La moindre phrase qu'il prononce peut désormais être interprétée comme une provocation. Surtout en France où Marco Materazzi est considéré comme Persona non grata. Le défenseur italien de l'Inter Milan, qui sera le grand absent du Italie-France de Samedi à San Siro en raison d'une blessure à une cuisse, s'est tout de même hasardé à donner un pronostic pour ce match éliminatoires de l'Euro que «la France perdra» prévient-il dans dans un entretien à paraître vendredi dans Le Figaro. «Ce sera un calvaire pour moi d'être bloqué en tribune. Même si je suis sûr que mes amis Gattuso et Cannavaro, sudistes comme moi, feront tout pour rappeler que nous sommes champions du monde. Je souffrirai et je pense que Raymond Domenech aura du mal, lui aussi, à vivre cette rencontre en simple spectateur».
Celui qui avait provoqué l'expulsion de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde 2006 a tout de même réfuté le terme de revanche : «Le match de samedi ne sera pas la revanche de la revanche mais un rendez-vous important entre deux grandes équipes en vue de la qualification à l'Euro : un match que nous gagnerons». «L'an dernier, la France nous a battus et bien battus (3-1), commente-t-il avant de lâcher : Mais mes camarades ont ramené de cette soirée un souvenir ému : on a applaudi l'hymne italien, respecté la minute de silence en mémoire de Giacinto Facchetti. Chapeau, les Français ! J'espère que le public de San Siro se montrera à la hauteur de celui du Stade de France.» Une opération séduction qui ne suffira toutefois pas à le réhabiliter complètement aux yeux des Français.
Le joueur de l'Inter Milan explique être revenu «plusieurs fois» en France depuis la finale du Mondial. «J'ai emmené mes enfants à Euro Disney, assure-t-il. J'aurais aussi aimé passer quelques jours à Paris mais j'ai préféré y renoncer». Il aimerait même être dans les tribunes à Marseille (samedi après-midi) pour assister aux débuts de l'équipe d'Italie en Coupe du monde de rugby face aux All Blacks, indique le quotidien. «J'en ai très envie mais, en même temps, je sais que le Vélodrome, Marseille, la France, c'est quand même chez Zidane. Certains pourraient prendre cela comme une provocation. Je déciderai au dernier moment mais, naturellement, le (samedi) soir je serai à ma place en tribune à San Siro.» explique l'Italien. (Avec AFP)