Armande en question. Le Petit Bleu du L&G. 02/12/2016

Actualités SU Agen
Publié le 02/12/2016 à 03:49

Une entrée côté tribune Ferrasse avant 2020 ?
SU Agen - Projet. L'urbanisation du stade Armandie est à l'étude.
L'urbanisation d'Armandie passe-t-elle par la création d'une nouvelle tribune Ferrasse ?
La durée convention de mise à disposition du stade Armandie entre la ville et la SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle) du SUA a été réduite à 4 ans au lieu de 8 pour, dit la mairie, «pouvoir s'adapter à l'évolution rapide du monde du rugby». Ce n'est pas le Sporting qui va s'en plaindre. «Cela ne pose aucun problème pour nous, explique Alain tingaud car nous voulons des transformations autour de la tribune Ferrasse avant 2020. Donc, nous devrons repenser une nouvelle convention».

En juillet dernier, dans nos colonnes, le président du SUA avait évoqué l'urbanisation du stade Armandie. Un groupe de réflexion, nommé par Jean Dionis, le maire d'Agen, a réfléchi sur une évolution à moyen terme. Les conclusions pourraient être rendues courant décembre. Le Sporting, lui, a déjà des idées dont la création d'une nouvelle entrée «Il faut, confie Alain tingaud, ouvrir le stade vers la grande avenue entre UPSA et le club de tennis.» Il ajoute que cette réflexion est «à intégrer ou pas dans un schéma général de création d'une nouvelle tribune populaire».

Cette nouvelle tribune «ouverte, moderne, accueillerait Academia en son sein et des grands salons/bodegas où, toujours selon le premier investisseur du club, le SUA pourrait recevoir avec des prestations accessibles en termes de prix tous ceux qui ne sont pas dans des loges Basquet/ou dans le salon Dubroca». Cet espace remplacerait la bodega Ferrasse qui serait supprimée. Autre piste à creuser : l'augmentation de la capacité de parking à Armandie.

Enfin, concernant la gestion de l'ensemble, Alain tingaud penche pour «une participation de l'agglomération, de la SASP SUA et d'un ou deux investisseurs privés dans une structure juridique ad-hoc, qui reste à définir où chacun apporterait sa contribution. Celle du SUA serait d'être un des investisseurs mais surtout le gestionnaire de cette tribune et bien sûr du stade au titre de la convention actuelle et de celle qui serait signée avec la société ad-hoc».

à la table du conseil municipal d'Agen, c'est Armandie Traiteur qui paie la note Et Académia ?
Le SU Agen a choisi la voie de la formation pour survivre dans le rugby professionnel. Si l'organisation et les compétences sont là, qu'en est-il des infrastructures ? L'unité de lieu du stade Armandie, avec cinq pelouses et un terrain synthétique, répond, pour le moment, au premier étage de la fusée Académia. Mais Agen n'est pas le seul club à parier sur les jeunes et, avec le tour de vis de la politique des JIFF, ils sont nombreux à vouloir combler leur retard. On a ainsi été épaté par notre visite récente de l' «Oyomen factory» à Oyonnax : terrain synthétique couvert de 800 m2, salle de musculation de 350 m2, espace balnéothérapie, cryothérapie… Agen devra aussi se mettre un jour à la page. Du côté de Passeligne ?

Après 4 h 20 de débat, lundi soir à la mairie d'Agen, Emmanuel Eyssalet a esquissé un sourire sincère lors de la lecture, par le délégué aux sports Alain Dupeyron, de la nouvelle convention de mise à disposition du stade Armandie au profit du SUA — la précédente convention arrivant à échéance au 31 décembre 2016. «Je me réjouis, a lancé le chef de file de l'opposition, de la diminution de la durée (de 8 à 4 ans) et de la revalorisation du loyer. 70 000 € de plus, bravo, ce n'est pas rien car c'est ce que nous donnions comme droit à l'image à la société…» Il n'a pas eu le temps de poursuivre.

«Je ne vous ai pas tout dit, coupe Jean Dionis du Séjour. Je ne mérite pas vos félicitations.» Le maire d'Agen a alors expliqué plusieurs choses. D'abord que la volonté de son équipe était de moderniser ce contrat entre un propriétaire, la ville et un locataire, la Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP) du SUA. Ensuite que le loyer actuel (57 000 euros) étant trop bas selon la Chambre Régionale des Comptes, il passe à 118 040 € (110 000 € pour a valeur locative du stade estimée par les services fiscaux et 8 040 € pour le montant de la part départementale de la taxe foncière). 118 000 € au lieu de 57 000, ça fait 61 000 € d'augmentation. Mais…

« Normal mais très lourd »

Après un «je vous dois la vérité», Jean Dionis a indiqué que le montant global ne serait pas changé à l'exception de la redevance au titre de la sous occupation commerciale d'Armandie Traiteur. «Les 61 000 € seront

seront rajoutés à la subvention du SUA dans le cadre du droit à l'image», a-t-il précisé. «Il s'agit donc d'un jeu d'écriture», a glissé Emmanuel Eyssalet. Pas tout à fait selon Jean Dionis puisque, dans cette opération, la mairie enregistre un gain net de 12 000 €. En effet, le montant de la redevance annuelle réajusté est fixé à 130 040 €. 118 040 € de loyer donc et 12 000 € demandés à Armandie Traiteur qui, eux, ne seront pas compensés.

Pour le SUA, cette redevance complémentaire de 12 000 € est, souligne Alain tingaud, «normale car nous exploitons une petite partie de la tribune Basquet même si nous trouvons que c'est très lourd pour Armandie Traiteur». Quant au nouveau loyer, le président du Sporting note que «cette nouvelle redevance est très forte et impossible à absorber pour nous sans la collaboration participative de la mairie».

«Nous avons un locataire heureux qui a vu son loyer stagner pendant 10 ans», a conclu Emmanuel Eyssalet. La mairie, elle, est fidèle à sa politique de soutien au SUA qui, avec 8,6 M€ de budget, tente d'exister dans un rugby professionnel en perpétuelle mutation.

Bertrand Chomeil