H Cup : (Journée 4)

Toulouse, élève modèle

A la peine cette saison sur la scène européenne, le rugby français peut heureusement compter sur le Stade toulousain, irréprochable. Les hommes de Guy Novès ont signé à Newport leur quatrième victoire en autant de rencontres. La porte des quarts de finale s'est entrouverte.

Les quatre à la suite pour Toulouse. Toujours sérieux, toujours solide, le champion de France trace sa route en Coupe d'Europe en ne regardant que devant lui. La double confrontation avec Newport, redoutée par Guy Novès, s'est passée au mieux. Victoire bonifiée à domicile, même si le fond ne fut pas toujours convaincant, et succès précieux à l'extérieur samedi, chez les Gwent Dragons. Avec ces neuf points en deux matchs, les Toulousains se retrouvent idéalement placés dans la course aux quarts de finale. Si Bath venait à s'incliner dimanche après-midi à Glasgow, l'affaire serait presque dans le sac.

Fidèles à eux-mêmes, staff et joueurs haut-garonnais, dans un bel élan d'unanimité, refusent de se voir déjà au printemps. "La qualification n'est pas acquise, prévient Yannick Nyanga. Le minimum est assuré. On va regarder le match de Bath à Glasgow en espérant qu'ils ne prennent pas le point de bonus. S'ils perdent, c'est encore mieux!" "Maintenant, rappelle Guy Novès, si Bath vient gagner ici avec le bonus et gagne avec le bonus à Glasgow, on sera obligé d'aller gagner à Bath... Ce serait un exploit de gagner à Bath. Ils ont failli gagner au Stadium (18-16). Il nous faudra battre Glasgow avec le bonus."

L'hommage de Sean Lineen

Au-delà de ces calculs d'apothicaire, auxquels il est toujours difficile d'échapper dans cette première phase, Toulouse est maître de son destin, et plus encore de son jeu. Ce Toulouse-là n'a aucune raison de ne pas être au rendez-vous des quarts de finale. La sortie à Newport a confirmé cette impression. "C'était beaucoup mieux que la semaine dernière, estime même Philippe Rougé-Thomas, l'entraineur des lignes arrières. On est satisfait d'avoir trouvé des solutions. Il y a eu beaucoup de jeu. On a fait un match sérieux, notamment en défense, tout en montrant une grosse volonté de produire du jeu." Un avis partagé par Guy Novès, ravi des intentions affichées, dans des conditions pourtant difficiles. "Il y a une volonté extrême de produire du jeu ", se réjouit le manager stadiste.

Il n'a donc manqué que la cerise sur le gâteau toulousain, à savoir ce point de bonus offensif qui aurait consolidé un peu plus la position des champions de France, notamment dans la quête d'un quart de finale à domicile. Mais Toulouse est resté bloqué à trois essais. "Il nous a manqué le petit coup de chance pour un quatrième essai", estime Novès. Thierry Dusautoir est un peu plus sévère: "On avait tout pour prendre le bonus et on ne l'a pas pris. Il était à notre portée. Il nous a manqué un peu de réalisme." Quand Toulouse fait la fine bouche, c'est toujours bon signe...

En dépit de ses imperfections, le Stade va passer les fêtes l'esprit tranquille, au moins en ce qui concerne la H Cup. Aucun autre club français ne peut malheureusement en dire autant à ce jour. Lors de la prochaine journée, en janvier, les Toulousains recevront Glasgow avec la perspective d'atteindre le cap des 22 points. La porte des quarts de finale sera alors grande ouverte, au pire via une place de meilleur deuxième. Mais Toulouse voit bien plus loin. Bien plus haut. En toute légitimité. Il suffit d'écouter Sean Lineen, l'entraîneur des Gwent Dragons, pour s'en convaincre: " On a joué contre l'équipe qui, quand elle est dans un bon jour, est la meilleure d'Europe."

Rugbyrama - Laurent VERGNE - 14/12/2008 10:48

CLERMONT / JULIEN MALZIEU :

« Un match de haut niveau »

Vincent DAVOLI - dimanche 14 décembre 2008 - 14h37 - Rugby365

Auteur du seul essai de Clermont lors de la défaite contre le Munster, Julien Malzieu est, à l’image de tous ses coéquipiers, frustré d’être passé si près de l’exploit. L’ailier clermontois espère que ce match de H Cup servira pour la suite du Top 14.

Julien Malzieu, quelle analyse faites-vous de la défaite au Munster ?
On a su rester solidaire et combattif même en infériorité numérique. On a craqué dans les cinq dernières minutes. Nous n’avons pas su concrétiser nos temps forts quand on était près de leur ligne à la fin du match. Et du coup, on l’a payé cash derrière.

C’est forcément frustrant d’être passé si près d’un tel exploit…
C’est sûr, surtout à 14 contre 15. Si on avait gagné cela aurait été énorme. Du coup, on est frustré parce qu’à quelques minutes de la fin on était encore devant au score et que l’on pensait que tout restait jouable.

Avez-vous quelque chose à redire sur l’arbitrage ? Pensez-vous que O’Connel aurait également mérité un rouge ?
La plupart du temps, soit il y a deux jaunes, soit deux rouges. C’est rare de voir un joueur prendre le rouge et l’autre un jaune. Je ne sais pas comment a été jugée la bagarre. De toute façon, que l’on soit d’accord ou pas, cela s’est passé comme ça. Quand les arbitres décident quelque chose, on ne peut pas revenir sur leur décision. Cela ne sert à rien de se lamenter là-dessus. On a fait avec en redoublant d’efforts à 14. On a su y trouver une force intérieure exceptionnelle.

L’ambiance a-t-elle pesé en fin de match ou étiez-vous trop fatigués pour tenir ?
C’est un mélange des deux. De notre côté, chacun de nous a donné un peu plus pour pallier l’infériorité numérique et de l’autre, le public a poussé un peu plus fort pour aider son équipe. Il y a eu un tout qui les a aidés à trouver le réalisme qui nous a manqué.

Comment avez-vous trouvé l’ambiance ?
Quand on est sur le terrain, que cela soit contre 15 000, 20 000 ou 80 000 spectateurs, on n’y prête pas vraiment attention. A l’échauffement un peu, mais pas pendant le match. Ceci dit, on a bien senti quand on est passé devant au score que le public donnait un peu plus de voix pour pousser son équipe. Mais quand on est sur le terrain, on fait ce que l’on doit faire et on n’y pense pas trop.

« On n’a plus notre destin en main »

Comment expliquez-vous que Clermont oscille entre le bon face aux gros et le moyen face aux petits ?
Depuis le début de saison, quand on joue contre de grosses écuries, on fait des matchs sérieux et appliqués. Contre les équipes un peu plus faibles, j’ai l’impression qu’on ne réussit pas à reproduire ce que l’on fait contre les gros. Là, nous venons de faire deux matchs de haut niveau, on se retrouve bien et on montre qu’on est au niveau du champion d’Europe. On va voir si on est capable de réitérer le même match contre Dax dès vendredi.

Ce match peut-il vous servir de référence ?
Il peut surtout nous servir pour rester dans le haut du classement. De référence, je n’en sais rien mais il faut absolument qu’on aille à Dax pour faire un gros match si on veut espérer se qualifier pour les demi-finales du Top 14.

Et la qualification pour les quarts de finale de la H CUp, vous n’y croyez plus ?
Franchement, on va dire qu’on y croit encore mais on n’a plus notre destin en main. Cela me parait très difficile. On va finir au mieux à la deuxième place. Ce sera dur d’être parmi les meilleurs deuxièmes. Notre poule est très serrée donc cela va faire comme l’année dernière avec trois équipes qui auront à peu près le même nombre de points. C’est difficile dans ces cas-là d’être parmi les meilleurs deuxièmes.

L’ambiance était à la résignation dans le vestiaire ?
Non, on ne pensait pas du tout à ça. On est sorti du match tous frustrés parce qu’on avait conscience qu’on était passé à côté de quelque chose d’énorme. Après on a parlé entre nous et on s’est dit qu’on avait fait un match de haut niveau. Il faut que cette expérience nous serve pour la suite de la saison.

Dans quel état d’esprit irez-vous à Dax le week-end prochain ?
On va y aller pour gagner. Après le faux pas chez nous contre Montauban, la défaite à Mont-de-Marsan, on sait que si l’on veut espérer une place en demi-finale, il faut gagner tous les matchs à domicile et aller chercher des points à l’extérieur. Et ce ne sera pas facile parce qu’on va aller à Paris, à Toulouse et à Perpignan.

14/12/2008 - Eurosport

Perpignan sans bonus

Perpignan s'est imposé devant Leicester pour la première de Dan Carter (26-20) mais les Catalans n'ont pas pris le bonus nécessaire pour rester dans la course aux quarts de finale. Pire, ils ont laissé un bonus aux Anglais. La qualification s'annonce compromise...

14/12/2008 - Eurosport

Dan Carter: "Heureux"

Daniel Carter (Perpignan): "Je suis content de ce premier match car nous avons gagné. C'était difficile pour moi vu mon manque de préparation.

Une semaine, ce n'est pas beaucoup mais je suis heureux d'avoir réussi les combinaisons qu'on a avait travaillé dans la semaine. Le public était comme je l'attendais, passionné. Et je préfère jouer dans le camp de l'Usap...

prestation correct pour carter sous ses nouvelles couleurs Rolling Eyes

RUGBY COUPE D'EUROPE, RECUL.

Pour la première fois depuis dix ans, il n'y aura peut-être qu'un club français en quarts de finale de la Coupe d'Europe. Si Toulouse tient son rang, les autres sont à la peine. Explications

L'Europe leur tourne le dos

Nalaga et les Clermontois, réduits à 14 après l'expulsion de Jamie Cudmore, ont fini par craquer dans les cinq dernières minutes face au Munster, le champion d'Europe en titre. (photo afp)
Un grand coup de froid s'est abattu ce week-end sur les ambitions européennes des clubs français. Après des années de présence quasi hégémonique dans les phases finales, avec au moins deux, parfois trois clubs qualifiés pour les quarts de finale (voir infographie), il est à craindre que pour la première fois depuis dix ans, seul Toulouse s'immisce au sein du gotha continental au printemps. Et il n'est même pas garanti que les hommes de Guy Novès, qui achèveront leur parcours en poule chez les Anglais de Bath, obtiennent un quart de finale à domicile.

Bien sûr, les analyses alarmistes que suscitent les déboires de cet automne seront peut-être modulées fin janvier car le Stade Français qui se déplacera à Llanelli, avant de recevoir l'Ulster, peut encore accrocher une place parmi les deux meilleurs deuxièmes.

N'empêche. L'hypothèse d'un recul des clubs français, envisagée dès l'édition 2007 puisqu'aucun ne s'était qualifié pour les demi-finales, est de nouveau d'actualité. Elle interpelle, car il n'est ici, contrairement au football, aucunement question de handicap budgétaire. Le Top 14 est, du point de vue financier, le premier championnat d'Europe. S'il faut chercher des explications, elles résident certainement du côté sportif. Les maux qu'elles révèlent sont-ils profonds ou d'ordre conjoncturel ? Les avis sont partagés.

1 - Une concurrence plus dense

Ils étaient sept sur la ligne de départ mais avaient-ils tous les mêmes ambitions et surtout les moyens de les assumer ? Passons sur l'impeccable exception toulousaine. Laissons de côté Castres et Montauban, venus sans objectif affiché, en soulignant néanmoins les coups d'éclat réalisés par les Tarn-et-Garonnais encore une fois épatants contre Sale (16-12).

Biarritz qui aspirait à retrouver Anoeta, n'est tout simplement pas au niveau cette saison. Perpignan et Clermont, dans des poules plus relevées que celle du BO, se sont montrés compétitifs, tout comme le Stade Français.

Seulement, force est de constater que l'opposition a gagné en densité notamment du côté des provinces irlandaises et galloises puisque le Leinster, le Munster, Cardiff et les Ospreys occupent la tête de leur poule. « Même si nos équipes ne sont pas loin, j'ai l'impression qu'elles sont un peu un surrégime dans des matches à forte intensité », relève Marc Lièvremont, l'entraîneur du Quinze de France. « Dans ces rencontres, où tout se joue sur des détails, elles finissent par craquer, comme nous contre l'Australie. »

2 - Un Top 14 trop hétérogène

Ce constat amène bien sûr à s'interroger sur la qualité du jeu pratiqué dans le Top 14. « Nous avons un championnat qui est beaucoup trop hétérogène », estime encore Lièvremont, rejoint par Patrice Lagisquet. « L'intensité est vraiment supérieure en Europe », affirme l'ancien entraîneur du BO. « Techniquement, je ne suis pas sûr qu'il y ait une formation française capable de faire ce qu'ont réalisé les Harlequins contre le Stade Français -une séquence de 29 temps de jeu pour amener le drop victorieux d'Evans. À part, Toulouse et Clermont, il n'y a pas d'équipe capable de gérer l'impact, pour mettre le ballon à disposition. » Mais comment souligner les carences techniques ou physiques des clubs français sans rappeler les incohérences d'un calendrier surchargé qui ne permet pas aux clubs d'optimiser leur potentiel. « C'est pour cela qu'il est quasi indispensable de passer à un Top 12 », reprend Lièvremont.

3 - Dans le collimateur des arbitres

Il ne s'agit pas de trouver d'excuse facile aux clubs français mais les décisions de certains arbitres laissent perplexe. Pourquoi un carton rouge au Clermontois Jamie Cudmore et pas à Paul O'Connell, son vis-à-vis du Munster, pris dans la même bagarre ? Qu'est ce qui justifie les dix-huit semaines de suspension du Perpignanais Marius Tincu ? Le Biarritz Olympique a-t-il payé contre Cardiff les prises de position de Serge Blanco contre l'ERC il y a deux ans ?

Les différences de traitement ont été à ce point criantes cette saison que notre confrère Steve Jones, éminent chroniqueur du Sunday Times, s'est fendu d'un billet dimanche, dénonçant l'incompétence du corps arbitral.

« Si j'étais un club français, je m'interrogerais sérieusement sur l'opportunité de disputer le reste de la Coupe d'Europe. Tout est réuni contre eux et le concept de fair-play a disparu. Le Stade Français a été crucifié par les officiels. Biarritz et Perpignan aussi. Le rugby français se fait toujours voler par les arbitres. C'est une des premières lois de ce sport. C'est triste mais vrai. ». Et cela permet de se consoler
Sud-Ouest 16/12/08

H CUP : LUX DÉFEND LES ARBITRES

Rédaction Rugby365.fr - mardi 16 décembre 2008 - 16h49

Interrogé par nos confrères de RMC, Jean-Pierre Lux, le président de l'ERC, a vivement réagi aux attaques des clubs français à l’encontre de l'arbitrage en H Cup.

« Quand on n’a pas de très bons résultats, on se retourne souvent vers des problèmes d’arbitrage, a exploqué Jean-Pierre Lux à nos confrères de RMC. C’est une constante dans le sport. Ca me gène un peu parce que c’est toujours plus facile de faire porter la faute sur un tiers que d’examiner ses propres lacunes. Ensuite, concernant les matchs où il y aurait eu des problèmes d’arbitrage – on parle du Stade Français face aux Harlequins, de Clermont-Munster ou encore de Perpignan -, ce sont les meilleurs arbitres européens qui officiaient. Je ne pense pas qu’on puisse dire que ces arbitres n’aient pas montré leurs valeurs dans les années antérieures. Il s’agit du gratin européen. Pour finir, je me souviens de déclarations de dirigeants français il y a un mois. Ils disaient attendre la Coupe d’Europe avec impatience parce qu’ils allaient être mieux arbitrés. Cela me fait donc un peu sourire. »

Champion du monde Nombre de messages : 20869 Date d'inscription : 03/07/2005

Eh bé...je ne pensais pas sourire un jour à l'humour de Lux ! Mr.Red

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