Ô Toulouse
Le Stade Toulousain se qualifie pour sa seconde finale de la saison. En disposant du Stade Français (31-13), les Toulousains rejoignent Clermont et disputeront le titre la semaine prochaine au stade de France.
La première période laissait présager des matches crispant aux quels le choc des stades nous avait habitué. Beaucoup de ballons perdus, des défenses bien en place et des occasions d'essais vendangées. Et cette tenace impression que tout allait encore se jouer sur un détail. La victoire n'avait pas choisi son camp, au mieux pouvait-on constater une panne de réussite de Mister drop. Hernandez échouant trois fois alors qu'Elissalde donnait l'avantage à sa formation sur deux pénalités. Avec la chaleur écrasante qui régnait sur Bordeaux, les deux équipes décidaient de ne pas rejoindre les lointains vestiaires de Chaban-Delmas. Les Parisiens trouvaient de la fraîcheur dans les couloirs alors que les Toulousains, à l'ancienne, restaient sur la pelouse, abrités par des parasols.
Le choix de rester à l'air, s'avérait payant pour des Toulousains qui se montraient bien plus tranchants dans leurs actions. Profitant des tonnes de ballons perdus par les Parisiens, les joueurs du Stade Toulousains passaient la vitesse supérieure. Kunavore tapait loin et Médard entamait un sprint de folie avec Saubade. Le Toulousain était le premier à aplatir et son club prenait une bonne option pour la finale. Surtout que les fautes parisiennes ne diminuaient pas et que le festival Jauzion allait commencer. Le centre international allait réaliser un doublé de toute beauté. Sur son premier essai, il finissait une action toute en force de Maka et Kelleher alors que sur le second (trois minutes après), il mystifiait Beauxis et Hernandez pour filer au bout. Le trou était fait et jamais les Parisiens n'allaitent se montrer en mesure de le combler. Ni les tentatives d'accélération d'Hernandez, ni la puissance des avants ne parvenaient à dérégler la machine toulousaine qui tournait alors à plein régime. Le Stade Français allait bien réduire l'écart en inscrivant un essai qui allait longtemps faire parler les Toulousains. Alors que l'arbitre avait sifflé, Fillol continuait son action et se voyait récompensé d'un essai. Une anecdote dans le film d'une partie dont la fin ne laissait placer aucun doute. Toulouse tenait sa seconde finale et allait retrouver Clermont dans ce qui pourrait être le sommet de la saison.
Bertrand Lagacherie
[Publié le 22/06/2008]