Forum LE SUA VAINCRA
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Forum LE SUA VAINCRA

Espace Rugby
 
Le sua-vaincraAccueilDernières imagesPortailRechercherS'enregistrerConnexionLe sua-vaincra
Le deal à ne pas rater :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 Hz Google TV (Via ODR ...
499 €
Voir le deal

 

 Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte Empty
MessageSujet: Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte   Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte Default12Sam 2 Fév 2008 - 11:25

ENTRETIEN AVEC Marc lièvremont.

Interrogé par cinq de nos lecteurs et notre rédaction, le nouveau patron du Quinze de France donne sa vision du rugby et parle de sa vie d'homme.

« Je suis très différent de Laporte »

Entretien coordonné par Nicolas Espitalier, Rémi Monnier et Rodolphe Wartel


Marc Lièvremont, nouvel entraîneur du Quinze de France, a reçu notre rédaction et cinq de nos lecteurs avant de faire son entrée, demain, dans l'histoire du Tournoi des Six-Nations contre les Écossais sur leurs terres. Homme de convictions, Marc Lièvremont prend les rênes du Quinze de France alors que le rugby subit une profonde mutation, accélérée par le professionnalisme. Il marque clairement sa différence avec son prédécesseur Bernard Laporte, aujourd'hui membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Isabelle Barbaza. Êtes-vous prêt à supporter la pression médiatique ?
Marc Lièvremont. Il faut essayer d'avoir du détachement. J'ai un rapport à la performance assez perturbant. Les médias, je les subis, même si j'essaie d'être disponible. Le côté doré du poste ne m'intéresse pas, il me fait un peu peur.
« Sud Ouest ». Vous n'avez pas intrigué pour arriver là, mais quel est votre socle, votre cercle ?
Tout le monde et personne. Bernard Lapasset m'a dit : « Je t'ai connu en tant que joueur, je t'ai connu irréprochable. » J'ai eu d'excellents rapports avec tous, les joueurs, les dirigeants… Je suis consensuel. Cela m'irrite un peu : cela fait un peu manque de caractère… J'ai aussi des amis très différents. On gagne du temps à garder le meilleur de chacun. Avec Bernard Laporte - on est très différents -, je garde le meilleur.
3 Mais votre premier cercle, de qui se compose-t-il ?
C'est la famille. J'ai la chance d'être d'une famille nombreuse. Avoir un frère, c'est avoir un ami indéfectible pour la vie. Je suis assez exigeant en amitié. J'ai beaucoup de gens pour lesquels j'ai de l'affection; je revois avec plaisir Max Guazzini, mais je ne suis pas ami avec lui. On se voit, on s'embrasse…
Isabelle Barbaza. Quand on devient entraîneur de l'équipe de France, n'a-t-on pas plein de nouveaux « amis » ?
Les gens ne sont pas malintentionnés, mais c'est comme ça. Je n'ai jamais autant reçu de textos qu'au premier de l'an 2008 ! C'est un peu normal. Quand on est un entraîneur viré, on reçoit moins de messages…
Alain Bergay. Comment allez-vous pouvoir vous organiser entre le rugby et votre famille ?
C'est compliqué. De plus, ma femme n'est pas une folle de rugby. Elle a aimé quand j'ai joué et a coupé quand j'ai arrêté. Je ne déménagerai pas d'Anglet : la région me plaît, je vais y rester. Et puis, si je suis viré après trois défaites… (rires).
Éric Latouche. Les élections municipales, vous vous y intéressez ? Quelles sont vos convictions ?
J'ai des convictions rugby ! Je suis un peu fâché avec la politique. Gauche et droite, je les mets dans un même panier. Je suis plus attaché aux rencontres et aux hommes et, malheureusement, je n'ai pas rencontré un politique qui me séduise. Par contre, ce qui est assez drôle, c'est que ma femme a été sollicitée à Anglet pour intégrer une liste… J'ai plutôt une sensibilité de droite, mais cela vient de mon éducation, mes parents. Mais, lors de la présidentielle, je me sentais plus d'affinités avec les soutiens de la gauche qu'avec ceux de Nicolas Sarkozy.
Isabelle Barbaza. Combien gagnez-vous ?
L'argent n'a jamais été important pour moi, mais j'ai des enfants, j'aime bien vivre, j'aime les emmener en vacances. J'ai eu la chance de vivre de ma passion. En fait, je n'ai jamais négocié. On est montés en Top 14 à Dax, et je n'ai pas renégocié mon salaire. « Sud Ouest ». Vous succédez à quelqu'un qui payait l'impôt sur la fort une. On vous demande de la transparence…
Je touche plus d'argent que Bernard Laporte. Il gagnait 7 500 euros. On m'a proposé 10 000 euros. Je ne sais pas quelle est la moyenne en Top 14. C'est beaucoup plus que certains, et cela me suffit.
Isabelle Barbaza. Accepterez-vous des contrats publicitaires comme Bernard Laporte ?
Non. Je n'ai pas envie de galvauder mon image. Et cela peut corrompre des choses au sein du groupe. Certains joueurs se sont vendus au moment de la Coupe du monde, avant même d'avoir joué. Je veux donc donner l'exemple. Et la Fédération a rajouté une clause précisant que je devais lui en faire part.
Éric Latouche. Vous avez pourtant une « gueule ». Vous soignez votre look…
J'ai plus de cheveux que Bernard Laporte ! Franchement, je n'ai pas l'impression d'être une « fashion victim ».
Jean Philippe Gabarrus. En dehors du rugby, comment occupez-vous votre temps ?
J'ai une passion pour la lecture. Mais, avec Dax, j'étais tellement dans le rugby que je n'arrivais plus à rentrer dans un bouquin. Puis un instituteur d'Argelès m'a envoyé un roman qu'il a écrit pour que je le dédicace. J'ai pris le temps de le lire et j'ai retrouvé le goût des livres.
Isabelle Barbaza. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous à l'approche du grand rendez-vous d'Édimbourg ?
Je ressens un peu tout. Un peu d'appréhension, d'excitation. Et en même temps le sentiment que tout se construit. Il y a eu une période de frustration, parce que passer d'entraîneur de club à sélectionneur, c'est un peu plus virtuel. Potentiellement, tous les joueurs sont les nôtres et, en fait, on n'en a pas. D'autre part, j'ai conscience des attentes, de la responsabilité de ma fonction.
« Sud Ouest ». Comment définiriez-vous votre projet de jeu ?
Il y a toujours les adeptes d'une certaine forme de rigueur, d'un jeu plus verrouillé, et les adeptes d'un jeu plus libre, à la française… Ça ne veut pas dire grand-chose. L'idéal, c'est de réconcilier les deux sans galvauder les fondamentaux. Ma vision du jeu, c'est de responsabiliser les joueurs, qu'ils aient des repères collectifs suffisamment larges pour qu'ils puissent se libérer.
Alain Bergay. Pourriez-vous sélectionner un joueur qui évolue en Pro D2 ?
On ne s'interdit rien mais il y a quand même un fossé en termes de rythme et d'intensité. Entre le rythme du Top 14 et celui de la Coupe d'Europe ou des matches internationaux, il y a déjà une grosse différence. Il y a du potentiel, il y a des joueurs qu'on suit en Pro D2, mais pas forcément à des postes qui nous intéressent.
« Sud Ouest ». Vous incarnez une certaine rupture. Vous le dites avec diplomatie, mais est-ce que vous bouillonniez en voyant l'équipe de France ?
Non, je n'étais pas impatient, parce que je n'ai jamais pensé à l'équipe de France. C'est aussi ma personnalité, je n'y pensais pas non plus quand j'étais joueur. Il y a des choses qui me déplaisent, mais les médias parlent beaucoup de rupture et, dans rupture, il y a un double sens. Évidemment, je suis très différent de Bernard Laporte; cela dit, je ne suis pas contre lui. Il y a des choses qui ont été faites et plutôt bien faites. Il y a une forme de continuité dans le choix des hommes : un joueur brillant, il évolue dans n'importe quel système. Je n'essaierai pas d'imiter Bernard, je n'ai pas le même fonctionnement.
Serge Dutauzia. Êtes-vous favorable à une limitation du nombre de joueurs étrangers dans le Top 14 et la Pro D2 ?
Oui, et je l'étais avant de devenir sélectionneur. Car aujourd'hui en France, c'est catastrophique pour la formation… Mais que faire ? Avec les dispositions Cotonou et l'arrêt Bosman, un joueur étranger est un travailleur comme un autre. Il faut arriver à instituer un « gentleman's agreement » - pourquoi pas avec la Ligue de foot? Les Anglais vont plus vite que nous : dès l'an prochain, 65 % des joueurs inscrits sur la feuille de match devront être sélectionnables pour l'Angleterre. Et tout étranger qui viendra jouer chez eux devra avoir été international dans son pays, ce qui permettra d'éviter la médiocrité. Serge Blanco espère pouvoir obtenir ce genre de quota d'ici deux ans.
Jean-Philippe Gabarrus. À chaque fois qu'on déplore un blessé en club, on fait appel à un joker de l'étranger. À quoi les centres de formation en France servent-ils ?
Les centres de formation, c'est tout nouveau et malheureusement, si je prends l'exemple de Dax, que je connais bien, il n'y a pas de joueurs au niveau. D'autre part, en cas de pépin en cours de saison, il ne reste pas de Français disponibles. Le plus grave, c'est en Fédérale. Si un président n'a pas son seconde ligne sud-africain ou un Fidjien, il passe pour un idiot. Tout ça pour finir sixième au lieu de huitième… La triste conséquence, c'est un vrai déficit en termes de formation.
« Sud Ouest ». Pourquoi n'avez-vous pas sélectionné Sébastien Chabal ?
Si le grand public ne comprend pas pourquoi il n'est pas là, le public du rugby n'aurait pas compris comment on aurait pu se passer d'Elvis Vermeulen, excellent avec Clermont. L'idée de faire « monter » Chabal de troisième en deuxième ligne me paraissait cohérente, mais lui veut jouer en numéro 8. Je le conçois. Sébastien a un très bon état d'esprit, il a plus subi qu'autre chose sa soudaine notoriété. Je ne l'ai pas écarté pour marquer ma différence.
Serge Dutauzia. Et Frédéric Michalak ? Loin des yeux loin du cœur ?
Non, pas du tout. J'ai avant tout le souci de le laisser s'installer dans sa nouvelle vie, son challenge sportif. Il n'a pas encore démarré en Super 14. Mais il n'est pas exclu qu'il intègre l'équipe de France avant la fin du Tournoi.

Sud Ouest
Revenir en haut Aller en bas
vulcain
Champion du monde
Champion du monde
vulcain


Masculin
Nombre de messages : 10000
Age : 58
localisation : Bédarieux
Date d'inscription : 19/06/2005

Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte Empty
MessageSujet: Re: Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte   Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte Default12Sam 2 Fév 2008 - 11:57

C'est pour cela qu'il a été choisi...
Revenir en haut Aller en bas
 
Marc Lièvremont : Je suis très différent de Laporte
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Marc Lièvremont
» Bleus : Marc Lièvremont inquiet
» Marc Lièvremont : "La 1ère pierre"
» François Gélez (Agen): "Je suis très triste de m'en all
» Les Liévremont absents à Dax

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum LE SUA VAINCRA :: Archives (2007-2008) :: -Rugby international-
Sauter vers: