Interview décalée
Darricarrère : « Il y a une histoire dans ce club »
Nous avons rencontré David Darricarrère au sortir d’une conférence de presse, ordinateur portable sous le bras, mal rasé mais toujours autant passionné. Il a gentiment accepté de répondre à une interview décalée au parfum landais. Et ça valait le coup !
David, quel est le dernier CD que tu as écouté ?
Lenny Kravitz. Mais sinon, j’écoute de tout : ça peut aller de La Callas jusqu’au rap ou rock comme les Red Hot Chili Peppers ou les Rolling Stones. Ca dépend de mon humeur du moment.
Un film culte ?
JFK sans aucun doute ! J’ai dû le voir une dizaine de fois.
Tu cuisines ?
Ca m’arrive. Trop rarement pour ma femme, mais j’y prends du plaisir. Mais c’est chronophage ! Sinon, j’apprécie un bon barbecue ou des lasagnes faites maison. Je ne suis pas difficile.
Tu passes beaucoup de temps sur internet ?
Enormément parce que je regarde beaucoup de matchs de rugby, sur toute la planète entière, dans tous les championnats pour connaître et repérer des joueurs, et sur les matchs internationaux pour analyser les phases de jeu.
Des phobies ?
Les serpents et les accidents de voiture.
Et si tu n’avais pas été rugbyman professionnel ?
J’aurais probablement été professeur d’EPS ou travaillé dans des marques de vêtements ou d’équipements sportifs vu que j’ai une licence de sport et management
Ton meilleur souvenir de rugby ?
Le prochain match ! (rires) En tant qu’entraîneur, c’est plutôt les années que j’ai passé à La Rochelle et à Dax. J’y ai rencontré des gens formidables. Et en temps que joueur, la remontée avec Mont-de-Marsan de la Fédérale 2 au top16 en quatre ans. J’ai vraiment connu de grandes aventures humaines.
Ton plus mauvais souvenir de rugby ?
Un quart de finale avec Narbonne contre le Stade Toulousain. On perd de cinq points et on fait vraiment un non-match.
Un joueur qui t’a impressionné en arrivant à Agen ?
Saïmoni Vaka par son explosivité, Fonua par sa puissance et Junior Pelesasa par son talent.
Un joueur qui t’a marqué en particulier ?
Par rapport à mon poste, Philippe Sella a marqué ma vision du jeu. J’ai joué avec des garçons comme Serevi qui techniquement était incroyable. Et sinon Carlos Spencer à l’ouverture.
Tu as déjà joué contre Philippe Sella ?
Oui, une fois. Avec Narbonne à Armandie. J’en garde un bon souvenir. Je montais tout le temps en pointe sur lui donc on ne lui faisait pas trop la passe et ça m’arrangeait bien ! (rires)
De Philippe, Mathieu et toi, lequel est le plus râleur ?
Moi, d’une courte tête devant Mathieu.
Le plus tendu ?
Moi aussi ! (rires)
Qu’est-ce qui t’a marqué en arrivant à Agen ?
L’identité de ce club qui est vraiment forte autour de la ville, du département. Je l’ai senti comme une reconnaissance, une responsabilité. On sait qu’il y a une histoire et une culture dans ce club.
Une anecdote ?
Mon préparateur physique à La Rochelle. On avait fait une soirée déguisée et lui était déguisé en Hulk. Et dans la rue il essayait de soulever des voitures de police. Un souvenir mémorable.
Quels sont tes passe-temps favoris en dehors du rugby ?
Ma famille. J’aime passer du temps avec eux. L’Océan aussi. J’aime aller me ressourcer sur la côte landaise. Et le golf bien sûr !
Justement, j’ai une question de Marc Giraud : « Te souviens-tu la dernière fois où tu m’as battu au golf ? »
La semaine dernière ! Ca faisait 4 fois que je le battais. Il s’est vengé récemment, mais ça reste un bilan plus que positif pour moi. Mais il a la pression quand il joue contre moi. Il est un peu fragile mentalement !
Propos recueillis par Laurent Gaultier.
David Darricarrère est Tarusate. Ce n’est pas une insulte, il est né à Tartas. C’est là-bas qu’il commence le rugby dès l’âge de 6 ans, en compagnie de son ami d’enfance Stéphane Prosper, ancien agenais. En junior, il signe à Mont-de-Marsan avant de passer quelques années au Stade Toulousain et décrocher un titre de Champion de France. Puis il rejoint Castres et Narbonne avant de revenir dans la capitale landaise. Sa fin de carrière en tant que joueur se poursuivra à Tarbes, Lannemezan et même Saint-Sever ! « Je me suis régalé là-bas » se souvient-il. Puis il endosse le costume d’entraîneur pour une brillante reconversion qui le conduira dans la citadelle de La Rochelle pour une montée en top 14 en 2010. Décidément très attaché à ses Landes natales, il se rend en 2011 au chevet de l’US Dax qui flirte avec la relégation en Fédérale 1. Il la requinquera pour l’emmener jusqu’aux barrages d’accession en top14. Profitant du départ de Lanta et Deylaud à Bayonne, le président Tingaud fait appel à lui pour intégrer le club sous les ordres de Philippe Sella. Une nouvelle aventure pour lui. Son onzième club !