Le Petit Bleu
Interview décalée
Coux, l’homme aux 200 matchs.
Il est l’une des figures les plus célèbres du top 14 puisque cela va faire bientôt 13 saisons que Jean-François Coux joue au plus haut niveau. Bourgoin, ses passions, des anecdotes, des souvenirs… Il s’est confié dans l’interview décalée.
Jeff, que fais-tu en dehors du rugby ?
Je reste avec mon fils de deux ans et demi, et ça m’occupe pas mal de temps. Mais ma grande passion, ça reste les nouvelles technologies. Je me documente beaucoup sur tout ça, je suis à fond Apple, j’ai le MAC, l’Ipad et tout ça.
Qu’écoutes-tu comme musique?
Je suis très années 80. C’est sympa pour faire la fête ! D’ailleurs, avec Sylvain Dupuy, on va aller au RFM Party 80 à Toulouse.
Un film culte ?
Je ne vais pas souvent au cinéma, mais j’ai bien aimé « Les P’tits mouchoirs ».
Tu cuisines ?
Non, je laisse faire madame ! Mais j’aime bien un bon bœuf Bourguignon.
Un péché mignon ?
Les bugnes de ma grand-mère. Chez vous on appelle ça des merveilles. Et ça je suis capable d’en manger beaucoup !
Ton enfance ?
Je suis originaire de Vinay, un village dans le Sud de l’Isère, entre Grenoble et Valence. C’est là que j’ai commencé le rugby. D’ailleurs il n’y avait que ça là-bas, je ne risquais pas de faire autre chose ! J’y ai joué jusqu’ en Juniors puis je suis arrivé en Crabos à Bourgoin.
Les études ?
J’ai un bac Eco. J’ai fait deux années d’IUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations), mais j’ai dû arrêter à cause du rugby. J’ai passé mon brevet d’Etat aussi.
Et si tu n’avais pas été joueur de rugby ?
J’aime le sport, donc je me serais peut être orienté vers STAPS pour faire prof de Sport, ou Educateur Spécialisé pour travailler avec des enfants.
Ton meilleur souvenir de rugby ?
Quand on se sauve il y a deux ans avec Bourgoin contre Toulouse à Gerland. C’était magique. On avait vécu une saison compliquée avec des baisses de salaire et des mauvais résultats sportifs. Et on gagne 15-12 devant 30 000 spectateurs. C’était énorme. On aurait dit la finale du championnat de France.
As-tu été champion ?
Jamais ! Je n’ai rien gagné ! Avec Vinay, j’ai perdu une demi-finale du championnat de France en Cadet ; avec Bourgoin, j’ai perdu la finale de Challenge Européen contre Northampton, et deux demi-finales du championnat de France.
Et ton plus mauvais souvenir?
La descente avec Bourgoin. Même si c’était inéluctable, avec tous les problèmes qu’on a eus, ça m’a fait mal. Et puis cette blessure aussi, en début de saison. C’est ma première grosse blessure, je n’avais jamais été opéré auparavant.
Une anecdote ?
Y a 3 ou 4 ans avec Bourgoin. On n’était pas bien. On avait décidé de faire un stage dans les Alpes vers Chamonix pour ressouder le groupe et se changer les idées. On avait commencé par faire une halte au Géant Casino du coin, le bus de Bourgoin s’était garé au plus près du magasin, et on avait acheté des dizaines de pack de bières devant les yeux de passants. C’était assez marrant !
Un joueur modèle ?
J’aimais bien Stéphane Glas dans sa façon de bosser, sa rigueur, il était assez impressionnant et j’ai eu la chance de jouer avec lui. Après j’ai eu la chance de me mesurer à Rokocoko quand j’ai joué les Blacks avec l’équipe de France, c’était une bonne expérience et j’en garde un bon souvenir.
Propos recueillis par Laurent Gaultier.
Voilà un exemple de fidélité. Malgré le professionnalisme du rugby, il a su rester fidèle à son club de cœur, le CS Bourgoin-Jallieu, durant 13 saisons. Fidèle aussi à sa région, lui, le natif de Grenoble qui, malgré la distance avec Agen, a gardé sa maison dans l’Isère. Il n’a donc pas tout à fait quitté son club fétiche, dont il suit scrupuleusement tous les résultats chaque week-end. C’est ce club qui l’a fait devenir joueur de rugby et connaître toutes les Equipes de France possibles et inimaginables : Scolaires, Universitaires, -19ans (coupe du monde au Pays de Galles), -21 ans (participation au championnat du monde 2000 en Australie), France A (une sélection contre l’Irlande en 2005) et la grande Equipe de France en 2007 (2 sélections contre les All Blacks et un essai à la clé). Jeff Coux, c’est aussi plus de 200 matchs de Top14 disputés, et plus de cinquante essais inscrits. Des chiffres qui feraient presque tourner la tête, mais pourtant, il n’y a eu qu’une seule blessure, une satanée blessure qui lui a fait faire, pour la première fois de sa carrière, une saison blanche à Agen. Mais l’Isérois est solide. Au prix de nombreuses heures de travail et de rééducation, il a fait son retour avec l’équipe des Espoirs. Sa rupture du ligament croisé antérieur n’est plus qu’un mauvais souvenir. On comptera donc bien sur lui pour fêter sa treizième saison de top 14 ! Espérons que ce chiffre lui porte bonheur !