Rugby - Tournoi - Les Bleus font profil bas
Analyser le match moyen contre l'Italie tout en se projetant déjà vers la finale du Tournoi 2008 contre le pays de Galles, samedi à Cardiff, le staff tricolore a tenté de répondre à toutes les questions lundi matin à l'hôtel de l'équipe de France, près de la gare Saint-Lazare, avant de regagner le camp de base de Marcoussis. Le bilan est encore mitigé et il s'agit maintenant de resserrer les rangs au Millennium.
Peu de satisfaction
Le XV de France a péniblement battu l'Italie dimanche (25-13), et personne n'a franchement été convaincu du niveau de jeu affiché. Sans surprise, Marc Lièvremont et ses adjoints ne sont pas non plus satisfaits de la prestation de leurs joueurs, et regrettent surtout le manque de cohésion, criant tout au long du match, même s'ils reconnaissent que ce travers est un peu de leur faute. L'entraîneur en chef développe : «C'est vrai qu'il y a eu un manque de cohésion par rapport à tous ces changements. Mais depuis le début, on sait que notre politique d'ouverture va à l'encontre de cette cohésion. Contre l'Italie, on a vu énormément de déchets dans notre jeu et il y a beaucoup de choses à revoir. Il y a eu des problèmes en conquête, nous avons été moins performants défensivement. Et la discipline n'est pas bonne non plus, nous sommes sanctionnés neuf fois, c'est beaucoup trop. »
Une fois de plus, le discours est sévère, intransigeant, peut-être même excessif : «Il y a peu de satisfactions au final, si ce n'est l'état d'esprit des joueurs, notamment les nouveaux. On doit notre salût à la solidarité des joueurs. En terme de construction de jeu, en dehors des trois essais, ce n'est pas brillant» estime Lièvremont, qui assène cette vérité en forme d'aveu : «aucun des quatre matches pour l'instant n'a été accompli.»
Aucun regret
L'encadrement tricolore confirme donc son habitude d'être plus dur après les victoires qu'aprés les défaites. Didier Retière enchaîne en partant des soucis en conquête : «il y a un problème de concentration de l'ensemble des joueurs, des moments d'absence assez importants qui nous mettent dans la difficulté.» En terme de jeu, alors que de l'avis général, le XV de France a plutôt régressé par rapport à son projet, Lièvremont est en revanche moins tranchant : «on a quand même joué beaucoup de ballons et au final il y eut très peu de ballons au pied, contrairement à ce qu'on entend. Nous avons peut-être joué moins dans l'excès, plus dans l'alternance, et qui donne un meilleur équilibre». L'équilibre, c'est justement ce que recherche le staff en ajoutant de l'expérience à son groupe pour le pays de Galles avec six changements concernant des valeurs sûres comme Elissalde, Dusautoir, Skrela ou Heymans.
Lièvremont a toutefois tenu à rappeler que leurs précédents choix, avec tous ces nouveaux appelés, resteront comme la grande réussite de ce Tournoi, balayant les critiques : «L'unes des grosses satisfactions de ce tournoi, c'est l'intégration de ces nouveaux joueurs. Nous avons maintenant un groupe de 35 joueurs qui rivalisent, et c'est bien. On voit qu'il y a du talent, du potentiel, on est en construction, mais on a voulu courir plusieurs lièvres à la fois. Parallèlement à ça, on a lancé un nouveau projet de jeu, un nouveau discours, tout ceci n'est pas forcémernt compatible. Mais on a déjà un gros point positif, avec ces nouveaux, et un état d'esprit exemplaire.»
Place aux Gallois
Le XV de France qui va tenter de priver les Gallois du Grand Chelem reviendra donc à du classique, à de l'expérience, «à la meilleure équipe possible», même si aucun des trois entraineurs tricolores ne veut employer ce terme. Le XV de départ, annoncé mardi matin, devrait donc être composé d'habitués du groupe France, qui ont souvent joué ensemble et «qui connaissent le système, pour pouvoir aller à l'essentiel dans cette semaine très courte pour travailler». Cette équipe sera condamnée à l'exploit et Lièvremont le sait bien : «On va déjà essayer de rivaliser face aux Gallois au Millennium, et c'est un énorme challenge. Après les battre de plus de vingt points sur leur terrain, ça paraît extrêmement compliqué. On ne travaillera pas dans ce sens cette semaine, on va se concentrer sur notre rugby. Nous sommes de tous petits outsiders, mais c'est quand même vachement excitant. On a bien conscience de nos forces, et on compte bien aller s'imposer là-bas.»
L'Equipe