Interview de Dominique Billard (La Dépêche)

Il n'a jamais oublié la finale de 1990

Dominique Billard (membre du comité directeur).



Dominique Billard est catégorique : « Je pense sincèrement qu'on a les moyens de remonter et de se maintenir ».Dominique Billard n'est pas Agenais de souche, il n'a jamais joué au rugby et cela aurait pu être rédhibitoire pour un homme de communication. D'autant plus qu'il arrive à Agen le dimanche 24 mai 1990, jour de la finale Agen-Racing-Club de France perdue par le Sporting.

Il se souvient : « Tout était en bleu et blanc, mais l'atmosphère était lourde, je ne savais pas ce qui se passait, je ne comprenais pas où j'étais tombé.

Quelque temps plus tard j'ai fait la connaissance de Philippe Portes et de René Tombu qui m'ont tenu un raisonnement curieux : « Si tu veux t'intégrer un jour à la vie agenaise, le passage obligé c'est le SUA, tu ne réfléchis pas, tu prends deux places ». J'ai suivi leur conseil et le virus s'est insinué progressivement. La première année, j'étais vraiment très pris par les occupations professionnelles mais je suis vite devenu abonné. »

Dans la foulée et dans le sillage de Dominique Erbani, il intègre l'équipe dirigeante. Au moment de la crise, il sera cofondateur des « bleu et blanc » et comprend vite pourquoi le SUA est un élément indissociable de la vie agenaise : « J'ai vu des gens faire des chèques qui ont sans doute manqué à la fin du mois, et c'est cet élan populaire qui a mis la pression sur les collectivités locales pour qu'elles s'engagent elles aussi. On a vu à quel point les gens tenaient à leur club ».

Par la suite, Dominique Billard va prendre un peu de recul : « A l'arrivée de Jean-Pierre Guignard, des décisions ont été prises négligeant la convivialité, la politique commerciale s'est avérée inadaptée et a découragé beaucoup de sponsors. C'était une politique à court terme ». Très attaché au club, Dominique Billard prend acte de l'évolution actuelle : « On a compris, comme l'a dit récemment Henri Roncari, qu'il fallait payer les gens en émotion et en plaisir. J'espère que, sous l'impulsion de gens comme Yves Salesse, on va repartir sur de nouvelles bases et retrouver les fondamentaux. Contrairement à ce que j'entends parfois, on a les moyens de retrouver le Top 14, le public est très attaché à son club et c'est aussi important que les sous. Sans gommer ce qui s'est passé, il faut tirer un trait sur le passé, il ne faut pas recommencer avec Alain Tingaud les erreurs commises avec les Marty. Voilà un homme qui a paru maladroit quand il est arrivé mais depuis il a largement prouvé sa volonté et son engagement et il faut se mobiliser derrière lui. Il n'y a pas d'autre alternative ».

OPTIMISME
On ne peut pas ne pas évoquer le retour en Top 14, sur ce plan-là, même s'il refuse de fixer quelque délai que ce soit, Dominique Billard est catégorique : « Je pense sincèrement qu'on a les moyens de remonter et de se maintenir. Il ne faut pas se focaliser sur les résultats sportifs actuels qui sont la conséquence d'une période de non-travail, mais il ne faut pas brusquer les choses, cela se prépare et remonter avant d'être prêt pourrait être néfaste. La formation ne peut pas être déterminante immédiatement, il y a un décalage entre la formation et ses bénéfices ».

Difficile évidemment de ne pas évoquer le retour de l'ailier-prodige, Dominique Billard est catégorique : « Il peut nous faire un bien énorme, mais je reste prudent. Il peut nous apporter beaucoup de bonheur ».