Agen second. SO 2/01/15

Rugby - Pro D2 : le SU Agen se hisse à la seconde place

La quatrième victoire bonifiée consécutive à domicile permet au SUA de confirmer son retour au premier plan
Il ne fallait donc pas les enterrer trop vite. Un coup d’œil ce matin sur le classement de Pro D2 suffit pour comprendre que le SUA est bien de retour au premier plan. Reçus 5/5 lors des cinq dernières journées, les Agenais ont signé dimanche une quatrième victoire bonifiée de rang à domicile qui leur permet de faire un bond de géant de la 6e à la 2e place. On en oublierait presque qu’ils ont complètement raté leur début de saison, même si forcément les 14 points qui les séparent encore du leader Pau sont là pour le leur rappeler. Mais avec 24 points de pris sur 25 possibles depuis le dernier match de la phase aller, le SUA est enfin à la hauteur de son standing et de ses ambitions.
La démonstration de force, dimanche, face à Aurillac, qui n’avait connu qu’une seule défaite (25-15 à Tarbes) sur les huit dernières journées, est la preuve que le dernier finaliste de Pro D2 est bien à sa place désormais en tête du wagon des candidats à la remontée en Top 14. Mais les Agenais ne fanfaronnent surtout pas. « L’humilité est un devoir parce qu’on sait très bien que la roue tourne très vite, insiste le manager Mathieu Blin. Notre groupe est humble, et on va devoir l’être pendant un long moment en se souvenant d’où on vient puisqu’on était encore 10e mi-décembre par notre faute. Quand on a la chance de pouvoir faire une remontée aussi franche, il faut savoir d’où elle vient. Mais il manque encore pas mal de performances pour pouvoir se dire qu’il y a une vraie sérénité qu’un favori doit avoir. »
Une maîtrise stratégique
La victoire de dimanche, impressionnante autant dans l’ampleur du score que dans sa construction, est surtout la confirmation que le vent a bien tourné pour le SUA en 2015. Cette équipe, qui semble se bonifier de sortie en sortie, est en passe de retrouver la confiance en elle inébranlable qui faisait sa force la saison dernière. Les bonus offensifs arrachés sur le fil lors des deux dernières journées en sont la preuve. « Quand ça fait cinq victoires d’affilée, on peut dire qu’il y a un changement, convient Mathieu Blin. En plus, chaque match est différent dans son scénario. »

L'humilité est un devoir parce qu'on sait très bien que la roue tourne très vite

Face aux Aurillacois qui avaient décidé de débuter la partie face au vent, les Agenais ont fait preuve d’une parfaite faculté d’adaptation et affiché une maîtrise stratégique implacable, à des années-lumières de la fébrilité et de la fragilité affichées durant la phase aller. « On a l’impression que c’est facile, mais ça ne l’est pas du tout, prévient le 3e ligne aile Antoine Erbani. On se le rend facile en ayant un petit matelas à la mi-temps (15-0). On savait que contre le vent, un deuxième match allait démarrer contre une très grosse équipe. L’essai de suite nous a fait le plus grand bien. Après, Aurillac a un peu baissé pavillon et senti le match partir. »
« On a fourni les efforts »
Plus discipliné (17 pénalités contre Aurillac, seulement 7 contre Agen) et plus adroit (7 en-avants d’Aurillacois contre 3 seulement d’Agenais), le SUA s’est aussi montré plus solide en conquête face à une des références en la matière en Pro D2. À 100 % sur leurs lancers en touche, les Agenais ont « volé » trois ballons aux Cantaliens, dont le dernier sur pénaltouche (69e). Mais c’est surtout la mêlée qui a marqué les esprits avec notamment ce ballon récupéré juste avant la mi-temps, et bien sûr cet essai de pénalité (75e).
« On a souffert en début de saison, il fallait que ça tourne, insiste Antoine Erbani. Mais ça n’a pas tourné parce que le bon Dieu l’a décidé. On a fourni les efforts. C’est une sacrée récompense. » Avec une telle performance, le SUA devra à nouveau assumer le statut de favori dans la course à la qualification. Et si la montée directe semble bien utopique, les Agenais se sont clairement positionnés pour une seconde demi-finale d’accession consécutive à domicile, sachant qu’ils doivent encore recevoir tous leurs principaux poursuivants. « Le seul favori de notre championnat, c’est évidemment Pau qui l’a démontré à tout le monde samedi face à Biarritz (NDLR : 0-20), retient Mathieu Blin. Nous, on est seulement une équipe qui a été en forme sur les quatre premiers matchs de l’année 2015. Et si le voyage à Bourgoin (NDLR : samedi 15 heures) se passe mal, on repartira à la case départ. »
FC