interview décalée n°11: Silvère Tian

Le Petit Bleu

Interview décalée

Ivoirien mais il sait tout !

Silvère Tian n’avait rien vu venir. A la sortie de l’entrainement, l’interview décalée lui est tombée dessus. Et « la commère de facebook » nous a tout dit : son pays, ses occupations, ses trafics dans les vestiaires, et Fabien Pelous !

Silvère, quels sont tes passe-temps favoris ?
Mes cours de commerce international que j’effectue à domicile, et sinon je joue beaucoup au foot sur la PlayStation, la Liga, et j’ai choisi l’équipe du Real de Madrid !
Qu’écoutes-tu comme musique?
De tout, Rap, Reggae, tout ce qui m’inspire. Mais je ne vais jamais voir de concerts.
Un film culte ?
J’aime beaucoup les comédies, donc je dirais plutôt « Very Bad Trip ».
Tu cuisines ?
Oui, ça m’arrive. J’aime bien faire un plat typiquement de chez moi, c’est de l’attieké avec du riz ou de la semoule, et du poisson.
Justement la Côte d’Ivoire, ça représente quoi pour toi ?
Toute mon enfance ! J’y ai encore toute ma famille (ma mère, ma petite sœur et un grand frère) et mes amis. Je ne suis arrivé en France qu’à 18 ans. La Côte d’Ivoire, c’est soleil, joie, plage et rigolade. Ca fait trois ans que je n’y suis pas allé et ça me manque un peu. C’est dans ce pays que j’ai découvert le rugby, et je trouvais que ce sport correspondait bien avec l’esprit des gens d’Abidjan, et des valeurs que l’on retrouve dans la vie.
Tu passes beaucoup de temps sur internet ?
Non, je ne suis pas très ordinateur, mais j’aime bien aller sur facebook pour voir les ragots qui circulent. Je suis une vraie commère moi ! (rires)
Tu es le jour de l’équipe qui a pourtant le plus d’amis sur facebook (3000), devant Jean Monribot et Saïmoni Vaka !
Ah ! Je ne savais pas ! J’aime bien les ragots et les potins de quartiers, donc j’aime bien aller voir sur facebook ce que les gens mettent, et ça me fait rire.
Tu es le seul joueur de l’équipe à avoir un site internet officiel. C’est toi qui l’alimente ?
Non, c’est un ami à moi. Je vais plus souvent sur facebook que sur mon propre site ! (rires)
Les Etudes ?
J’ai fait un BEP Comptabilité, et là je passe le BAC Pro Compta et je fais du commerce international. Je connais bien la France et la Côte d’Ivoire, et j’aimerais peut être essayé d’instaurer un échange entre les deux pays.
Tu envisages de retourner vivre en Afrique un jour ?
C’est compliqué, j’ai eu une fille d’une première union, ma compagne actuelle est française, et puis il y a eu la guerre récemment en Côte d’Ivoire. Donc j’ai quand même du mal à imaginer mon avenir là-bas. Ca dépendra aussi de ma fin de carrière rugbystique, de mes envies…
Tu aurais aimé faire quoi comme métier ?
Footballeur professionnel ! (rires) Parce que c’est vrai que je suis assez doué pour le sport. Ou alors comme mon père, hydrographe. Il crée des voies navigables en côte d’Ivoire.
Donc je suppose que les vacances, c’est plutôt la plage pour toi.
Oui, mais en Côte d’Ivoire, parce que je préfère faire rentrer l’argent dans mon pays ! (rires)
Ton meilleur souvenir de rugby ?
Y a eu la montée en Prod2 avec Bourg-en-Bresse. Et le match du maintien l’an dernier avec Agen où l’on gagne à La Rochelle. Je marque un essai à la dernière minute !
Et ton plus mauvais ?
Toutes les finales perdues ! Je n’ai jamais rien gagné ! J’ai perdu des finales avec Bourg-en-Bresse, avec l’équipe de Côte d’Ivoire, et aussi en coupe du monde Junior.
Tu as la réputation d’être râleur…
Sur le terrain, oui, je suis teigneux, nerveux. Mais en dehors, jamais ! Je suis très calme. Mais pendant les matchs, je veux tout le temps gagner, j’ai la rage, donc je râle facilement.
Un joueur qui t’a beaucoup marqué ?
Fabien Pelous. Il vient du monde amateur, et il a su bien prendre le virage du monde professionnel avec tout ce que cela implique : la muscu, les rythmes des matchs, les calendriers surchargés. Il a vraiment bien géré tout ça et de ce côté-là, il est exemplaire et très professionnel dans tout ce qu’il fait. C’est cette même rigueur qui lui a permis de mener une longue carrière en équipe de France.
Un surnom ?
Coyotito.
Petit coyote ?
Je ne sais pas trop. Au collège, on me surnommait Coy, après c’est devenu Coyo, puis plus tard Coyotito ! Au fil des années, les potes ont rallongé le surnom…
Une phobie ?
Les reptiles ! C’est pour ce que je ne m’aventure jamais dans la forêt ivoirienne, je reste dans la capitale d’Abidjan ! (rires) J’ai un petit tas de bois chez moi que je dois enlever, mais je n’ose pas le toucher…
Question de Maxime Machenaud : Combien as-tu eu de maîtresses ?
(rires) Non, pas de maîtresses mais beaucoup de copines ! Pas des officiels mais des officieuses quand j’étais célibataire ! Mais je me suis calmé depuis…
Question de Damien Lagrange : combien touches-tu de commissions sur chaque article que tu nous revends ? Il parait que vous avez toujours quelque chose à vendre à vos collègues ?
(rires) Je ne touche rien ! Ce sont des copains qui utilisent mon image pour vendre leurs produits, et les joueurs croient que je touche des commissions dessus !
Tu leur vends quoi alors ?
Mon ami Jérémy Aicardi, l’ailier d’Oyonnax vend des espadrilles, ou encore un copain, ancien espoir de Brive qui vit aujourd’hui en Corse vend des caleçons. Donc je fais un peu le représentant pour eux !

Propos recueillis par Laurent Gaultier.