RUGBY TOP 14/PRO D2, BILAN. Le président de la LNR espère que les chiffres de fréquentation seront encore meilleurs l'an prochain grâce aux réformes. Le point sur les nouveautés
Revol en forme et en réformes
En Top 14, avec une moyenne de 12 126 spectateurs par match, la fréquentation des stades a encore progressé de 11 % en un an. En Pro D2, même si la montée de Toulon a eu l'effet inverse, l'optimisme était de rigueur, hier à La Défense, où le président Revol présentait le bilan chiffré de la saison, avec notamment trois clubs du Sud-Ouest sur le podium, La Rochelle (7 008), Agen (6 403) et Pau (6 045). « Pourtant, nous aurions pu avoir un intérêt encore supérieur, juge le successeur de Serge Blanco. Sinon, nous n'aurions pas proposé l'instauration de matchs de barrage en Top 14 ». Auxquels il souhaite trouver un nom plus vendeur.
« Sud Ouest ».
Depuis 1993 et le titre de Castres, que vous présidiez à l'époque, Toulouse, le Stade Français et Biarritz ont trusté tous les Brennus. Cette finale inédite entre Clermont et Perpignan vous plaît-elle ?
Pierre-Yves Revol. C'est une année de ruptures. Beaucoup d'acteurs s'accordent à dire que c'est pas mal. Cela a un petit côté rafraîchissant. C'est bien pour le rugby. Ce que je retiens, c'est la logique sportive. Personne n'a remis en cause la qualification des deux finalistes.
Après avoir limité le nombre de joueurs étrangers, la Ligue vient d'autoriser les clubs à délocaliser quelques matchs par an hors des frontières.
N'est-ce pas contradictoire ?
Disons plutôt qu'on cherche à valoriser dans les années à venir les joueurs formés sur le territoire national. Il y a une nuance. En 2002, on comptabilisait 17 % d'étrangers. Cette saison, ils représentent 42 %. À ce train-là, on pouvait arriver à 70 % dans trois ou quatre ans. On se devait de prendre des mesures. Il en va de l'intérêt de notre rugby sur le plan culturel et de l'intérêt de l'équipe de France. Quant à la possibilité d'organiser des rencontres ailleurs que sur le sol français, nous l'avons fait à la demande de clubs qui n'ont pas de structures concurrentielles à celles dont peuvent disposer le Stade Français et Toulouse. Cela peut aider à réduire certaines inégalités. Nos amis basques pourront, pourquoi pas, évoluer à Saint-Sébastien.
Il est question de faire passer la mi-temps à 15 minutes.
Qu'en pensez-vous ?
Ce n'est pas notre volonté, c'est celle de l'IRB (International rugby board) pour les matchs internationaux. Qu'allons-nous faire de notre côté ? La décision sera prise avant la fin du mois de juin. Mais d'abord, nous avons souhaité nous concerter avec l'ERC (European rugby cup) afin d'arriver à une position commune. On peut difficilement imaginer une mi-temps à double détente avec une compétition nationale à 10 minutes et une compétition européenne à 15 minutes. Les médecins sont plutôt pour, les entraîneurs plutôt contre et les brasseurs plutôt pour (rires).
Êtes-vous inquiet pour Bourgoin, en proie à des difficultés financières ?
C'est à la DNACG qu'il faut poser cette question. Bourgoin, comme d'autres clubs, sera entendu dans les prochains jours. Ce que j'espère, c'est que tous les clubs qui sur le plan sportif ont acquis leur maintien dans les deux divisions sauront le préserver sur le terrain financier.
Chaban-Delmas mis à l'index ?
Le stade Chaban-Delmas a pris un sacré coup de vieux hier. « Je n'ai rien contre la ville de Bordeaux et contre son stade, mais celui-ci est terriblement obsolète », a lâché Pierre-Yves Revol au cours de sa conférence de presse de fin de saison. Son diagnostic semble sans appel : « Pour l'accueil, de façon générale, ce n'est pas génial. Les vestiaires non plus ».
En fait, l'enceinte des Girondins a surtout souffert le week-end dernier de la comparaison avec celle de l'Olympique Lyonnais, Gerland, où était organisée l'autre demi-finale, entre Perpignan et le Stade Français. « Incontestablement, un stade est aux normes et l'autre ne l'est plus tellement, en tout cas ne correspond plus aux besoins d'un grand événement qu'est une phase finale de Top 14 », considère le nouveau président de la LNR. À l'entendre, l'ex-Parc Lescure ne devrait plus accueillir de sitôt de demi-finale du championnat de France, comme il en avait pris l'habitude depuis trois ans.
« S'il n'y a pas trop de concurrence avec le football, la Ligue privilégiera à l'avenir les stades français les plus vastes et les plus modernes, même si on doit jouer plus loin des villes qualifiées, peut d'ores et déjà annoncer le successeur de Serge Blanco. C'est idiot de se priver d'une partie du public. Si le Stade Vélodrome de Marseille est libre, on n'hésitera pas. Éventuellement, pourquoi pas une demi-finale au Parc des Princes ? Cela ferait beaucoup d'événements parisiens, mais tous les provinciaux ont beaucoup d'affect avec le Parc des Princes ». Le Stade Français, qui a toujours l'impression de disputer ses demies à l'extérieur, ne serait certainement pas contre. C'est que Paris compte double maintenant, avec la montée en puissance du Racing-Metro.
SO