Equipe de France : Tournée d'été 2009

RUGBY TOURNÉE DU XV DE FRANCE, DEUXIÈME TEST. À Dunedin, la performance de la première ligne des Bleus en mêlée a constitué, avec la défense, le socle du succès français. Des liens forts se sont crées entre les joueurs

Une histoire d'hommes


Dans la famille des piliers, il y a les volubiles et les taiseux. Ces hommes là se situent rarement dans l'entre deux, plus sûrement dans l'excès. Sylvain Marconnet et Fabien Barcella appartiennent à la première catégorie et depuis le retour du Parisien au sein du XV de France pour affronter le Pays de Galles cet hiver, une complicité s'est nouée. Comme si le plus chambreur et le plus capé des piliers français (75 sélections) avait trouvé un successeur naturel dans le Biarrot, inlassable bout-en-train, bavard impénitent.

« On s'apprécie et l'on se voit quand je viens en famille à Biarritz, raconte Marconnet. Sur la tchatche, je crois qu'il peut me battre. C'est inscrit dans son ADN. Plus sérieusement, Fabien est un garçon plein d'énergie. Il possède un gros potentiel et c'est un énorme bosseur ».

« Progression constante »

Face aux All Blacks lors du premier test, Barcella a réalisé un match tonitruant en défense, terminant meilleur plaqueur français avec Thierry Dusautoir (18 plaquages). « Il possède les qualités de plaqueur d'Olivier Milloud et la faculté de déplacement de Pieter de Villiers », assure David Ellis, le responsable de la défense des Bleus.

Moins à l'aise face aux compliments que devant Neemia Tialata et John Afoa samedi dernier, Barcella se réfugie dans des formules convenues mais sincères : « Je joue à un poste ingrat. Seule la performance collective prime ».

Alors puisqu'il faut les englober dans un même éloge, force est de souligner la prouesse réussie par la première ligne des Bleus face à une mêlée qui, même privée de Carl Hayman, demeure une référence au niveau mondial. Si les Français ont été sanctionnés deux fois d'un coup franc pour avoir anticipé l'introduction, ils ont régulièrement déstabilisé leurs vis-à-vis, et l'on a vu Tialata sortir chercher de l'air au balcon, sous la pression conjuguée de Barcella et de William Servat.

« Sur ce coup-là, on s'est fait pénaliser, sourit le talonneur toulousain. Mais c'était presque un investissement. Derrière, le droitier néo-zélandais s'est mis à douter et leurs liaisons ont été moins bonnes ».

Voir l'effort collectif des Français faire vaciller le pack All Black était loin d'être évidence il y a quelques mois encore. « Mais on est en progression constante dans ce secteur, souligne Didier Retière, l'entraîneur des avants. Ce que j'aime, c'est que cette mêlée est intelligente. Elle est forte mais elle s'adapte. On commence à nous prendre au sérieux ».

« On était un bloc »

Reconstruire une mêlée, c'est créer des liens, écrire une histoire entre des hommes. « Son efficacité est le reflet de ce que les joueurs ont envie de vivre ensemble », estime Marconnet. Et peut-être parce qu'il sait que le temps lui est compté, et qu'il a failli tout plaquer après sa grave blessure à la jambe, le Parisien est aujourd'hui le ciment de ce cinq de devant. « Sylvain est un compétiteur et un affectif », affirme Retière. « Il nous apporte de la confiance et de la sérénité, raconte Barcella. Il nous encourage à chaque temps mort ».

S'il est le moins expansif du trio, le visage de Servat s'illumine lorsqu'il évoque ces mauls où le pack français a pris l'ascendant sur son rival, ces mêlées où lui et ses deux compères ont réussi à mettre de la vitesse à l'impact, à gagner la bataille des premiers centimètres. « On a senti à nos liaisons qu'on était un bloc », explique-t-il avant d'évoquer avec pudeur ces moments qui ont précédé la rencontre, dans le vestiaire. « On s'est fait une préparation à l'ancienne, comme on n'en fait plus en club. On s'est frotté, on s'est parlé, on s'est accroché. Et moi qui suis un vieux, ça m'a plu ».

Mais les trois sont unanimes pour dire que cette fusion de la technique et de l'affectif est fragile et que samedi, tout sera remis en question. « Disons que cette victoire nous a décomplexés. Nous avons tous en tête notre déroute en Angleterre après notre victoire contre les Gallois, rappelle Marconnet. Nous allons affronter des gens très orgueilleux ».

« Comme toutes les équipes qui ont perdu à la maison, les All Blacks vont d'abord se recentrer sur l'affrontement, prédit Barcella. Mais à la différence des autres, eux savent combiner vitesse d'exécution et combat ». « Alors il va falloir que nous redevenions de simples soldats », assure Servat, avec dans la voix, moins d'appréhension que d'impatience.

SO

BLEUS : CHABAL A OUBLIÉ 2007


Titularisé en deuxième ligne pour le second test-match face à la Nouvelle-Zélande, Sébastien Chabal retrouvera Wellington, là où il avait marqué le public néo-zélandais par ses plaquages dévastateurs sur Chris Masoe et Ali Williams. Des faits de jeu que l’ancien joueur de Sale ne considère pas comme importants.

Si Sébastien Chabal a vu sa cote de popularité grimper il y a deux ans en Nouvelle-Zélande, il ne garde pas un bon souvenir de la tournée ponctuée par deux échecs cuisants. « Ce ne sont pas de très bons souvenirs, a-t-il reconnu à l'AFP. Je suis très mauvais en souvenirs. Quand vous en prenez plus de quarante et plus de soixante (Ndlr : 11-42 et 10-61), alors ça ne peut pas être considéré comme un bon souvenir. Mais on trouve toujours quelque chose à retenir dans la défaite comme dans la victoire et ça peut toujours nous servir. »

Le deuxième ligne international ne s’est pas étendu sur les plaquages effectués sur Chris Masoe et Ali Williams, éléments déclencheurs de la « Chabal mania ». « C'est important pour les autres, pas pour moi. Je n'ai pas grand chose à dire là-dessus, a-t-il déclaré mercredi. C'étaient deux accidents de match. Pour Ali Williams, ce n'était pas drôle pour lui (mâchoire fracturée, NDLR). Le plaquage (sur Masoe) était un plaquage positif. Il faut arrêter de revenir là-dessus. Je ne regarde pas derrière moi mais devant. C'est sûr qu'après, il y a eu toute l'histoire autour de moi qui est partie de là mais bon, ça s'arrête là. »

Rugby365

RUGBY TOURNÉE DU XV DE FRANCE, DEUXIÈME TEST. La titularisation de Sébastien Chabal samedi face aux All Blacks, a suscité une poussée de fièvre à Wellington d'où est parti il y a deux ans le phénomène médiatique

Le réveil du phénomène


La « Chabalmania » est née ici, tout au bout du monde, à Wellington, il y a deux ans. Du phénomène ne restait, depuis le début de la tournée, qu'une curiosité ponctuelle des spécialistes du rugby néo-zélandais et un intérêt un peu plus marqué des photographes ne sachant sur quel Bleu fixer leurs objectifs.

Dans Cuba Street, l'une des rues piétonnes les plus animées de la capitale néo-zélandaise, le restaurant « Metropolitain » avait décoré l'une de ses baies vitrées d'une fresque à la gloire du barbu le plus célèbre du rugby français mais « The Caveman » (1) semblait passé de mode. Et puis hier matin, sa titularisation en deuxième ligne a réveillé l'attention des médias locaux, soudain désireux d'arracher à sa relative tranquillité, le démolisseur de Chris Masoe et d'Ali Williams (2). Comme si le retour de la « bête » pouvait permettre de dramatiser un peu plus un deuxième test que la Nouvelle-Zélande anticipe avec inquiétude.

À 12 h 30, dans l'hôtel des Bleus, ils sont donc une vingtaine à se presser autour de Chabal. Lui qui s'est montré distant depuis le début du périple fait preuve d'une parfaite courtoisie et enchaîne les réponses dans un anglais impeccable. Tout juste éconduit-il fermement un imprudent qui s'égare en évoquant sa notoriété et sa popularité auprès de la gent féminine néo-zélandaise. « Je suis ici pour parler de rugby, pas de moi », coupe-t-il. Et sur le sujet, il est plutôt éloquent. Il parle sans détour de son étonnement lors du premier test. « On s'attendait à un match difficile. Nous étions quatre ou cinq à avoir vécu la galère il y a deux ans, et on avait averti les jeunes. On a abordé le premier test avec appréhension, et puis on a réussi à dominer les All Blacks physiquement. On les a pris en mêlée, sur les ballons portés. Même durant les trente dernières minutes, j'ai vu leurs têtes qui se baissaient. C'était un peu une surprise ».

Attendu au tournant

Ce Chabal-là qui sourit, se raconte d'une voix calme et posée, n'est plus l'homme irritable du dernier Tournoi des VI Nations, celui qui vivait mal le surcroît d'attention suscité par la multiplication de ses contrats publicitaires. Le voilà redevenu le simple équipier de ses années berjalliennes, content de s'immerger dans un groupe, de taper le carton avec ses partenaires de « coinchée », et de ponctuer ces parties de belote de ses éclats de rire gargantuesques.

Mais à 32 ans, il est aussi un joueur conscient d'être attendu au tournant, que ses dernières performances en demi-teintes - il a été quatre fois titulaire durant le Tournoi - ne le mettent pas à l'abri de la concurrence. Celle de Pascal Papé ou encore de Rémi Martin, Romain Millo-Chluski possédant une longueur d'avance sur les autres candidats au poste.

« C'est rude. Mais comme le disait Bernard Laporte, l'équipe de France n'appartient à personne, affirme-t-il. Aujourd'hui, je suis donc content de redevenir titulaire. Je ne me sens pas investi d'un rôle particulier, je cherche juste à être moi-même ».

« On peut prendre la marée »

Samedi pourtant, en l'absence de Sylvain Marconnet laissé au repos, Marc Lièvremont compte sur son expérience et son charisme pour fédérer le pack français. « Ça s'annonce compliqué. Ça va se jouer devant, annonce-t-il. Je m'attends à la guerre. Avec une certaine crainte parce que face aux All Blacks qui restent pour moi la meilleure équipe du monde, on peut très bien prendre la marée. Mais avoir peur, c'est bien aussi ».

À son regard qui s'illumine, on devine qu'il aime se nourrir de cette anxiété, et la transcender dans une forme de défi. Celui qu'il semble lancer aux Néo-Zélandais durant le haka, avec son regard noir, cette façon bien particulière de tordre les mâchoires qui fait le délice des caméramen. « Ce n'est pas volontaire, assure-t-il. En fait, le haka, ça me crispe et si j'ouvre la bouche comme ça, c'est pour me décrisper. Mais c'est un moment que j'aime. Qui fait tout remonter. Ça permet aux Néo-Zélandais de se mettre dans le bain. Mais ça me permet de m'y plonger aussi. » Et il y a au fond de sa voix une impatience jubilatoire.

(1) « L'homme des cavernes », l'un de ses surnoms.

(2) En 2007, Chabal avait mis K.-O. Masoe sur un plaquage au premier test (défaite 42-11) puis brisé la mâchoire de Williams au second (défaite 61-10) sur une percussion.


Sud Ouest

XV de France. Chabal et Trinh-Duc ont stigmatisé les jets de projectiles des supporters Blacks


Rugby. Chabal et Trinh-Duc ont stigmatisé les jets de projectiles de samedi.


Décidément, rien ne va plus dans le rugby néo-zélandais, ni sur le terrain ni dans les tribunes. Souvent montrés du doigt, les supporters français n'ont désormais plus de leçons à recevoir de la part de leurs homologues de Nouvelle-Zélande, surtout ceux de Dunedin qui ont, samedi dernier, noirci davantage le tableau des vaincus.

Profitant de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de l'équipe pour le second test, Chabal et Trinh-Duc n'ont pas évoqué par hasard le traitement indigne dont les Tricolores ont été l'objet au Carisbrook après le coup de sifflet final; ils ne sont pas gênés pour mettre aux Néo-Zélandais le nez dans leurs crottes (de mouton), ce qui est de bonne guerre à la veille de la revanche de Wellington: «Alors que nous allions juste saluer et remercier nos supporters, a indiqué Sébastien Chabal, nous avons reçu des projectiles d'une partie du public. J'ai été désagréablement surpris car, d'ordinaire, les Néo-Zélandais setiennent bien. Déjà, pendant le match, notre buteur Julien Dupuy a été conspué lors de ses tentatives. » Et François Trinh-Duc a repassé une couche: «Je croyais le public néo-zélandais plus respectueux. D'autant que nous n'avons pas volé le match».

Le précédent de 2002
Des bouteilles en plastique, vides ou à moitié pleines, et des canettes ont été lancées sur les vainqueurs depuis les terrasses où sont massés les scolaires. Les joueurs français ont dû esquiver ou faire des bonds.

Du côté de la fédération d'Otago et de la NZRU, c'est la consternation. Bien que les officiels locaux aient souligné que «l'image de la province et du pays était salie par une minorité de supporters qui ne sont pas des vrais», le public de Dunedin a déjà fait parler de lui: en 2002, à la suite d'un maigre (15-6) succès sur l'Irlande, les Blacks avaient été conspués au Carisbrook; samedi, dernier, le test a été interrompu par l'irruption d'un abruti sur la pelouse.

Dunedin va trinquer. Le nouveau stadium était censé accueillir des matches du prochain Mondial mais rien n'est moins sûr désormais. Le test de l'an prochain contre le Pays de Galles pourrait bien être le dernier dans le coin.

Les Français se sont contentés d'enfoncer le clou. Ils sont loin d'être traumatisés puisque Chabal a conclu : «Si nous gagnons encore à Wellington, les supporters pourront nous jeter ce qu'ils voudront. Cela ne nous posera aucun problème si nous avons le doublé en poche!»

La Dépêche

Le Haka fait-il encore peur aux Français ?

RUGBY - Les Bleus disent ne pas le craindre...

Quand un All Black est énervé, il muscle son haka. Vexés par leur défaite subite face au XV de France samedi dernier à Dunedin, les Néo-Zélandais pourraient troquer leur traditionnel «Ka mate» par le plus guerrier «Kapo o pango», inauguré crée en 2007 et qui s’achève sur la simulation d’un égorgement destiné à glacer le sang adverse.


Respectueux de ce monument du rugby, les Bleus ne se font pas non plus une montagne de cette danse propre à la culture maorie. «Il faut démystifier tout ça, le maillot, le haka… Il faut se dire que c'est quinze joueurs qui sont en face de nous», relativisait Mathieu Bastareaud la semaine dernière avant de goûter à son premier «Ka mate». A Dunedin, les coéquipiers de Thierry Dusautoir ont d’ailleurs cherché à braver les Blacks (comme lors du Mondial 2007) s’approchant à quelques centimètres des Néo-Zélandais avant que l’arbitre n’ordonne de reculer.


«Essayer de le dominer»


Et si au lieu d’inhiber l’adversaire, le rituel maori permettait au contraire de resserrer les rangs et d’entrer dans le match le couteau entre les dents? C’est le constat dressé par Thierry Dusautoir après la victoire. «On n'a pas subi le haka. On a su rentrer avec beaucoup d'agressivité dans cette partie». Une impression confirmée par Thomas Lombard, deux hakas à son «palmarès» en 2000. «Il faut essayer de le dominer, ne pas tomber dans l’émotion», prévient l’ancien ailier du Stade Français qui constate que la tradition est aussi devenue un argument marketing ces dernières années.


Mais avant d’être une guerre d’intox et des regards, le haka se vit comme une expérience unique. «Quand tu es face à eux, tu sais que tu n’es pas là pour enfiler les perles. Le haka c’est d’abord un appel aux valeurs de combat», se souvient encore Olivier Merle, double vainqueur des Blacks en 1995 et immortalisé par la presse néo-zélandaise comme «l’homme et demi». C’est qu’il ne faut pas se tromper de match. «Défier les Blacks lors du haka c’est bien, mais rivaliser avec eux sur le terrain c’est une autre paire de manches», conclut Thomas Lombart.

20minutes

DEUXIÈME TEST. Après leur succès inattendu sur les All Blacks, les Bleus ont resserré les rangs cette semaine pour tenter de réaliser le doublé demain à Wellington. Cela sera-t-il suffisant ?

Sept jours pour écrire l'histoire

Où commence l'histoire qu'ils sont en train d'écrire ? Sur la pelouse du stade de Carisbrook peut-être, lorsqu'une minute après le coup de sifflet final, Thierry Dusautoir, capitaine exemplaire, a interrompu la liesse, les embrassades et a réuni les Bleus autour de lui pour leur dire que ce premier succès n'était rien, juste une étape, et qu'une déroute à Wellington demain « pourrait tout effacer. »

Quand ont-ils pris conscience de la montagne de difficultés qu'il leur restait à gravir ? Dès ce tour d'honneur où de jeunes supporteurs néo-zélandais aussi dépités qu'éméchés se sont mis à leur jeter des canettes de bière ? « Moi dans les tribunes, j'ai tout de suite pensé que ça promettait d'être la guerre », souffle le centre Maxime Mermoz. À moins que les signaux d'alarme ne se soient allumés dans ce vestiaire, où Graham Henry, le sélectionneur des All Blacks, glacial, a douché l'euphorie des plus anciens. « Il est entré pour nous féliciter, raconte le talonneur William Servat. Mais on a compris qu'il ne venait pas seulement nous saluer par politesse. Mais aussi pour nous donner rendez-vous pour le deuxième test ».

À deux ans de la Coupe du monde, cette tournée australe constituait une forme de rite initiatique pour Marc Lièvremont et ses joueurs. En s'imposant à Dunedin lors du premier test, ils ont réalisé un coup d'éclat rare, comme leurs aînés de 1979 et 1994 (2 fois). Mais ce n'est pas l'objectif qu'ils se sont fixés ensemble, bon gré, mal gré, dès leur arrivée en Nouvelle-Zélande.

Non, ce XV de France a décidé de sonder son âme, de tester ses limites, de tordre le cou à ses vilaines habitudes, comme cette incapacité à enchaîner les résultats. « Dès qu'on fait une bonne performance, la fois suivante on fait un match de **°_°** », convient Sébastien Chabal. « Et ça serait bien de sortir de notre côté français », renchérit Cédric Heymans. « Moi, j'en ai marre que nous ne soyons qu'une équipe de coups », affirme Lièvremont.

Sans relâche

Dès le premier footing à Auckland, l'entraîneur du XV de France a annoncé la couleur et élevé son niveau d'exigence. Finie la gestion du groupe sur le mode affectif. À Dunedin, Émile Ntamack a pris le relais. Il n'y a pas eu de troisième mi-temps samedi soir dans les bars de l'Édimbourg du Sud mais dimanche matin, le décrassage habituel a pris l'allure d'une course à travers la colline du jardin botanique. « Émile nous a dit, enlevez les pulls, et suivez-moi, raconte Chabal. Et c'était parti pour quarante minutes. » « Je me souviens qu'en 1994, nous avions ressenti comme une forme d'injustice le fait que Pierre Berbizier ne nous laisse pas profiter de notre victoire à Christchurch », sourit Ntamack qui était de la fameuse épopée. « Après, j'en avais mesuré le bien fondé ».

Depuis dimanche, le staff tricolore n'a que rarement relâché la pression. « Chacune des séances vidéo a été l'occasion pour les entraîneurs de nous montrer nos insuffisances », explique Maxime Médard. Malgré la fermeté des critiques, personne n'a rechigné.

Lundi à Wellington, lors de la réception au Parlement néo-zélandais, à l'exception de Dusautoir convié à prononcer un petit discours en compagnie de son alter ego, Mils Muliaina, les joueurs français n'ont pas cherché à converser avec leurs adversaires. « On ne va pas leur reprocher, estime Didier Retière, l'entraîneur des avants. Ils étaient déjà dans leur match ». Mardi, sur le petit terrain de Porirua, la banlieue polynésienne de Wellington, David Ellis leur a infligé une robuste séance de défense. Mercredi, ils y sont revenus pour deux nouvelles sessions studieuses. « J'ai été très satisfait de la qualité, de l'intensité de nos entraînements », lâche Lièvremont.

Le spectre de Twickenham

Mais comment être complètement rassuré par ce groupe capable de flirter avec l'excellence en termes d'engagement face aux Gallois et de s'effondrer deux semaines plus tard face aux Anglais ? « On s'était vus trop beaux », reconnaît Chabal. Comme son deuxième ligne, l'entraîneur des Bleus ne peut s'empêcher d'évoquer le désastre de Twickenham. « Cette semaine-là, je nous avais sentis dispersés, même pendant la promenade le matin du match, avoue-t-il. J'ai l'impression que depuis samedi, les voyants sont au vert ».

Faut-il les croire ? En tout cas, il est difficile d'imaginer meilleure mesure de la force des convictions françaises que ce rendez-vous avec quinze All Blacks en colère.

Sud Ouest

Jauzion cède sa place

Yannick Jauzion, qui devait débuter samedi le second test-match contre la Nouvelle-Zélande sur le banc, a déclaré forfait. Le trois quart centre souffre d'une douleur cervicale persistante et a rapidement dû interrompre son entraînement vendredi au Westpac Stadium de Wellington, a précisé le médecin du XV de France, Jean-Philippe Hager.

Florian Fritz (25 ans, 16 sélections), qui n'avait pas pris part à la victoire (27-22) contre les All Blacks lors du premier test de la tournée samedi dernier à Dunedin, prendra sa place aux côtés des autres remplaçants, Dimitri Szarzewski, Thomas Domingo, Rémy Martin, Damien Chouly, Dimitri Yachvili et Mathieu Bastareaud.

Bleus : "Pas à Twickenham"

L'entraîneur de l'équipe de France Marc Lièvremont demande à ses joueurs de retenir la leçon de la cuisante défaite à Twickenham pendant le Tournoi des 6 Nations pour ne pas faire la même erreur samedi à Wellington contre les All Blacks.

"Forcément, on peut faire le parallèle entre les deux situations. Que cela nous serve de leçon ! J'ai démarré cette tournée avec la même colère qu'au lendemain de Twickenham et j'en suis encore là, même si entre temps de l'eau a coulé sous les ponts avec cette victoire de Dunedin. On n'est pas à Twickenham mais en Nouvelle-Zélande face à des Blacks blessés et meurtris. Ca ne va pas être simple."

POLYVALENCE. Avec 70 sélections, le Biarrot devient le troisième trois-quarts le plus capé de l'histoire des Bleus

Damien Traille, centre de qualité vintage

Damien Traille. (photo afp)
Aujourd'hui, Damien Traille dépassera dans les annales du rugby français deux joueurs qui ont marqué leur génération : Roland Bertranne et Philippe Saint-André. Avec 70 sélections, le Biarrot, qui a occupé trois postes chez les Bleus (centre, ouvreur, arrière) en refusant toujours de porter le n° 13, montera sur le podium des trois-quarts français les plus capés de l'histoire, derrière Jean-Luc Sadourny (71) et Serge Blanco (93). Moments forts d'une carrière.

70 sélections

« C'est bizarre. Quand j'ai commencé, je ne pensais pas que je deviendrais international. On dit souvent que le polyvalent est celui qui joue le moins : j'aurai fait mentir ce lieu commun. Je viens d'avoir 30 ans. Certains disent que je suis trop vieux, d'autres que c'est l'âge de la maturité. En vérité, je prends toujours du plaisir dans des moments comme le premier test. »

Son poste préféré

« Ouvreur, quand on joue derrière un pack qui avance. J'aurais pu y venir plus tôt dans ma carrière mais à Biarritz, il y a Julien Peyrelongue. Le plus difficile, c'est de bien se positionner. Le poste de centre est celui où j'ai le plus d'expérience. Il y a moins d'espace, je suis souvent chargé de prendre le milieu de terrain. J'ai pris aussi du plaisir à l'arrière mais c'est le plus compliqué à appréhender, surtout en défense quand le premier rideau a été franchi. »

Ses matches de prédilection

« À l'ouverture, notre victoire au Cap en 2006 (36-26). C'était ma première titularisation à ce poste. Tout allait bien. J'avais tout mis comme buteur. Au centre, c'est ma première sélection en 2001 qui se conclut par une victoire aussi contre l'Afrique du Sud (20-10). À l'arrière, notre quart de finale contre les All Blacks à Cardiff (20-18). »

Les plus gros adversaires

« En dix, le Néo-Zélandais Dan Carter, la référence. Aussi bon offensivement que défensivement par la qualité de son jeu au pied. Au centre, l'Australien Stirling Mortlock, un joueur vraiment complet. À l'arrière, le Gallois Lee Byrne. »

Le match à venir

« Avant le premier test, on sentait qu'on pouvait faire l'exploit mais le plus dur est devant nous. Ils vont jouer plus au pied pour nous tester. Mon rôle sera de me montrer rassurant et d'aider François (Trinh-Duc) à orienter le jeu ».

Beau petit quizz de Sud Ouest avec Traille. Mais n'y avait-il pas un dénommé Philippe Sella sur ce podium des trois quarts capés?

SUALG87 a écrit:

POLYVALENCE. Avec 70 sélections, le Biarrot devient le troisième trois-quarts le plus capé de l'histoire des Bleus

Damien Traille, centre de qualité vintage

Damien Traille. (photo afp)
Aujourd'hui, Damien Traille dépassera dans les annales du rugby français deux joueurs qui ont marqué leur génération : Roland Bertranne et Philippe Saint-André. Avec 70 sélections, le Biarrot, qui a occupé trois postes chez les Bleus (centre, ouvreur, arrière) en refusant toujours de porter le n° 13, montera sur le podium des trois-quarts français les plus capés de l'histoire, derrière Jean-Luc Sadourny (71) et Serge Blanco (93). Moments forts d'une carrière.

70 sélections

« C'est bizarre. Quand j'ai commencé, je ne pensais pas que je deviendrais international. On dit souvent que le polyvalent est celui qui joue le moins : j'aurai fait mentir ce lieu commun. Je viens d'avoir 30 ans. Certains disent que je suis trop vieux, d'autres que c'est l'âge de la maturité. En vérité, je prends toujours du plaisir dans des moments comme le premier test. »

Son poste préféré

« Ouvreur, quand on joue derrière un pack qui avance. J'aurais pu y venir plus tôt dans ma carrière mais à Biarritz, il y a Julien Peyrelongue. Le plus difficile, c'est de bien se positionner. Le poste de centre est celui où j'ai le plus d'expérience. Il y a moins d'espace, je suis souvent chargé de prendre le milieu de terrain. J'ai pris aussi du plaisir à l'arrière mais c'est le plus compliqué à appréhender, surtout en défense quand le premier rideau a été franchi. »

Ses matches de prédilection

« À l'ouverture, notre victoire au Cap en 2006 (36-26). C'était ma première titularisation à ce poste. Tout allait bien. J'avais tout mis comme buteur. Au centre, c'est ma première sélection en 2001 qui se conclut par une victoire aussi contre l'Afrique du Sud (20-10). À l'arrière, notre quart de finale contre les All Blacks à Cardiff (20-18). »

Les plus gros adversaires

« En dix, le Néo-Zélandais Dan Carter, la référence. Aussi bon offensivement que défensivement par la qualité de son jeu au pied. Au centre, l'Australien Stirling Mortlock, un joueur vraiment complet. À l'arrière, le Gallois Lee Byrne. »

Le match à venir

« Avant le premier test, on sentait qu'on pouvait faire l'exploit mais le plus dur est devant nous. Ils vont jouer plus au pied pour nous tester. Mon rôle sera de me montrer rassurant et d'aider François (Trinh-Duc) à orienter le jeu ».

Beau petit quizz de Sud Ouest avec Traille. Mais n'y avait-il pas un dénommé Philippe Sella sur ce podium des trois quarts capés?

ET SELLA AVEC SES 111 SELECTION EST PAS SUR LE PODIUM?????????????

Rarement vu les blacks devoir s'employer autant pour gagner un match !
Les bleus ont confirmé leur perf de samedi dernier et l'auraient probablement emporté dans des conditions météos moins dantesques !
J'ai l'impression qu'un groupe est en train de naitre, ce qui ne garantit pas les succès par contrat...à Agen, on est bien placé pour le savoir !

Enfin, beaucoup de plongeons blacks n'ont pas été sanctionnés, l'arbitre pensait peut être que le terrain était glissant...

Je n'ai vu que la première mi-temps, c'était un petit match avec 2 équipes laborieuses et un arbitre dépassé dans bien des domaines (mais "cohérent" dans sa faiblesse).

Il ne faudra pas qu'on prenne cette série contre les blacks comme un aboutissement, car il n'en est pas un. Plusieurs équipes des 6 nations auraient fait aussi bien je pense.

Il y avait sûrement la place pour gagner hier, mais on n'a pas su faire douter les blacks.

XV de France. Fin de tournée pour Jauzion et Picamoles

Touché aux cervicales, Louis Picamoles, est très incertain pour le dernier match de la tournée en Australie. Il passera des examens aujourd'hui mais en a probablement terminé avec cette tournée comme Yannick Jauzion, qui a dû renoncer au second test, souffre d'une entorse cervicale (Il a passé une Imagerie par résonnance magnétique hier matin à Wellington) et qui va rentrer en France, aujourd'hui. Il ne sera pas remplacé.

Parmi les autres blessés, Romain Millo-Chluski a dû se faire poser cinq points de suture sur une arcade sourcilière, et Damien Traille un au crâne. Le capitaine Thierry Dusautoir et le pilier Thomas Domingo souffrent de contusions sans gravité.

La délégation française s'envole pour Sydney à 15h30 (5h30 françaises). L'équipe du dernier test sera dévoilée mercredi.

Bastareaud agressé à Wellington
Rugby - Test-matchs
Le centre du XV de France Mathieu Bastareaud a été agressé par un groupe de quatre ou cinq personnes à Wellington, lors de la troisième mi-temps des Bleus après la défaite contre les All Blacks (10-14). Il souffre d'un traumatisme facial assez important et a déclaré forfait pour l'Australie

http://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2009/bastareaud-agresse_sto1980477/story.shtml

Domingo et Picamoles forfaits


Après Yannick Jauzion et Mathieu Bastareaud, le XV de France devra se passer des services de Louis Picamoles et Thomas Domingo pour affronter l'Australie, samedi à Sydney. Le troisième ligne souffre d'une entorse cervicale révélée dimanche par une IRM, alors que le pilier est touché aux côtes. Les deux joueurs devraient rentrer en France dès lundi matin, alors que le XV de France est arrivé en Australie ce dimanche.

Pour pallier le forfait de Domingo, l'encadrement français envisage de convoquer le pilier castrais Luc Ducalcon, qui affrontait l'Ecosse dimanche après-midi à Bucarest avec l'équipe de France A. D'autres joueurs tricolores sont sortis marqués de l'affrontement de Wellington. Sébastien Chabal, qui souffre d'une douleur au mollet gauche, va lui aussi subir une IRM lundi. Quant à l'ouvreur François Trinh-Duc, il se ressent d'une douleur au muscle fessier.

Et maintenant, l'Australie

Après deux tests plutôt réussis contre les Blacks, le XV de France a maintenant rendez-vous avec les Wallabies. Le défi est encore immense.

Cap sur l'Australie pour le XV de France de Mas, Mermoz et Barcella.(EQ)La tournée n'est pas terminée !
Le XV de France reste sur trois défaites contre les Wallabies, toutes en 2008: 34-13, 40-10 et 18-13.

Après avoir battu les Blacks à Dunedin puis conquis le trophée Gallaher à Wellington, le XV de France peut déjà être satisfait de son passage en Nouvelle-Zélande. Les Bleus se sont rassurés après un tournoi des VI Nations en demi teinte, ils ont montré de nets progrès dans le jeu et un état d'esprit irréprochable. Certes. Mais il ne faut pas s'arrêter là, et il faudra encore répondre présent contre les Wallabies. Car ce dernier test de la tournée est sans doute le plus dangereux, comme le reconnaît Thierry Dusautoir : «L'Australie est le plus gros morceau car il vient en dernier. On a quand même accumulé de la fatigue mais on a envie de faire quelque chose de bien.»

Les tricolores sont en fait dans une situation paradoxale, obligés de se coltiner un dernier test en Australie et de se reconcentrer après la double opposition majeure contre les Blacks. Avec un groupe diminué et fatigué, le XV de France devra signer un nouvel exploit contre une de ses bêtes noires, qu'il n'a plus battue depuis 2005. «La tournée n'est pas terminée » a ainsi martelé le président de la FFR Pierre Camou.



Gagner à Sydney
Ce dernier test est donc capital, car un échec gâcherait considérablement le bilan de la tournée, et rendrait caduque l'exploit de Dunedin en stigmatisant une nouvelle fois le manque de régularité du XV de France. Marc Lièvremont le sait mieux que personne, lui qui rêve de constance dans les performances : «Il est hors de question de galvauder l'Australie. Les arguments qu'on a fait valoir sur ces deux matches en Nouvelle-Zélande doivent nous permettre de tenter d'aller nous imposer à Sydney. » Sydney, où le défi sera «très compliqué», même si le sommet all black est passé : «C'est vrai que les Blacks, c'est mythique. L'Australie, traditionnellement, ça fait moins peur mais pourtant, ils nous battent encore plus souvent que les Blacks.»

Et le coach des Bleus rappelle que l'ensemble reste fragile, et qu'il faut encore franchir un palier sur l'île continent : «On espérait, sans grande certitude, que ce groupe allait se révéler loin de France, dans des conditions extrêmement difficiles. Ce n'est pas encore fait. Il fallait qu'ils se prouvent à eux-mêmes qu'ils ne sont pas loin du plus haut niveau. On le pensait déjà avant le Tournoi des six nations et on a vu ce qui s'est passé. Assurément, il s'est passé quelque chose ici mais il faudra confirmer. J'espère que ces matches vont leur permettre de se décomplexer, de se dire qu'ils peuvent se mettre au niveau des meilleurs.»

L'Equipe

Chabal forfait

Sébastien Chabal, victime d'une élongation au mollet gauche, a déclaré forfait pour le dernier test-match de la tournée estivale, samedi à Sydney contre l'Australie.

BLEUS : LIÈVREMONT CRAINT L’AUSTRALIE

Marc Lièvremont craint une baisse de motivation de ses troupes avant d’affronter l’Australie, un adversaire qu’il juge pourtant plus redoutable que la Nouvelle-Zélande.

Marc Lièvremont craint un relâchement de ses joueurs avant le dernier test-match face à l’Asuatreli, samedi à Sydney. « J'en ai parlé aux joueurs. C'est vrai que les Blacks, c'est mythique. Contre eux, les gars sont extrêmement motivés, a-t-il reconnu à l’AFP. L'Australie, traditionnellement, ça fait moins peur mais pourtant, ils nous battent encore plus souvent que les Blacks. Il y a un sentiment mitigé au sein du groupe et au sein du staff entre la sensation d'avoir gagné contre les Blacks, d'avoir rivalisé sur deux rencontres, d'avoir remporté le Trophée Gallaher, et aussi la déception d'avoir perdu samedi. On sait aussi que la satisfaction peut se transformer en auto-satisfaction. Il faut se remotiver rapidement. »

Rugby365

20.000€ pour les deux tests


Les dix-huit joueurs ayant fait partie des vingt-trois figurant sur la feuille de match à chaque test contre la Nouvelle-Zélande sont assurés de toucher une prime de 20.000 euros, dont 6.900 euros comme prime de sélection pour la tournée, 2.300 euros par sélection, plus 8.500 euros pour la victoire dans le premier match.

Sport.fr

Seul Ducalcon en renfort

Le nouveau forfait de Sébastien Chabal est venu s'ajouter à ceux du centre Yannick Jauzion, du troisième ligne Louis Picamoles, tous deux victimes d'une entorse cervicale, du pilier Thomas Domingo (douleurs aux côtes) et du centre Mathieu Bastareaud, agressé dimanche soir à Wellington.

Pour remplacer Domingo, le Castrais Luc Ducalcon a été appelé en renfort. Lui qui a disputé la Coupe des Nations en Roumanie avec l'équipe de France A, est attendu ce mercredi en fin de journée à Sydney.

Les autres joueurs blessés ne sont pas remplacés et les Bleus compteront donc 26 hommes valides pour le troisième test de la tournée en Australie samedi.

jean michel a écrit:

Bastareaud agressé à Wellington
Rugby - Test-matchs
Le centre du XV de France Mathieu Bastareaud a été agressé par un groupe de quatre ou cinq personnes à Wellington, lors de la troisième mi-temps des Bleus après la défaite contre les All Blacks (10-14). Il souffre d'un traumatisme facial assez important et a déclaré forfait pour l'Australie

http://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2009/bastareaud-agresse_sto1980477/story.shtml

Enquête à Wellington


La police de Wellington a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de l'agression de Mathieu Bastareaud dans la nuit de samedi à dimanche.

"Wellington a une réputation de ville sûre et nous prenons tout accès de violence avec sérieux. Nous aurions aimé que l'incident nous fût rapporté immédiatement dès qu'il s'est produit. Mais de toutes façons, nous menons notre propre enquête pour en déterminer les circonstances", a déclaré le chef de la police de la ville, Pete Cowan.

La Fédération néo-zélandaise de rugby a également condamné l'agression. "Je suis persuadé que toute la nation se joindra à moi pour présenter nos excuses au jeune homme, victime d'une telle brutalité", a déclaré Steve Tew, président de la NZRU. Il a ensuite ajouté qu'il était " sincèrement déçu" par cette agression qui écorne la réputation de la Nouvelle-Zélandeen vue de l'organisation de la Coupe du monde 2011.

Bleus : L'avertissement du médecin

Jean-Philippe Hager, le médecin de l'équipe de France, a dénoncé lundi des phases de jeu "très dangereuses pour les joueurs " après tous les forfaits français (Chabal, Domingo ou Bastareaud) ayant suivi la défaite en Nouvelle-Zélande.

Le médecin a appelé à une réflexion sur un changement des règles régissant le jeu au sol. "Je crois qu'il va vraiment falloir qu'on réfléchisse au niveau de la règle et, par rapport au médical, savoir s'il faut continuer dans ce sens là parce qu'il me semble qu'à très haut niveau, actuellement, les rucks sont des phases très dangereuses pour les joueurs", a-t-il déclaré. "On sait que l'accumulation des matchs est un point important. Je crois également que le dernier match a été très engagé avec notamment des phases de rucks qui m'ont semblé être vraiment à la limite du raisonnable au niveau de ce que les joueurs peuvent encaisser."

Rugbyrama

RUGBY, TROISIÈME TEST. Les Bleus sont arrivés hier en Australie, partagés entre la déception et la fierté d'avoir rivalisé avec les All Blacks. Mais les Wallabies constituent le plus gros morceau de la tournée

Le plus dur est à venir

Se dire que l'on vient d'affronter deux fois les All Blacks (victoire 22-27, défaite 14-10), que pour la première fois depuis quinze ans, on a ramené une victoire de Nouvelle-Zélande, mais que le plus dur reste à venir samedi contre les Wallabies : voilà la redoutable évidence à laquelle les Bleus ont été confrontés hier soir à leur arrivée à Sydney. Le coeur en transit, partagés entre le regret d'avoir laissé échapper un doublé à leur portée et la fierté d'avoir rivalisé avec les Néo-Zélandais, Thierry Dusautoir et ses camarades vont passer les deux prochaines journées à soigner des corps meurtris par la bataille de Wellington. « On doit privilégier la récupération et toute la semaine sera allégée », a annoncé hier soir Marc Lièvremont, très partagé sur les enseignements à tirer des deux premiers tests de la tournée.

Constat mitigé

Derrière le coach, l'ancien troisième ligne aile dur au mal n'est pas très loin, et le combattant Lièvremont a aimé « la révolte » de ses joueurs. « Ils étaient marqués à la pause, et ils sont sortis de la rencontre avec la fierté, à l'ancienne, d'avoir eux aussi abîmé les All Blacks. » Mais l'entraîneur, comme ses deux adjoints, Émile Ntamack et Didier Retière, ne peut que dresser un constat mitigé de la production des Bleus à Wellington.

« C'est quand même les glandes de ne pas avoir saisi cette occasion de battre les All Blacks deux fois, lâche-t-il avec une désarmante sincérité. En même temps, il faut rester lucide. Il serait prétentieux de se dire qu'on est à leur niveau. Même s'il leur manquait des joueurs importants, leur collectif a été supérieur au nôtre. Ma crainte, c'est que certains chez nous se prennent maintenant pour les champions du monde. Il y a des garçons comme Louis Picamoles ou François Trinh-Duc qui possèdent un gros potentiel, mais aussi une grosse marge de progression et qui doivent maintenant faire preuve de constance. Quelques-uns comme Thierry Dusautoir ont été irréprochables. D'autres moins. Cela me désole que Maxime Mermoz, qui a montré son talent dès qu'il a pu, n'ait eu que trois misérables ballons à jouer. »

On devine aux critiques à peine voilées de Lièvremont que le duo de Montpellier a déçu. Et que si, comme le souligne Retière, « la défense et la mêlée ont été des valeurs sûres », les réticences des Bleus à attaquer, à chercher la faille chez l'adversaire, quitte à s'exposer, commencent à agacer.

« Je me demande s'il y a un seul match, à part contre l'Irlande cet hiver, où je n'ai pas eu à regretter notre manque d'ambition », affirme Lièvremont. Remotiver des joueurs en bout de course physiquement, les mobiliser sur le défi du jeu, c'est le challenge que va devoir relever le trio de coaches d'ici samedi. En terme de management, on ne pourra pas leur reprocher d'avoir fait preuve de laxisme. À aucun moment, ils n'auront baissé leur niveau d'exigence. À raison, car une déroute samedi risquerait de ramener à peu de choses l'investissement de tous depuis le début du périple.

Seulement face aux Français, il y aura une équipe d'Australie qui a pu, lors de ses deux succès contre l'Italie, programmer sa montée en puissance. Si leur victoire sur les Bleus a permis aux Néo-Zélandais de conserver la première place au classement de l'IRB, la véritable hiérarchie mondiale est probablement différente et les Wallabies reconstruits par Robbie Deans talonnent aujourd'hui les Sud-Africains, vainqueurs samedi des Lions Britanniques (26-21).

Le double banco

« Les Australiens ne possèdent pas le prestige des All Blacks, leur rugby n'est pas aussi spectaculaire mais ils sont sans doute l'équipe la mieux organisée, avec en plus des joueurs de grand talent. Chez eux, il n'y a pas Nonu, mais il y a Mortlock. »

Quelle équipe Lièvremont va-t-il constituer pour tenter d'éviter de finir cette tournée sur une fausse note ? « On va jongler entre l'état de fraîcheur, la complémentarité, la continuité », avance Lièvremont. Cela pourrait donner le Quinze de départ suivant : Médard - Clerc, Traille, Mermoz, Heymans - (o) Beauxis, (m) Yachvili - Dusautoir, Chouly, Ouedraogo - Martin, Papé - Marconnet, Szarzewski, Barcella. Avec, pour ceux qui seront choisis, l'ambition de tenter un double banco : s'imposer en osant attaquer la meilleure défense de l'hémisphère sud.

Australie-France à Sydney, samedi 27 juin à 12 heures, heure française (en direct sur Canal +).

Sud Ouest