L'adversaire. Il est l'entraîneur des arrières de Grenoble.
Franck Corrihons : « On manque de régularité » Dixième à dix points du cinquième et dernier qualifiable, les grenoblois n'ont pas encore définitivement tiré un trait sur les demi-finales. Ils savent cependant qu'ils n'ont plus le droit à l'erreur à huit journées du terme du championnat. Opposés à Agen ce week-end, les isérois n’auront pas d’autres alternatives que de s’imposer face à la meilleure attaque de Pro D2.
Coentraîneur de cette formation en compagnie de Sylvain Bégon, Franck Corrihons s’attend à souffrir face à une équipe agenaise qu’il verrait bien jouer l’an prochain en Top14.
Dixième à huit journées de la fin, Grenoble est loin de son objectif initial…Oui et on est forcément déçus. On a du mal à être réguliers cette saison, nous effectuons des bons matchs mais nous sommes incapables d’enchaîner derrière. Offensivement on a pas mal de manques, on marque très peu d’essais. Nous avons également un problème récurrent au niveau des tirs au but.
Le point positif par contre c’est qu’on ne lâche jamais rien, les douze bonus défensifs récoltés en autant de rencontres en témoignent. Puis ce n’est pas pour se trouver des excuses mais c’est vrai que nous ne sommes pas épargnés par les blessures. Mercredi encore nous n’avions que vingt-huit joueurs à notre disposition sur quarante, espoirs compris. Tout cela ne facilite pas les choses.
Avez-vous définitivement tiré un trait sur les demi-finales ?Pas complètement. Mathématiquement tout est encore possible même si l’on sait que ça va être compliqué. C’est pour cela qu’on ne veut pas trop se focaliser là-dessus. Nous préférons aborder les matchs comme ils viennent et si surprise il y a ce ne sera que du bonus.
Vous restez sur une défaite à Tarbes le week-end dernier (10-3). Que retenez-vous de ce déplacement ?Comme on a l’habitude de dire, c’est une rencontre à vite oublier (rires). Autant à Paris nous aurions mérité de repartir au moins avec un point, autant là nous serions repartis sans rien il n’y aurait rien eu à redire. Nous avons été complètement absents dans tous les domaines, que ce soit au niveau de l’engagement ou de la conquête. Seule la faillite de Richard Apanui nous permet au final de ne pas être trop distancé.
Ce n’est pas l’idéal avant la réception d’Agen ce samedi…C’est vrai que nous ne sommes pas dans les meilleures dispositions au moment d’aborder cette rencontre. Alors que nous en sommes à nous demander qui nous allons bien pouvoir faire jouer ce week-end, les agenais, eux, sont en grande forme. J’en fais d’ailleurs mes favoris pour l’accession en Top 14. On ne met pas soixante-cinq points à Bourg-en-Bresse comme ça par hasard, idem pour les quarante points infligés à Tarbes. Les Lot et Garonnais ont des joueurs capables de faire la différence à tout moment et cela nous inquiète un peu.
Ce match offrira une belle opposition de style entre la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat. Que peut-on attendre de cet affrontement ?Pour tout vous dire, ce sont contre les équipes portées sur le mouvement que nous avons livré nos meilleures prestations. C’était déjà le cas à Pau, contre La Rochelle également. C’est pour cela que j’espère qu’Agen viendra avec des intentions, dans ce cas, nous devrions assister à un beau match de rugby.
Un match que pourrait disputer un certain Taniela Rawaqa qui était encore agenais il y a moins de deux mois. Parlez-nous un peu de son intégration dans l’Isère…Taniela est un garçon très introverti qui ne s’exprime pas beaucoup. Il peut heureusement compter sur la présence de son compatriote Jone Daunivucu qui l’aide beaucoup. Sur le terrain, il a livré trois prestations intéressantes mais on est en mesure d’attendre plus de sa part. Il doit encore se faire violence.
Un autre fidjien sera dans le camp agenais, c’est bien évidemment Rupeni Caucaunibuca. Que vous inspire ce joueur ?Son arrivée a apporté de la confiance à cette équipe agenaise. Il est capable de débloquer des situations improbables, j’ai encore en mémoire ce premier essai inscrit contre Pau ou il navigue à travers la défense adverse. Sur une action, il peut vous tuer un match. On s’en méfiera bien entendu.
Propos recueillis par Alexandre Paillou