Je ne savais pas que Rémi Vaquin avait la tchatche !!!
Agen. Mathieu Barrau : «Je ne conçois pas une journée sans sport»
Mis à jour le 23/11/2014 à 8:16 AM
Plus de quinze ans de fidélité au SUA, ça valait bien une petite interview décalée autour d'un fou de sport, le préparateur physique Mathieu Barrau. Les souvenirs nous entraînent jusqu'en 2002 et cette maudite finale remportée par les Biarrots où le demi de mêlée agenais avait inscrit le seul essai des siens. Souvenirs, souvenirs…
Qu'aimez-vous faire en dehors du rugby ?
Je vais me promener, je fais beaucoup de sport nature, je vais nager, j'essaie de me changer les idées. Je n'imagine pas une journée sans faire de sport.
La première chose que vous faites le matin ?
Je déjeune !
Vous écoutez quoi comme musique ?
J'aime bien Eminem. Je le passe souvent aux joueurs dans la salle de muscu. C'est entraînant et dynamique.
Un film culte ?
Seven. J'aime bien les thrillers.
Une série ?
Non, je n'ai pas le temps de suivre une série.
Votre livre de chevet ?
Je déteste lire depuis toujours. C'est mon défaut.
Vous cuisinez ?
Pas vraiment. Les trucs de base.
Un plat favori ?
Les pâtes sauce tomate et fruits de mer un peu relevées.
Un péché-mignon ?
La gourmandise, surtout les bonbons. Je suis capable de m'enfiler 2 ou 3 paquets Haribo à la suite. C'est rare, mais quand ça arrive, ça fait mal au ventre ! (rires)
Un surnom ?
Ils m'appellent Tieum. Le verlan de Mathieu.
Votre dernier coup de gueule ?
Contre les joueurs, pendant un échauffement où l'on faisait tomber beaucoup trop de ballons avant un match important.
La plus grosse bêtise ?
Quand j'étais étudiant à Toulouse, pour rejoindre une petite amie qui habitait loin, j'avais fugué et mes parents n'avaient pas eu de mes nouvelles pendant 3 jours ! J'avais 18 ans. A mon retour, j'avais pris cher ! (rires)
Les vacances ?
Je suis plutôt océan. Petit, nous allions beaucoup sur le bassin d'Arcachon. C'est un endroit où j'aime bien aller me ressourcer. Le cadre est magnifique et on peut y faire plein de sports.
La famille ?
Je suis séparé aujourd'hui. J'ai deux enfants de 7 ans et 4 ans, une fille et un garçon.
Au SUA, on a connu un certain Max Barrau…
C'est mon oncle, le frère de mon père. Moi, je suis le fils de Pierre qui a notamment joué troisième ligne au Stade Toulousain. Une lignée de rugbymen. Mon père bossait dans l'entreprise familiale qui vendait des machines agricoles à Beaumont-de-Lomagne. Aujourd'hui, ils sont en préretraites. Ma mère nous a élevés. J'ai aussi une sœur qui est dans la naturopathie à Toulouse.
Votre parcours rugbystique ?
Je suis né à Montauban. J'ai commencé le rugby à Beaumont-de-Lomagne de 6 ans jusqu'à 18 ans. J'ai fait deux ans au Stade Toulousain. Puis lorsque le rugby est devenu pro, Perpignan m'a contacté. J'y ai joué quelques années avant de signer à Agen.
Les études ?
J'ai une licence STAPS et un Master 1 de préparateur physique. J'ai aussi un brevet d'état natation maître-nageur pour utiliser la piscine avec des joueurs blessés.
Une reconversion réussie…
Oui, je suis très content, je reste dans le sport, dans ma passion, avec l'adrénaline qui monte tous les week-ends. J'ai de la chance. Si tout s'était arrêté du jour au lendemain, je pense que je l'aurais très mal vécu.
Votre meilleur souvenir de rugby ?
La demi-finale en 2002 à Montpellier où l'on élimine Toulouse, devant plein de supporters agenais. C'est une formidable aventure humaine. Au-delà du match, c'est la saison qui avait été extraordinaire. On gagnait tous les matchs, on sortait tous les samedi soir et tout se passait bien.
Votre plus mauvais ?
(Longue réflexion) L'échec en finale contre Biarritz. On mène au score, on est bien dans le match, quelques décisions d'arbitrages contestables, et ce drop qui nous crucifie à la dernière seconde. Ça s'est un peu terminé en queue de poisson alors que ça aurait été magnifique de ramener le bouclier à Agen. Ça marquait surtout la fin d'un cycle avec le départ de joueurs cadres juste après.
Un stade ?
Aimé-Giral à Perpignan, avant qu'il soit refait. Il y avait une résonance dans ce stade et un engouement autour de l'équipe qui étaient exceptionnels. Dans la tribune CGT, tout le monde était debout. Les joueurs arrivaient facilement à se transcender. On devenait un autre homme en rentrant sur ce terrain. Le public était vraiment le seizième homme.
Votre plus bel essai ?
Je n'en ai pas un en particulier, mais lors de ma première année pro à Perpignan, je m'entraînais beaucoup, j'étais au top physiquement, et j'ai marqué de beaux essais. J'avais surtout la sensation d'être très bien physiquement.
Un joueur modèle ?
Les All Blacks à la grande époque. Quand j'étais gamin, je disais à mon père que je voulais jouer pour la Nouvelle-Zélande. J'adorais les Kirwan, Fox… Ils étaient mythiques, élégants. Ils m'ont donné envie de jouer au rugby.
Un joueur que vous avez affronté et qui vous a impressionné ?
Troncon de Clermont. A l'époque, il était au top, défensivement il était solide, il avait une super passe. C'était un super-joueur.
Une anecdote rugbystique ?
En tournée en Australie avec France A en 2002. Un dirigeant de la Fédé partait à la retraite et comme cadeau, on lui avait laissé faire le discours d'avant-match et la remise des maillots. Et là, c'était à pleurer de rire. Pourtant, je suis hyper anxieux avant les matchs, mais là, je n'ai pas pu m'empêcher de rire, et tous mes camarades pleuraient de rire en essayant malgré tout de rester discret. Il confondait les noms des joueurs, se trompait dans les prénoms, s'embrouillait dans ses encouragements. En remettant le maillot à Rué, on lisait dessus «Argentine 2002» alors qu'on était en Australie ! C'est la vraie équipe de France qui était en Argentine ! La Fédé s'était aussi trompée dans les jeux de maillots ! (rires) C'était magique ! Et pourtant le match s'était très bien passé !
Qu'est-ce qui vous a marqué dans l'actualité récente ?
La violence, les attentats, les gens qui revendiquent la haine, les folies humaines, les guerres. C'est catastrophique.
Votre rêve le plus fou ?
Vivre en Australie. C'est un peuple accueillant, un super-climat. J'aimerais un jour y amener mes enfants.
Quel joueur emmèneriez-vous sur une île déserte ?
J'aime bien le calme donc je n'emmènerai pas Rémi Vaquin qui ne fait que parler ! J'emmènerai Jean-Baptiste Roidot parce que c'est un super pêcheur et il nous trouverait à manger.
Justement, il a une question pour vous : «Quel est ton secret pour être toujours en forme ?»
Je fais du sport tous les jours ! Et comme je ne mange pas trop, je ne prends pas de poids avec l'âge.
Recueilli par notre correspondant local, Laurent Gauthier
Sujet: Itw Mathieu Barrau La Dépêche du Midi 23/11/2014 
Dim 23 Nov 2014 - 9:15
