2 sans que personne n'ait vu le coup venir. Le président agenais change son fusil d'épaule et demande alors une remontée sur trois ans, en s'appuyant sur un effectif jeune, encadré par le duo Lanta-Deylaud, de retour aux affaires. Objectif rempli au terme du précédent exercice. Voilà donc le SUA de retour parmi l'élite. "C'est le départ d'une nouvelle aventure après nos deux dernières saisons. Le deuxième épisode peut commencer", soufflait Christian Lanta à nos confrères de Sud Ouest lors de la reprise. Echaudé par les erreurs du passé, le club affiche des ambitions modestes, qui commencent par le maintien, mais ne s'empêche pas de délocaliser deux affiches à Bordeaux, contre Toulouse (14e journée le 29 décembre) et contre Clermont (22e journée le 26 mars). "C'est simple, il n'y a que des grosses écuries", confiait Jean Monribot dans les colonnes du quotidien régional. "On va essayer d'exister dans ce championnat. Il va falloir survivre." S'ils réussissent à rester invaincus à Armandie, objectif avoué du président, ils auront gagné de difficile pari.

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