L’adversaire. Il est l’entraîneur d’Aurillac.
Thierry Peuchlestrade : « Retarder l’échéance »Les années se suivent et se ressemblent pour Aurillac. Co-leader en compagnie du Racing Métro au bout de 12 journées, l’équipe entraînée par Thierry Peuchlestrade et Lionel Viallard s’est une nouvelle fois effondrée en plein cœur de l’hiver, récoltant une série peu glorieuse de neuf défaites d’affilée. Peu épargnés par les blessures, les cantalous ont mangé leur pain noir et semblent sortir la tête de l’eau en cette fin de saison. Restant sur trois victoires consécutives et n’ayant perdu qu’à une seule reprise lors des sept dernières rencontres, ils se rendent à Agen sans pression.
Comment va le Stade Aurillacois au moment d'aborder les trois dernières journées du championnat ? Mieux qu'il y a quelques temps. Nous avons connu une saison pour le moins irrégulière puisque jusqu'à cet hiver nous surfions sur la vague de la réussite. Tout nous souriait, nous étions comme dans un autre monde, je dirais même que nous nous sommes vu un peu trop beaux. Puis il y a eu ce passage à vide, neuf défaites d'affilée. Ca donne mal à la tête. Heureusement depuis sept rencontres cela va beaucoup mieux, depuis la réception de Lyon en fait.
Comment expliquez-vous qu'à l'image de la saison dernière le groupe ait connu une telle baisse de régime ? Tout est parti de la réception d'Agen. On s’incline sans vraiment démériter (20-16). Derrière ça on reçoit le Racing Métro et on perd à nouveau malgré un bon match. On lâche complètement ensuite. L’infirmerie s’est remplie, on a eu de gros soucis en première ligne. Notre effectif assez restreint ne nous a pas permis de bien gérer la situation.
Vous avez également payé un lourd tribut en l’absence de votre ouvreur Delkeith Pottas…Oui, on le perd justement contre le SUA, il se casse la mâchoire sur une charge de Fonua. Quand on sait qu’il fut le grand artisan de notre bon début de saison, il a été difficile de s’en passer. Surtout que Kruger qui était censé le remplacer n'a pas vraiment répondu à nos attentes.
Delkeith Pottas qui a été libéré récemment... Oui, il nous a appris fin décembre qu'il avait signé un précontrat en faveur de Narbonne, cela a semé un peu la zizanie. Ca n'a pas été du goût de nos dirigeants qui ont décidé de ne plus le faire jouer. Nous en tant qu'entraîneurs on a du s'adapter, ce n'est pas évident quand on vous enlève vos meilleurs joueurs. Heureusement, le jeune Bourlon a su faire ses preuves.
Vous l'avez dit cela va cependant mieux depuis sept matchs. Qu’est-ce qui a changé ? Je pense qu’il y a eu une prise de conscience générale. Joueurs, entraîneurs, tout le monde a eu envie de prouver qu’Aurillac valait mieux que ça. On a revu un petit peu notre jeu, on insiste désormais plus sur le combat. C’est peut être moins plaisant qu’avant mais ça se révèle être plus efficace. Maintenant le paradoxe c’est qu’on est plus à l’aise à l’extérieur qu’à Jean-Alric. Il nous manque à domicile ce petit supplément d’âme qui fait la différence.
Cela a été le cas, samedi dernier, face à Béziers, où vous l’emportez dans les dernières minutes (25-24)…Oui on avait pourtant prévenu les joueurs que ça allait être difficile. Béziers jouait sa peau. Sans montrer du grand rugby, ils ont réussis à nous contrarier. Heureusement on a su trouver les ressources morales pour l’emporter sur la fin.
Place désormais à Agen ce week-end. Dans quel état d’esprit abordez-vous ce déplacement ?Bien que nous n’ayons plus rien à espérer de cette fin de saison d’un point de vue comptable, nous allons jouer le jeu. On vient en quelque sorte pour s’évaluer face à ce qu’il se fait de mieux dans ce championnat. Nous allons essayer de retarder l’échéance au maximum, on ne se sait jamais ce qu’il peut arriver ?
Votre avis sur cette équipe agenaise ?J’en fais mes favoris pour la montée avec La Rochelle. Pour moi ça devrait se jouer entre ces deux équipes. J’ai vu leur match contre Lyon et ce que je peux vous dire c’est qu’il ne faudra pas leur laisser le moindre ballon. Ils ont une très bonne conquête, derrière ça va très vite. On devra être irréprochable en défense.
Propos recueillis par Alexandre Paillou.