Le SCAlbi en Pro D2 : « C'est toute une famille qui est abattue »
18 h 30, hier sur la place du Vigan. Dans les cafés, le match de football entre L'Espagne et la Russie est diffusé sur grand écran. Soudain une exclamation. L'Espagne vient de marquer, les supporters sautent de joie. Cinq minutes plus tard, sur le parking du stadium municipal, ce n'est pas du tout la même euphorie. La nouvelle de la relégation du SCA est déjà connue. de petits groupes de supporters se forment ici et là. On capte les dernières infos de l'affaire regroupé autour des autoradios. L'ambiance est lourde, les visages sombres, le mot gâchis revient régulièrement dans les conversations.
Un gros gâchis
Pierre-Marc est chargé de la sécurité au stadium. Et il en a gros sur la patate : « Je suis écœuré. C'est toute une famille qui est abattue. Il y a forcément des nouveaux éléments qui sont intervenus pour qu'une telle décision soit confirmée. C'est un gros gâchis. Tout le monde a joué le jeu, les joueurs ont été remarquables, la preuve nous avons eu trois internationaux ». Pierre-Marc n'arrive pas à comprendre : « Il y a des trucs que l'on ne sait pas, certainement très graves », mais il garde l'espoir « j'espère que les gens en place vont rester, Archilla est un mec bien, de notre côté on a tous la volonté d'aider encore le club. Les bénévoles ne s'échapperont pas. Béchu est énorme, il saura trouver les mots ». Son téléphone sonne. « C'est un SMS de mon collègue de Montauban, il me dit qu'il nous soutient. Je crois qu'ils vont faire quelque chose samedi pour le dernier match ».
Alain arrive à son tour sur le parking du stadium au volant de sa voiture arborant le célèbre cœur jaune : « C'est une catastrophe. Avec tout le boulot qu'on fait, en arriver là. On est là depuis toujours, aujourd'hui on nous coupe la tête. C'est vrai qu'il y a un règlement mais s'ils veulent voir toutes les équipes… ».
Que nous reproche-t-on en fait?
Un autre supporter du SCA ajoute : « On prend très mal cette décision, il ne nous reste plus que le tribunal du sport. Visiblement il y a eu des fautes commises, on était peut-être un peu trop amateur. Quant à l'accusation qui nous est faite d'avoir faussé le championnat, est-ce que le Stade toulousain qui va à Perpignan avec l'équipe 3 ne le fausse-t-il pas ? » La voix de Bernard Archilla interrogé sur une radio stoppe les bavardages. Silence. Le message du président est apprécié mais il n'empêche pas les bénévoles et les supporters de se gratter encore et encore la tête. Et cette interrogation qui refait surface : « Que nous reproche-t-on en fait ? Ce n'est pas normal. Il faudra bien que l'on sache un jour ». Alors on cherche d'éventuels coupables. « Martinez (ex-président, Ndlr) ne nous a pas aidés dans cette affaire ».Est-il le seul ? C'est une autre inconnue, mais à présent que le mal est fait, il faudra bien trouver les responsables de ce fiasco.Que l'on se rassure également, le SCA en Pro D2 l'année prochaine, ce n'est quand même pas la fin du monde, ni celle du rugby à Albi. Des fautes de gestion ont été commises, elles viennent d'être sanctionnées. Les énergies doivent maintenant se concentrer sur la reconstruction.
Robert Rossignol
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La «tristesse» du député
Le maire (DVD) d'Albi Philippe Bonnecarrère qui faisait partie hier de la délégation montée à Paris, n'a pas souhaité s'exprimer à chaud sur la décision de la commission d'appel.
De son côté, Jacques Valax député (Ps) d'Albi-Carmaux et ancien dirigeant du Sporting, exprimait hier soir sa «tristesse infinie». «Je suis consterné. On a l'impression que c'est le monde de l'argent qui l'emporte sur le rugby du peuple. Je suis déçu car le club a su créer une véritable fraternité avec cette foule réunie, solidaire autour du Sporting.» Pour Jacques Valax, «il y avait un beau projet porté par Bernard Archilla qui à la différence de certains gros clubs, songe à la reconversion des joueurs.»
Le député craint que les éventuels recours se révèlent inutiles. «Jusqu'alors, j'étais très optimiste... Mais maintenant, il ne faut plus se faire trop d'illusions, estime Jacques Valax. C'est quand même dommage qu'une erreur de gestion soit sanctionnée si longtemps après...»
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Vincent Clément: « On se sent impuissants »
Comme un pied de nez au destin, les Albigeois et le staff ont vécu une journée particulière, hier. Dans le cadre bucolique et verdoyant de Pratgraussals, ils ont organisé une fête entre eux, modifiant ainsi leurs habitudes du mardi où le repas est servi au stadium.
Pas d'entraînement astreignant. Ils se sont laissé aller aux affaires domestiques. Dès le matin, avec la caisse de l'Amicale des joueurs, ils se sont transformés en commissionnaires pour acheter grillades, viande, servies autour d'un barbecue. La longue attente pouvait commencer.
Comme pour oublier, ils ont poursuivi la journée en organisant des jeux et un concours de pétanque. « La France a battu l'Afrique du Sud deux tests à 0 », rigole l'un des managers Robert Audrerie. Ce dernier a par ailleurs apprécié le comportement de son ami André At, conseiller général de Naucelle. Egalement vice-président du conseil général de l'Aveyron, il n'a pas cessé de lui téléphoner pour connaître le résultat du recours.
Le capitaine Vincent Clément, plus introverti, se laissait aller à la métaphore pour commenter ces événements : « L'an dernier, face à Narbonne, on jouait le maintien. Là, ce n'est pas nous les acteurs, c'est un autre style de match. On se sent impuissant. Mais en même temps toute la saison on est allé de miracle en miracle. Je ne vois pas pourquoi cela ne se reproduirait pas encore ».
Yohann Misse, le flanker, balançait lui entre espoir et doute : « On a envie de faire la fête, de se relâcher, mais on attend le résultat. A tout moment, on peut avoir une réponse négative ».
A 16h45, le portable d'Eric Béchu a sonné. Son visage est subitement devenu livide. Le directeur technique avait du mal à annoncer la terrible nouvelle aux joueurs. A chaud, il n'a voulu faire aucun commentaire, si ce n'est : « On attend maintenant le recours auprès du Comité national olympique français ».
La fête était finie.
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Au café du Lude: « Ici, on restera pour aider le SCA »
Au café du Lude, hier vers 18 h 30, il y avait du passage et peu de monde au bar. Mais on faisait quand même grise mine autour du jaune, tout en ayant un œil sur le match de l'Euro. « Sportivement, c'est dommage, lance un ancien qui ne tient pas à donner son nom. S'il y a eu une faute, c'est normal qu'on paye. Les responsables, c'est les dirigeants. On leur a donné leur chance, la saison passée. Ils ont triché et maintenant, on en subit les conséquences. Faut pas croire, le SCA, c'est plus qu'un club, c'est une véritable entreprise même si on était loin d'avoir le plus gros budget. »
La pilule a du mal à passer entre deux tournées de Pastis. Même si c'est ce matin que les commentaires vont aller bon train. Les supporteurs du matin auront eu la nuit pour tenter de digérer la mauvaise nouvelle.
« Faut se souvenir qu'on a connu le 15 avec 500 spectateurs dans le stade, lance un autre ancien. C'est quand même dommage pour les joueurs qui ont bien travaillé et pour les entraîneurs. Et ce stade qui a été agrandi, c'est pas en Pro D2 qu'il va se remplir. On ira voir jouer Carmaux, tant pis !
Les meilleurs joueurs vont partir, c'est sûr mais les autres, s'ils ne restent pas pour remonter le club dans le Top 14, où vont-ils aller ? Qui en voudra ? Il faut compter sur les jeunes et retrouver une bonne seconde ligne. »Le fils du patron ne cache pas qu'il ne laissera pas tomber le club. « Ici, on restera pour aider le SCA. Moi, je suis pour que Dax descende car ils sont loin d'Albi et ils ne méritent pas de se maintenir. Sportivement, nous, on aurait dû y rester. On s'est battu pour. On espère qu'il y aura autant de supporteurs et de bénévoles pour aider Albi à remonter. Et que les joueurs vont rester en Pro D2. Même s'ils n'ont plus le même salaire… » P S.
La Dépêche du midi
Sujet: Re: Transferts Albi (2007-2008) 
Mer 11 Juin 2008 - 9:25
