Tingaud : « Il est trop tôt pour parler de crise »
« Sud-Ouest ». Trois défaites en cinq matches dont un revers à domicile. Êtes-vous satisfait du début de saison d'Agen ?
Alain Tingaud. Sur le plan comptable, bien sûr, on est en retard sur ce qu'on pouvait espérer. Mais sur le fond, nous sommes dans les clous. Tous les cinq matches, j'ai l'habitude de réunir mon staff pour faire le point. Nous allons donc certainement en profiter pour envisager quelques ajustements. Car même si je souhaite que nous allions au bout de nos convictions dans le jeu, il va falloir s'adapter, devenir plus intelligents et plus pragmatiques. On a une équipe jeune, qui relance de ses 22 mètres et prend des essais « casquette », comme samedi face à Bordeaux. On ne sera pas seul à avoir raison contre tout le monde et contre les nouvelles règles qui ne favorisent pas les équipes qui veulent jouer.
C'est à dire ?
On découvre le fonctionnement de cette Pro D2, où l'arrière et le 10 passent leur temps à balancer des chandelles. Ça ne fait rire personne, on s'emmerde tous les dimanches, mais c'est le jeu qui gagne. Et il faut qu'on réapprenne à gagner.
L'année dernière pourtant, Agen découvrait déjà la Pro D2, et a bien failli créer la surprise en fin de championnat (1)...
Mais cette année, nous sommes en reconstruction. Il y aune très bonne ambiance, tout le monde avance dans le même sens.
Même votre staff (2) que vous avez présenté en début de saison comme une « dream team » d'entraîneurs ?
Bien sûr ! Ce sont trois personnalités de grande valeur. Il y a une vraie transversalité entre eux. Les équipes de jeunes ont d'excellents résultats tous les week-ends, et l'équipe Une est notre locomotive, même si elle est en reconstruction. Je n'ai absolument aucun regret sur ce que nous sommes en train de faire.
Vous n'avez donc pas l'intention de taper du poing sur la table ?
Non, ce n'est pas le moment des coups de gueule et il est trop tôt pour parler de crise. Je suis convaincu que l'on va dans la bonne direction. Il faut simplement être patient. Il n'est pas question de faire marche arrière ou de tout casser, mais vraiment, de s'adapter. De toute façon je préfère corriger ma politique, plutôt qu'en changer.
(1) Le SUA a raté la qualification pour les demi-finales en s'inclinant lors de la dernière journée à Lyon 24-12, alors qu'une défaite de moins de 8 points aurait suffi. (2) Christian Lanta et Christophe Deylaud, les entraîneurs, arrivés aux côtés d'Henry Broncan devenu manager.
Auteur : Recueilli par Julien Duby