Challenge Européen : tableau des demi-finales

Denos : "Nous avons repris confiance"



Selon l'arrière de Bourgoin Florian Denos, le Challenge européen est une bouffée d'oxygène pour Bourgoin, qualifié pour la finale de la compétition mais qui doit encore assurer son maintien en Top 14. Il regrette toutefois que cette finale ait lieu en Angleterre (Gloucester le 22 mai, à 20h45).

Dans quel état d'esprit êtes-vous après votre qualification pour la finale du Challenge européen ?

Florian Denos : Nous sommes heureux. Nous savions que nous étions capables de réaliser de belles choses et nous l'avons démontré ces derniers temps. Maintenant, nous avons une fin de championnat intéressante à jouer. Il faut au plus vite assurer notre maintien et après, il y aura cette finale à jouer qui met du baume au cœur de tout le monde.

Peut-on considérer que le Challenge est une bouffée d'oxygène pour Bourgoin cette saison ?

F. D. : Exactement, c'est une vraie bouffée d'oxygène. Cette compétition nous a relancés pour la fin du championnat et c'est après s'être qualifiés pour les phases finales que nous avons réussi à quasiment assurer notre maintien en Top 14. Dans la foulée, lors de notre quart aux London Irish, nous avons prouvé que nous avions repris confiance en nous.

Entre finale du Challenge et Top 14, avez-vous fixé une priorité ?

F. D. : La priorité est évidemment le championnat, surtout que nos prochaines échéances sont les matchs contre Castres et Brive. Il faut assurer le maintien et après, nous allons finir sur la finale de Challenge. Ce sera notre finale de championnat à nous.

Quand vous regardez vos récentes performances, n'avez-vous pas certains regrets ?

F. D. : Oui, nous avons vécu une première partie de saison difficile. Nous ne parvenions pas à mettre notre jeu en place et à nous trouver sur le terrain. Mais au fur et à mesure des matchs et surtout à force d'accumuler les déceptions, nous avons réagi et pris conscience de nos capacités. Il faut continuer en ce sens et se montrer soudés sur les trois derniers matchs. Grâce à cela, nous pourrons nous sauver et remporter le Challenge.

Le match contre Worcester symbolise bien le fait que Bourgoin a retrouvé ses vertus...

F. D. : Nous avons toujours eu un pack efficace qui a encore fait souffrir beaucoup d'équipes cette saison. C'est au niveau du jeu que n'arrivions pas à nous mettre en avant. Nous existions juste sur certains bouts d'action mais n'étions pas assez constants. Mais les vertus ont toujours été là.

Pressentie en France, la finale aura finalement lieu à Gloucester. Quelle est votre réaction ?

F. D. : Nous sommes bien sûr très déçus. Nous espérions vraiment jouer en France. En plus, cela fait longtemps qu'une finale n'a pas eu lieu en France (à Toulouse en 2000, NDLR). Nous l'avions demandé mais cela n'a pas porté ses fruits. Le jugement de l'ERC n'est tout de même pas très français.

Considérez-vous que c'est un nouvel obstacle pour vous ?

F. D. : Je pense que oui. Mais cela reste une finale, il faudra faire avec et nous espérons qu'il y aura quand même de nombreux supporters berjalliens à Gloucester.

Est-ce que cette bonne réaction en fin de saison vous permet de déjà préparer la prochaine ?

F. D. : Oui. Mis à part deux ou trois départs, le groupe sera quasiment le même. J'espère que nous aurons pris conscience des efforts que nous avons réalisés cette saison pour se sortir de la situation dans laquelle nous étions. Il faudra être prêt dès le début de la saison et gagner des matchs d'entrée pour éviter de vivre la même chose que cette année. Alors, nous pourrons vite assurer notre maintien et viser des places plus hautes.

Rugbyrama

Janin: «Bourgoin, un grand club»


En battant Worcester à l'issue d'un superbe match, Bourgoin s'est offert une fin de saison excitante et une énorme bouffée d'oxygène en vue du maintien. Le CSBJ, qui espère bien montrer qu'il a sa place en Top 14, veut aussi décrocher un titre de prestige. David Janin, qui a tout connu avec le club, savoure ces bons moments, mais espère que l'équipe va pouvoir rester dans cette bonne dynamique. Il estime en tout cas que les Ciel et Grenats ont prouvé leur valeur, et aimerait que cela suffise pour convaincre des investisseurs.

«David Janin, Bourgoin a signé une grosse performance contre Worcester. Quelle est votre analyse de cette rencontre ?
C'est un match référence, plus complet que nos précédentes sorties, et qui doit nous servir pour la suite. Il faut d'abord remercier le public, qui est venu en nombre, et qui nous a incroyablement soutenu du début à la fin. Ça nous a transcendé. Maintenant le match n'était pas parfait parce qu'on a eu des occasions en première mi-temps qu'on ne concrétise pas, et on a dû attendre la 60e minute pour les assommer.

L'équipe a semblé jouer relâchée, moins sous pression qu'en Top 14, et du coup on a vu une autre équipe, plus sereine, qui maîtrise son rugby. A-t-on vu le vrai niveau du CSBJ ?
C'est vrai que ça fait pas mal de temps qu'on se dit que cette 12e place en championnat n'est pas mérité. On mérite sans doute d'être largement au-dessus, mais il fallait le montrer sur le terrain. Ce qui nous a permis d'être serein surtout, c'est la mêlée et la touche. Les gros ont largement dominé dans ce secteur, et ça nous a permis d'avoir de bons ballons à jouer derrière. Ça a aussi privé les Warriors de munitions. Cette victoire en conquête nous a permis d'aller de l'avant et de prendre le match en main. On a fait un gros match, et j'espère que ça va continuer comme ça. Il y a ce match contre Castres, et cette finale du Challenge. Et une finale ça se gagne.

Vous devez maintenant être gonflé à bloc pour reprendre la lutte pour le maintien ?
On est sur une bonne dynamique, c'est évident. Mais il peut se passer beaucoup de choses pendant ces trois semaines qu'il nous reste. Il faut se méfier, parce que si on regarde notre saison, on a eu des sursauts d'orgueil comme samedi, mais on a souvent pas su confirmer. Il faut rester dans cet élan positif. Il nous reste trois matches, c'est peu et c'est beaucoup à la fois. On n'est qu'à trois matches d'une fin de saison magique, il faut tout faire pour finir en beauté.

Vous faites partie des anciens de ce club, où vous avez tout connu. Comment vivez-vous cette période trouble pour le CSBJ ?
La saison a été difficile, avec des hauts et des bas, des grandes déceptions comme les défaites contre Toulouse (12-18, 11e journée), ou contre Paris à Grenoble (25-32, 6e journée). Maintenant ce qu'on a l'habitude de retenir dans une saison, c'est la fin. Donc on fera le bilan, et on se dira que tout n'est pas finalement pas mauvais. Si on gagne contre Castres, puis si on gagne cette finale, on retiendra une belle conclusion. Mais on n'oubliera pas les difficultés, ce fut éprouvant psychologiquement d'être en bas de tableau. Tous les joueurs ont connu ça dans une carrière, ça fait partie de la vie d'un joueur professionnel, il faut faire avec ces moments de galère, savoir rester positif.

Malgré tout, gardez-vous confiance en l'avenir ?
Nous les joueurs, nous avons toujours fait ce qu'il fallait pour rester en Top 14, et on espère le faire encore cette saison. Moi je suis confiant, je pense qu'il y a des personnes haut placées qui veulent que le club reste dans l'élite dans les années à venir. Je ne sais pas tout ce qui se passe ne coulisses, mais je fais confiance aux dirigeants, comme tous les joueurs du club. On a montré aux futurs investisseurs que le club n'était pas mort, qu'il y avait de quoi investir, parce que ce club a une âme. Il y a tout pour faire un grand club ici, alors j'espère qu'on va rapidement trouver de l'argent pour pérenniser le CSBJ en Top 14.

Bourgoin est le dernier club français présent sur la scène européenne, mais c'est aussi le seul qualifié en finale, tous sports confondus. Le CSBJ est aujourd'hui la vitrine du sport tricolore...
Bourgoin doit être une vitrine à tous les niveaux, parce c'est un grand club formateur, qui a une histoire, un palmarès. J'espère qu'on va encore écrire une belle page du rugby français d'ici la fin de saison. Bourgoin est un grand club. »


Propos recueillis par Aymeric MARCHAL
L'Equipe

La finale se déroulera à Gloucester le vendredi 22 main en début de soirée.*Un sacré avantage pour Northampton!!!!
Encore une décision bizarre....

CSBJ - Une finale qui dérange


Comme on pouvait s'y attendre, Bourgoin n'a pas apprécié que la finale du challenge européen soit programmée à Gloucester, qui plus est un vendredi soir, le 22 mai à 20h45. Le CSBJ l'a fait savoir par le biais d'un communiqué sur le site du club, et il ne mâche pas ses mots, en demandant même le soutien des instances françaises pour que l'ERC revienne sur sa décision.

Voici l'opinion du club sur la décision de l'ERC, avec plusieurs arguments: «Notre déception est bien évidemment immense. La finale aura lieu moins d'une semaine après un match décisif contre Brive ; les supporters sont contraints de se déplacer un vendredi pour un voyage long, complexe à organiser et coûteux ; Gloucester est situé à moins de 150 km de Northampton, les supporters de nos adversaires n'en demandaient pas tant ! Sans compter qu'il s'agit successivement de la neuvième finale se déroulant en Angleterre.»

Bourgoin demande donc un nouvel examen de la décision, et au plus vite: «Devant ce manque d'équité qui porte lourdement préjudice à notre club, le comité directeur a décidé d'interpeler les présidents de la FFR, de la LNR et de l'ERC. Un courrier leur a été adressé aujourd'hui même les priant de bien vouloir réexaminer au plus tôt et avec la plus grand attention ce choix pour le moins choquant.» Le CSBJ attend maintenant la réaction de l'ERC, mais cette initiative pourrait faire du bruit. Et si les Berjalliens obtiennent l'union sacrée qu'ils réclament à juste titre, ils pourraient même obtenir gain de cause.

L'Equipe