Bernard Laporte, les affaires avant tout.
Nouveaux remous autour de la personnalité déjà très controversée du sélectionneur du XV de France, Bernard Laporte. Le déjà nommé, mais pas encore en fonction, Secrétaire d’etat à la jeunesse, aux sports et à la vie associative est mis en cause dans une affaire de commercialisation non autorisée de maillots de l’équipe de France sur son site internet.
Quoi qu’en dise l’intéressé, les faits reprochés sont graves. Bernard Laporte est accusé d’avoir passé outre l’interdiction de sa fédération pour commercialiser sur son site Internet 10 000 maillots de l’équipe de France dédicacés de sa main. L’affaire devait être juteuse. Les maillots vendus dans le commerce le sont à 75 euros. Leur prix de vente sur le site de Bernard Laporte est de 146 euros. Port compris, il est vrai.
Là où l’affaire prend une tournure délicate pour l’intéressé c’est, lorsque l’on apprend qu’une charte signée en début d’année avec la Fédération Française de Rugby (FFR), interdit à tous les joueurs et à tout le staff de l’équipe nationale d’utiliser l’image du XV de France pour commercialiser des produits en leur nom.
Bernard Laporte lui est passé outre. N’allez pas lui en faire le reproche, l’homme d’affaires esquive les questions génantes en se réfugiant dans des airs outragés :”Je trouve ça tellement bas que je n’ai pas envie d’en parler. Je n’ai pas envie de me justifier. Heureusement pour moi que je n’ai pas besoin de vendre 10.000 maillots pour gagner ma vie. J’ai la conscience tranquille.” avant d’ajouter pour sa défense qu’ ” une partie des bénéfices de cette opération commerciale sera reversée à sa fondation”. En fait Greffe de vie n’est pas “sa” fondation mais, une association qu’il parraine depuis plusieurs années.
Guy Piera, vice-président de la FFR a précisé au site sportif internet Myfreesport, sa version des faits :” Serge Benaïm, l’agent de Bernard Laporte, est venu me rencontrer au siège de la Fédération française de rugby au début de l’année 2007. Il m’a fait part de son projet de vente de maillots signés par Bernard Laporte et l’a présenté comme une opération purement commerciale. Monsieur Benaïm espérait obtenir l’accord de la FFR mais je lui ai indiqué très clairement que ce projet ne pourrait être mené à bien. Et ceci pour deux raisons : d’abord parce que la Fédération française de rugby commercialise déjà des maillots dans sa boutique officielle, et ensuite, parce qu’en vertu de la charte signée entre la FFR et le XV de France il a été acté que les joueurs et entraîneurs de l’équipe de France ne pouvaient pas négocier individuellement leur image à partir du moment où elle était associée à l’un des attributs de l’équipe de France. J’ai donc exprimé oralement mon refus à Monsieur Benaïm et pour moi, cette affaire était enterrée depuis ce refus qui date du mois d’avril. Cette affaire relève de l’ambush marketing ( marketing illégal). Cela consiste à faire croire qu’on est associé à une entité alors que ce n’est pas le cas. C’est exactement ce qui s’est passé dès lors que M. Benaïm a prétendu avoir reçu un accord verbal de la part de la FFR. “