Agen par la grande porteAprès trois saisons de purgatoire en Pro D2, le SU Agen, offert au match d'ouverture du Top 14, humera à nouveau ce vendredi, à Toulouse, le parfum de l'élite. Un championnat de France dans lequel le club aux huit Brennus aura un seul objectif: le maintien. Christian Lanta et l'état-major agenais adoptent le profil bas à l'heure de renouer avec l'élite. (Maxppp)
Champion de Pro D2, Agen revient avec modestie dans un championnat qui a beaucoup évolué en son absence, même si le SUA LG entent bien prendre le train en marche. Depuis trois ans, le championnat était orphelin de ce club lot-et-garonnais, où se sont écrites parmi les plus belles pages du rugby hexagonal.
Daniel Dubroca aura été le dernier capitaine agenais à lever le Bouclier de Brennus après une victoire (9-3) en 1988 face au Stadoceste tarbais. En 2002, Biarritz avait remporté la dernière finale lot-et-garonnaise (25-22). Plus jamais le club des Philippe Sella, Abdelatif Benazzi, Pierre Berbizier et du président Albert Ferrasse n'aura l'occasion de briller avant de disparaître de l'élite il y a trois ans.
Lanta: "Le plus difficile commence"Christian Lanta, qui avait déjà entraîné les pensionnaires d'Armandie de 1999 à 2006, et a répondu positivement à l'appel du président Alain Tingaud il y a deux ans, reste réaliste face à l'ampleur de la tâche. "Avec le groupe, on s'était donné pour but de repositionner le SUA dans le Top 14. On n'est qu'à la moitié de notre objectif. Le plus difficile commence", prévient le manager agenais.
Pour ce retour dans l'élite, il a souhaité faire confiance au groupe champion de Pro D2 avec l'apport de quelques renforts. "Ce qu'on voulait, c'était garder l'effectif qu'on avait depuis deux ans et on a pratiquement réussi, même si on a perdu Anton Peikrishvili, parti à Castres", ajoute Lanta.
En dépit du départ du pilier international géorgien, le recrutement s'est révélé positif, malgré un budget modeste de 9,81 millions d'euros, le deuxième plus petit du Top 14, à comparer avec les 29,53 ME de Toulouse et les 20,89 ME du champion de France, Clermont. La bonne pioche est matérialisée par l'arrivée de l'ouvreur biarrot Valentin Courrent, venu pour s'imposer dans un club du Top 14 après ses expériences au Pays basque et à Toulouse. Le pilier sud-africain Gert Muller, 24 ans, venu des Golden Lions (Super 14), le pilier tongien de Biarritz Mosele Moala et l'ailier international à VII fidjien Osea Kolinisau donnent aussi fière allure à un effectif dans lequel Christian Lanta a "toute confiance".
Restera à régler le cas de l'ailier international fidjien Rupeni Caucaunibuca, absent depuis la reprise, et dont le club, habitué à ses écarts avec la discipline, a suspendu le contrat "à titre conservatoire en attendant son retour.
"Notre tendon d'Achille, c'est qu'on a très peu de joueurs d'expérience en Top 14, mais on a des joueurs qui ont un potentiel pour réussir", veut croire Lanta. Le passage d'un étage à l'autre n'est jamais aisé, même si les expériences du Racing et de Toulon dans un passé récent prouvent qu'il peut être synonyme de réussite. Pour Agen il va falloir apprendre très vite. "Le début du championnat est très concentré et on doit acquérir le niveau très rapidement pour engranger des points. On a peu de temps, les quatre à cinq premiers matches sont pour l'apprentissage, pour retrouver le niveau. On ne peut pas attendre d'Agen d'être tout de suite dans le rythme".
Dans ce contexte, se déplacer à Toulouse pour l'ouverture ce vendredi n'est pas un cadeau. "Ce qui sera important, c'est de faire un match solide qui donnera le ton de notre saison."
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