Le Petit Bleu du 08/03/2012
Interview décalée
Chasse, pêche, nature et ambitions
Né à Lalinde, Jean Monribot commence le rugby à l’âge de quatre ans et demi. Dix années plus tard, il signe au SUALG dans l’idée de devenir professionnel. La volonté, la rigueur et le talent dont il fait preuve lui ouvriront en 2008 les portes de l’équipe première. Il en deviendra même le capitaine. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs joueurs du top14 à son poste. Rencontre avec « Jeannot », aussi humble que travailleur, amoureux de la nature et des valeurs humaines.
Jean, quels sont tes passe-temps en dehors du rugby ?
Je suis très nature donc j’adore me promener dans les bois, aller à la chasse ou à la pêche. C’est bientôt l’ouverture de la truite d’ailleurs, je vais aller y faire un tour.
Tu écoutes quoi comme musique ?
De la variété française surtout. J’aime bien les jeunes artistes comme Charlotte Gainsbourg ou des groupes pas trop connus comme Beirut. J’adore aussi les petits groupes français sympas que j’ai l’occasion d’aller voir au festival Musicalarue de Luxey dont mon beau-père en est le président. C’est par lui que je découvre de nouveaux artistes.
Un film qui t’a marqué?
Dernièrement, j’ai vu « Polisse » et « Intouchables ». Ils m’ont vraiment touché, j’ai bien aimé.
En vacances, mer ou montagne ?
J’aime bien les deux, mais c’est vrai que l’océan est un endroit où je me sens bien, où j’ai l’impression de m’évader. Mais quand j’étais petit, je faisais des randonnées de six ou sept heures avec mes parents dans la montagne, et ça me plaisait beaucoup aussi. J’avais l’impression d’être seul au monde.
Qu’est-ce que tu retiens de ton enfance ?
On avait un esprit très famille. J’ai reçu une bonne éducation basée sur des valeurs importantes comme le respect et le partage. Et puis nous avons énormément voyagé donc je ne retiens que des bonnes choses.
Ton plat favori ?
Côte de bœuf avec patates sarladaises et cèpes de Dordogne !
Une anecdote dans le bus ?
C’était l’été dernier, en Argentine. On avait fait 12h de bus de nuit dans la pampa avec l’équipe des Barbarians. Un dirigeant qui était le boute-en-train du groupe nous a mis le film « les bronzés font du ski » à quatre heures du matin, avec la musique à fond. Ca nous avait fait rire…
En général, dans le bus, tu t’assoies à côté de qui ?
Souvent à côté de Laurent Cabarry. D’ailleurs je passe toutes mes journées avec lui. Sinon j’ai des affinités avec Sylvain Dupuy et Romain Edmond-Samuel.
Ton meilleur souvenir de rugby ?
Le titre de champion de France de Prod2 en 2010. Un aboutissement de trois années de galère.
Tu as gagné d’autres titres ?
Quelques titres du Périgord-Agenais avec Lalinde, et un titre de champion de France avec le Lycée de Baudre.
Et ton plus mauvais souvenir ?
La descente en Prod2. Même si je n’étais pas en équipe première à l’époque, je l’ai quand même très mal vécu.
Tu passes beaucoup de temps sur internet?
Je dois y passer une demi-heure par jour, histoire de me tenir un peu au courant de ce qui s’y passe.
Il parait que l’été, tu pars en footing à l’assaut des cols pyrénéens pour parfaire ta condition physique…
Oui, c’est vrai. J’aime bien être au top physiquement avant de redémarrer une saison. Cet été, je n’ai pas eu le temps, mais il y a deux ans, vu que j’étais en vacances du côté de Laruns, j’en ai profité pour m’attaquer à quelques cols dans la vallée d’Ossau. J’aime bien me lancer des défis. L’été par exemple, régulièrement, je vais faire le tour du lac d’Hossegor en footing.
Tu as la réputation d’être très rigoureux dans ta préparation physique…
Depuis tout petit j’ai voulu faire ce métier. Donc j’ai fait beaucoup de sacrifice pour y parvenir : jamais de cigarette ou d’alcool, et je faisais attention à mon alimentation.
Et aujourd’hui toujours pas d’alcool ?
Non, il faut relativiser. A présent, je me dis qu’il faut savoir savourer les bons moments, et boire une bonne bière après un match est agréable. Mais très jeune, je me l’interdisais.
Les études ?
J’ai fait un IUT Gaco (Gestion Administrative et Commerciale) à Agen. J’étais à Marcoussis pendant l’IUT donc c’était difficile de gérer les deux. Mais très vite, j’ai signé mon premier contrat pro et me suis consacré uniquement au rugby. Aujourd’hui, je commence à réfléchir à ma reconversion.
Justement, qu’aurais-tu fais si tu n’avais pas été rugbyman professionnel ?
J’ai toujours été tourné vers le sport, je voulais faire professeur d’EPS. Depuis le CP, je disais à mes maitresses que je voulais faire rugbyman professionnel, j’ai toujours eu ça en tête. Mais les Conseillères d’Orientation voulaient que je prenne une autre voie ! (rires)
Question de Jalil Narjissi : penses-tu que tu serais toujours aussi beau gosse sans tes beaux cheveux blonds ?
(rires) C’est sûr que si j’avais sa coupe de cheveux à lui, ca serait plus compliqué avec les filles ! Mais bon, c’est vrai que dans l’équipe, je suis quasiment le seul blond avec Jamie Robinson donc on nous repère rapidement !
Propos recueillis par Laurent Gaultier.
Serge Betsen son modèle
Le troisième ligne agenais est réputé pour ses placages et son omniprésence sur le terrain. A croire qu’il a été à bonne école puisque son mentor n’est autre que l’ancien troisième ligne aile de Biarritz et de l’équipe de France, Serge Betsen : « Quand j’étais jeune, j’avais beaucoup d’admiration pour lui, tant pour ses compétences sportives que pour ses valeurs humaines ». Il y a quelques années, Jean a eu l’occasion de croiser son idole lors des étoiles du sport à La Plagne en 2005, une organisation qui a pour but de faire émerger un espoir du sport français parrainé par un sportif confirmé. « Cette année-là, Serge Betsen m’avait choisi et j’avais été élu. J’avais passé une semaine avec lui et ça reste un souvenir extraordinaire. J’ai toujours gardé contact avec lui d’ailleurs ». Aujourd’hui, Betsen a raccroché les crampons, mais son filleul continu de sévir sur les pelouses du top14, et sera encore agenais la saison prochaine. Voilà une bonne nouvelle.