Interview décalée
Brice Dulin, le dernier des Mohicans
Il est, avec Antoine Erbani, le dernier agenais de pure souche dans une équipe de plus en plus cosmopolite, mais souvent le premier à enflammer le bastion d’Armandie. Rencontre avec l’enfant du pays.
Brice, que fais-tu quand tu ne fais pas du rugby ?
Ce dont j’ai envie ! Ca dépend de mon humeur et de ma fatigue. Je vais voir ma famille, je passe du temps avec mes amis…
Tu écoutes quoi comme musique ?
De tout ! Mais en ce moment, je suis plutôt house-électro.
Dernier film vu au cinéma ?
Intouchables. J’ai beaucoup aimé.
Tu as mis du temps à venir au rugby ?
Oui, j’ai commencé par la pelote basque, puis le foot. Mais le rugby est vraiment le sport local, mon frère en faisait, donc j’y suis venu naturellement.
Qu’aurais-tu fais comme métier si tu n’avais pas été rugbyman professionnel ?
Très bonne question ! J’aurais certainement continué mes études, et l’IUT que j’ai dû arrêter. Je me serais bien vu dans le commerce ou la communication.
Mon meilleur souvenir ? À Auch contre mon frère !
Ton plus mauvais souvenir de rugby ?
L’an dernier, contre Toulouse à Armandie. C’était un gros match que j’avais à cœur de jouer. Malheureusement, je me blesse en début de match et je dois sortir. C’était très frustrant.
Et ton meilleur?
Certainement mon premier match de rugby avec l’équipe première. C’était à Auch et je jouais contre mon frère. Un bon souvenir…
Justement, que deviens ton frère qui a notamment joué à Agen ?
Il a complètement arrêté le rugby aujourd’hui. Il travaille à sa reconversion. Il a fait construire une maison et s’occupe de son fils.
Une anecdote lors d’un déplacement de rugby?
Il y en aurait beaucoup à raconter, mais je dirais chaque fois que Vaka sortait une connerie sur les entraineurs alors qu’ils étaient juste derrière lui ! (rires)
Accro à internet ?
Non, mais j’aime bien aller sur facebook comme tout le monde. Et puis je regarde les vidéos du moment qui circulent. Mais je ne fais pas trop attention à ce qui se dit sur le club ou sur moi.
Si tu dois partir en vacances ?
Le soleil et la plage ! De toute façon, le ski nous est plus ou moins interdit à cause des risques de blessures. Mais j’ai toujours préféré l’océan.
Ton péché mignon ?
La viande rouge !
« Vaka est le seul fidjien au monde qui sait jouer à la coinche ! »
Tu as un surnom ?
Euh… non (rires)
Que signifie ce sourire ?
J’ai un surnom, mais ça dépend des joueurs. Je n’en dirais pas plus ! (rires)
En général, dans le bus tu t’assoies à côté de qui ?
Ca dépend du partenaire que j’ai à la coinche. Moi je joue avec Vaka, le seul fidjien au monde qui sait jouer à la coinche et à la belote! Du coup, je me retrouve souvent à côté de Max (Machenaud) qui est très mauvais perdant d’ailleurs !
Tu te souviens de ton premier essai marqué avec l’équipe première ?
Ca devait être l’an dernier contre le Stade Français. Un bel essai ! J’aurais pu marquer lors de la première journée à Toulouse, mais j’échappe le ballon au moment d’aplatir ! (rires)
Es-tu au courant que tu es pour l’instant le joueur qui a eu le plus de temps de jeu ?
Non, je ne savais pas ! C’est vrai que j’ai été 15 fois titulaire sur les 16 premières journées. Il y en a beaucoup qui aimeraient avoir autant de temps de jeu, surtout à mon âge !
Qui est selon toi le meilleur joueur du top 14 ?
Je ne vois pas trop qui est vraiment le meilleur joueur, mais je dirais que la bonne surprise cette saison, c’est le trois-quart centre de Clermont Fofana.
Le joueur le plus rapide de l’équipe selon toi ?
Saïmoni Vaka, sans aucun doute.
Question de Maxime Machenaud : Combien as-tu eu de conquêtes féminines ? Tu dois battre tous les records de l’équipe…
(rires) Non, c’est un secret. Il ne faut pas écouter ces Bordelais, ils parlent beaucoup et racontent n’importe quoi !
Propos recueillis par Laurent Gaultier.
Brice Dulin nait le 13 avril 1990 à Agen. Après avoir essayé la pelote basque dont il décrocha un titre de champion de France, et le football, il se dirige vers le rugby pour signer au SUALG. Très vite, il brille avec l’équipe Espoirs, si bien qu’il intègre l’équipe première lors d’un déplacement à Auch. Sous une pluie battante, titularisé à l’arrière, il brille de mille feux face à son frère et ne quittera plus l’équipe fanion. Dès lors, tout va s’enchainer très vite : quelques sélections avec l’Equipe de France des moins de 19 ans, un titre de champion de France à VII en 2010 avec Agen, le bouclier de Prod2 la même année, et une coupe du monde en Argentine avec les -20 ans. Brice entame sa deuxième saison dans le championnat Français, réputé pour être le plus relevé au monde. Il y a inscrit 5 essais dont un premier de toute beauté l’an dernier face au Stade Français après une course de 60 mètres. Aujourd’hui contacté par Castres, le staff agenais fait son possible pour préserver cet agenais de pure souche qui est devenu une référence dans le top14 au poste d’arrière.