VX DE FRANCE
CE QUE CHANGE NALLET
Le choix du deuxième ligne de Castres comme capitaine du vx de France constitue un coup d'arrêt à la promotion du rugby people.
Il confirme surtout les ambiyions de jeu du nouveau staff des bleus.
Il ne vend ni cochonaille ni shampooing sur le petit écran, ne défile pas pour un grand couturier, ne vante les mérites d'"aucun hombourger ne promeut pas de jeu vido. Il n'est pas invité chez Ruquier, ne s'exhibe pas sur calendrier, n'a jamais publié sa bion pas plus qu'il ne trempe ostensiblement dans le monde politique. Il n'a pas de groupées, pas de marionnette aux Guignols. Il se coupe les cheveux et se rase la barbe. Il n'appartient ni au Stade Français, ni à Toulouse, ni à Clermont, ni à Biarritz, les gros poissons de l'Hexagone, en conséquence de quoi il ne profite d'aucun lobby. Bref, Lionel Nallet accumule les tares. Au vrai, le deuxième ligne de Castres a juste pour lui d'être une excellent joueur de rugby, une type intétre, dont le comportement est très apprécié par ses coéquipiers. Il n'en fallait pas davantage pour convaincre Marc Lièvremont d'en faire le capitaine de son XV de France. Pour lui, c'était même "l'évidence". Cloué au pilori par la "chabalisation" des esprits lors de la Coupe du monde, victime du "donicisme" ambiant,Nallet, le discret, tient là une drôle de revanche.
Mais ce choix du sélectionneur dépasse aussi le cadre de l'avènement d'un homme : il rompt de façon autoritaire avec la fin des années Laporte, conclues en eau de boudin dans les méandres d'un Mondial à la maison affecté par la confusion des genres. En valorisant ainsi l'ancien Berjallien, l'encadrement des Bleus donne un signe fort sur la façon dont il entend mener son action. Plitiquement, en effet, la prise de galon du soldat Nallet révèle un retour notable aux affaires sportives. Un coup de pied de recentrage vers le jeu et les joueurs. Un recommencment des fondamenteaux. Comme si le rugby français voulait se racheter une virginté.
Certains s'en réjouiront, d'autres déploreront que cette résurgence de la tradition coupe tout net le souffle du nouveau public conquis ces dernières années, et aujourd'hui privé de ses stars (Laporte, Michalak, Dominici, Pelous, Betsen, et quid de Chaba?). Il n'en reste pas moins que la promotion de Lionel Nallet, deuxième ligne mobile et plaqueur plutôt que simple poutre, qui gagne via le capitanat sa place de titulaire en équipe de France, confime les orientations du projet de jeu concocté par le stff. Toujours prudent, Marc Lièvremont, dont les ambitions sont refroidies par le projet de jeu proposé lors de la Coupe du Monde et dans la plupart des grans matchs disputés depuis le début de la saison, refuse de promettre monts et merveilles. Toutefois, on devine que la déstabilisation des défenses par le mouvement et la prise d'initiatives font partie de ses convictions, non sans la soupape de sécurité offerte par un pied performant. Des courses, du dynamisme, des relances, du jus, de la fraîcheur physique. Dans cette optique, et pour s'en tenir à la deuxième ligne choisie pour le Tournoi, Pascal Papé et Loïc Jacquet, deux coureurs en pleine forme, pourraient bien devancer Jérôme Thion, puissant en mélée, mais moins à l'aise dans le déplacement. Même si le Biarrot, qui faisait chambre commune avec Nallet pendant la Coupe du monde, avait pu plaire durant le Tournoi 2007 aux côtés du Castrais. Quelle influence possèdera à propos le nouveau capitaine sur le choix des joueurs? Sera-t-il consulté comme a pu l'être autrefois Raphaël Ibanez? Cela est d'autant plus probable que Lièvremont veut l'installer comme un "relais" entre le groupe et le staff. Or, on le sais, le natif de Bourg-en-Bresse demeure tr-s proche de la petite famille berjallienne (Papé, Bonnaire, Frite, Milloud, Chabal), encore à son soutien dans les heures difficiles traversées pendant le Mondial. Le Tournois, puis la tournée de juin en Australie, dont le capitaine des Bleus devrait être puisqu'on imagine mal le CO disputer les phases finales du Top 14, permettra, de toute façon, au sélectionneur de procéder àç unelarge revue d'effectif. Il reste des places à prendre dans le XV de France au cours des deux saisons qui viennent. Mais plus l'échéance de 2011 se profilera, plus les portes se verrouilleront. Il est également acquis qu'il n'y aura pas de petits privilèges: certains joueurs installés en bleu, décevants avec leur club depuis le retour du Mondial, pourraient d'ailleurs en faire les frais dès ce Tournoi. Quant à L'âge du capitaine, il est, pour une fois, tout calculé. Lionel Nallet a fêté" ses 31 ans le 14 septembre dernier. Il en aura donc 35 lors de la Coupe du monde 2011. Er rien n'indique que son corps suivra, même si la longévité des Ibanez, Pelous, De Villiers ou Dominici peuvent inciter à l'optimisme.
Par précaution le staff des Bleus devra toutefois aniciper les aléas, en favorisant l'émergence de nouveaux leaders.