Le grand défi du Japon
Au lendemain de sa désignation pour être le pays hôte de la Coupe du monde 2019, le Japon va s'atteler à la logistique pour réussir son pari.
Les Nippons doivent ainsi essayer de susciter l'enthousiasme populaire, alors que le rugby n'est pas le sport roi, loin s'en faut, supplanté par le baseball, le sumo ou le foot. Alors la première mission sera d'élever le niveau de l'équipe nationale, entraînée par l'ancien All Black John Kirwan. C'est le chantier prioritaire, et déjà l'obsession des observateurs. Daisuke Ohata, l'une des légendes du rugby national avec ses 69 essais en 58 matches, résume la pensée générale: «Je suis fou de joie. Maintenant, la grande question est de savoir comment l'équipe nationale peut se comporter».
La presse prend le relais et met déjà la pression, à l'image du quotidien Nikkei : «Si le Japon s'incline dès les phases de poule, il gâchera la chance de promouvoir le sport dans le pays.» Kirwan lui-même a revu ses ambitions à la hausse, en fixant comme objectif «stratégique» de faire passer les Japonais de leur place de 14e au classement mondial à celle de 8e d'ici 2015. «Je ressens profondément le besoin d'élever le niveau de jeu à l'école», a-t-il précisé. Les Blossoms (fleurs de cerisiers, leur surnom) n'ont gagné qu'une seule rencontre en six éditions, pour 18 défaites et un nul.
Autre défi, redonner goût au rugby à un peuple qui s'en désintéresse depuis plusieurs années. Le nombre de licenciés a ainsi baissé de 170 000 à 120 000 en dix ans. La Fédération espère désormais doubler, voire plus, le nombre de spectateurs des tests pour atteindre 40 000 personnes d'ici 2015. Et puis il faudra aussi apporter des garanties financières à un dossier incomplet, puisqu'il faudra trouver 158 millions de dollars (111 millions d'euros) à déposer auprès de l'IRB. «C'est le début d'un compte à rebours pour résoudre un problème après l'autre d'ici 2019», résume le quotidien sportif Sankei Sports. (Avec AFP)
L'Equipe