MATHIEU BARRAU : « Pro D2 ou pas, je reste ! »
(Interview du 30.05.07)
MATHIEU BARRAU. «--Si je partais, vu la saison blanche que je viens de faire, j'aurais du
mal à me regarder dans la glace», confiait hier le demi de mêlée, qui se donne
une mission : faire remonter le SUA
« Pro D2 ou pas, je reste ! »
:Propos
recueillis par Thierry Dumas
«Sud Ouest». Serez-vous Agenais la saison prochaine ?
Mathieu Barrau. Je n'ai pas
encore vu les dirigeants, mais si je partais, vu la saison blanche que je viens
de faire, j'aurais du mal à me regarder dans la glace. Pour moi, la relégation
n'a rien changé à ma situation. Pro D2 ou pas, je reste. Je suis revenu car
j'aimais ce club, je ne vais pas quitter le navire alors qu'il est en train de
couler.
En général, on
aime encore plus fort quand la personne ou la cause aimée est en
souffrance.
Oui.
D'autant qu'ici, c'est toute une ville qui est engagée à travers le Sporting. Et
comme nous, les joueurs, on est les acteurs de cette situation d'échec, on doit
avoir une mission : faire remonter le SUA. Je suis sûr qu'il y a une belle
aventure humaine à vivre. Il y a un beau challenge à relever.
Il y a une semaine, vous vous
faisiez une entorse du genou gauche à l'entraînement (rupture du ligament
latéral) qui vous privait du match décisif face au Stade Français. Comment
allez-vous ?
J'ai
encore une attelle semi-rigide pour une semaine. Pour éviter que le muscle ne
fonde, je fais de l'électro-stimulation. Mais ça va, il y a eu plus de peur que
de mal (NLDR : deux mois et demi d'arrêt).
Vous sembliez beaucoup souffrir sur le terrain.
C'est bien simple, j'ai eu dix
fois plus mal que lors de ma rupture des croisés à Auch en début de saison. On
m'a expliqué qu'il s'agissait d'une zone très sensible. Mais sur le coup, j'ai
cru que tout avait péter.
Quand vous avez craqué et que vous avez été porté vers les vestiaires,
les quelques supporters présents vous ont applaudi. Il régnait à ce moment-là
une ambiance très émouvante.
J'ai également ressenti cela. Leur comportement m'a énormément touché.
Ensuite, j'en ai parlé avec un ou deux supporters. Ils m'ont expliqué que
lorsqu'ils m'ont vu sortir en pleurs, ils ne savaient pas quoi faire, donc,
spontanément, ils m'ont applaudi. Ça m'a fait chaud au c?ur.
Comment expliquer cet
enchaînement de blessures ?
Selon moi, on ne se blesse jamais par hasard. Pour le genou droit à Auch
en match amical, je crois à la dimension psychologique. Je revenais usé de
Castres, où j'avais vécu l'enfer. Ici, je ressentais une grosse attente à mon
égard. En plus, physiquement, je venais de bosser comme un âne, il y avait eu un
test physique la veille, donc je devais être un peu émoussé. Après huit mois
d'arrêt comme cela, on compense forcément. Face à Bayonne, j'ai pris un joueur
sur le genou gauche qui était depuis fragilisé. C'est pourquoi je mettais un
strap. Et à l'entraînement, sur un choc, il a plié. Mais bon, l'essentiel, c'est
que ce ne soit pas aussi grave que prévu, et je pourrai donc reprendre la saison
prochaine sans souci. Et avec une mission.
Sud Ouest