Bernard Lapasset : "Un partage d'émotions"

Invité

COUPE DU MONDE DE RUGBY. BERNARD LAPASSET, PRÉSIDENT DE LA FFR .

«Un partage d'émotions»

En 2003, John O'Neill, président australien du Comité organisateur, avait voulu une Coupe du monde rentable... Quel but poursuivez-vous ?

«Je voudrais que cette Coupe du monde ait du sens. L'organisation, ce n'est pas difficile. Il y a une méthode, des techniques, une armée en marche, des gens qui savent faire. Mais le plus difficile, c'est de donner une image... du sens. Cette Coupe du monde, je la vois colorée et festive, avec du monde dans les rues, qu'il y ait un partage d'émotion».
On vous a reproché le prix élevé des billets qui éloigne des stades une certaine frange de la population...
«Effectivement. Mais dans une Coupe du monde de rugby, il y a moins de matches qu'au foot. Nous aurons 48 rencontres, dont six à l'étranger. Alors, nous avons fait des choix. Il y a des matches bon marché en province, avec des tarifs attractifs, à 15 ou même 10 euros le billet, et nous avons choisi de capitaliser sur Paris, avec des matches à gros enjeu et les phases finales».
Considérez-vous la vente des billets comme une réussite ?
«Oui car nous avons rempli la plupart des stades, même s'il reste encore des places à vendre. Et d'ailleurs, j'espère que nous serons en mesure d'ouvrir la billetterie dans des stades pour permettre un accès de dernière minute. Nous sommes satisfaits du résultats, car nous avons dépassé les 85% de remplissage moyen».
Il semble que l'engouement ne soit pas encore total...
«L'engouement, cela ne se décrète pas ! Mais on attend 350.000 ou 400.000 visiteurs étrangers contre 80.000 en Australie en 2003. Pour eux, comme pour les autres, il y aura 2000 événements autour des matches. Chacun va pouvoir s'approprier la Coupe du monde».
L'engouement populaire et la réussite du Mondial dépendent-ils du parcours du XV de France?
«Oui, en grande partie. L'équipe de France va donner le ton. C'est elle qui va apporter un supplément d'âme».
Avez-vous peur du match d'ouverture contre l'Argentine?
«Je n'employerais pas le mot peur. Chaque fois que l'équipe de France joue, je ressens beaucoup d'émotion et d'envie, comme tous ses supporteurs».
Quelle est votre principale crainte conc ernant l'organisation?
«Qu'il y ait une tentative extérieure de nuire à la compétition. Nous avons mis en place un système d'informations pour y pallier si nécessaire. Les problèmes sociaux ? Nous avons prévu un dispositif d'accompagnement. Il y a les intempéries et surtout le pépin de jeu. Nous n'avons pas oublié l'accident qui est arrivé à Max Brito en 95 (international ivoirien handicapé à vie après un accident de jeu)...».

La dépêche du midi - 31 août 2007