La nostalgie est toujours làLe témoin. Michel MorlaasMichel Morlaas et Guy Pardiès, deux anciennes gloires du rugby agenais. Photo DDM.DB
Trente-trois ans déjà ! Michel Morlaas a fait partie de la glorieuse phalange agenaise qui a fait trembler l'ogre biterrois avant de le terrasser. Cela se passait le 23 mai 1976 et, ce jour-là, Michel Morlaas, ailier de formation, avait endossé le numéro 15 avant de le céder à Gérard Guidi sur blessure : « Les dix années que j'ai passées à Agen en tant que joueur ont été les meilleures de ma vie, même si avec le potentiel que nous avions nous aurions dû être champions de France 3 ou 4 fois. »
Sa carrière de joueur terminé, il part entraîneur à Limoges qu'il fait monter en groupe A, puis Saint-Yriex qu'il hisse en deuxième division de l'époque et enfin à Saint-Junien où il achève sa carrière en France. Puis c'est l'aventure italienne auprès ce son vieux copain Guy Pardiès. C'est à ce titre qu'il était, dimanche, à Armandie, et qu'il a suivi la rencontre face à Aurillac.
Ceux qui ont eu la chance de le côtoyer savent que la langue de bois n'est pas son exercice favori, son jugement sur le match ne déroge pas à la règle : « Je suis un peu déçu par rapport à la philosophie agenaise, je ne veux pas jouer aux anciens combattants en parlant de « notre temps » mais quand on porte le maillot du SUA, on doit prendre plus de risques. À Agen on n'a jamais fixé de limites. À Agen il n'y a pas de zone dans laquelle on ne peut pas attaquer, pour moi la meilleure attaque, c'est celle qui part de sa ligne de but et qui finit chez l'adversaire. À 17 ans, quand je suis arrivé de Salies-de-Béarn, je rêvais de jouer à Agen, j'ai eu la chance d'y rester 10 ans. Je connais trop les responsabilités des entraîneurs pour critiquer qui que ce soit, je sais très bien que dans le rugby professionnel on doit avoir des résultats. Le jeu à l'agenaise c'est être légèrement fou mais maîtriser cette folie, aujourd'hui je n'ai pas retrouvé tout cela. »
«Cette équipe a le potentiel pour attaquer de partout»
Il reste tout de même du positif dans cette victoire : « Évidemment, l'ancien agenais est heureux de voir son ancien club vainqueur. Cette équipe a le potentiel pour attaquer de partout, il faut qu'elle se libère, le fait d'avoir loupé l'accession en Top14 la saison dernière a sans doute traumatisé le groupe et on s'attache à sécuriser le groupe.
Encore une fois il n'est pas question de critiquer Christian Lanta et Christophe Deylaud, mais il faut faire vibrer le public, les tribunes sont pleines pour un match contre Aurillac en ProD2, on a fait lever le public sur 3 ou 4 actions, il faut le faire lever toute la partie. Mais je suis avant tout un fidèle du club et j'espère bien le revoir en Top 14 très vite. »
Et Michel Morlaas s'en est allé retrouver les jeunes Italiens auxquels il rêve de faire partager son amour pour le jeu « à l'agenaise ».
La Dépêche