« Ils se feront une place par et à travers le jeu »SUA / Que sont-ils devenus?
« Titou » Lamaison a vécu les années difficiles du SUA. Mais sur le terrain, il s'est toujours régalé.A Agen, il n'aura passé que deux ans (2000 à 2002), mais ces deux années-là, Christophe, alias « Titou » Lamaison, aujourd'hui sur ses terres du Pays basque, à Bayonne, ne les oubliera pas. C'était une époque où le SUA n'était pas au mieux… financièrement, une époque où tout le monde ou presque a mis la main à la poche pour sortir le club agenais de l'ornière. A cette époque, le SUA était dans le collimateur, ce qui n'a pas empêché les troupes d'Armandie de disputer une finale en 2002.
«Titou» n'a pas oublié. «A l'époque, c'était compliqué sur le plan financier, mais sur le terrain en revanche ça allait bien. Nous, joueurs, on s'est dit que nous allions sortir de cette situation par le terrain. Il y avait un challenge à relever et on l'a fait, puisque la première année, on a permis au club de se maintenir et l'année d'après nous avons disputé une finale. Nous avions complètement adhéré au projet des entraîneurs» (Ch. Lanta, Ch. Deylaud et H. Cazaubon, ndlr).
Mais tout ça c'est du passé pour celui qui aura été un grand monsieur de ce jeu. « J'ai commencé très jeune. A mon époque, on n'avait pas vraiment le choix, c'était soit la pelote basque, soit le rugby. Dans ma carrière, j'ai joué au centre, à l'ouverture, à l'arrière et même à la mêlée».
A 38 ans, l'ancien demi d'ouverture qui avait comme particularité d'avoir un coup de pied de «mammouth» a tourné la page. «Ce que je retiens de ma carrière, c'est avant tout le relationnel et le fait que j'ai pu vivre de ma passion».
Les crampons au placard, l'ancien joueur est aujourd'hui très occupé par son entreprise.
«Aujourd'hui, je suis installé à côté de Bayonne, je suis dans les énergies renouvelables, le photovoltaïque, avec Nicolas Martin, un ancien Agenais. Je pensais déjà à ça quand j'étais joueur, à Agen».
Avant de se lancer dans les énergies du futur et après la page Sporting, «Titou» Lamaison a regagné sa région pour donner comme il dit, un coup de main à Bayonne. « Je suis revenu à l'Aviron pour les aider à remonter en Top 16. ». Une fois la montée acquise, le Basque est allé finir sa carrière à Saint-Médard-en-Jalles (Fédérale 2). «Je suis allé dans un petit club pour essayer de retrouver l'esprit que j'aimais».
Autant le dire, «Titou» Lamaison ne se retrouve pas vraiment dans le rugby Pro d'aujourd'hui. Il ne va pas souvent au stade. « Les week-ends, je les consacre à mes trois enfants», confirme-t'il. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir toujours un œil sur les résultats et ceux d'Agen particulièrement.
Supporter du beau jeu
«Le SUA fait parler de lui en ce moment. Mais, je ne suis pas surpris aujourd'hui des résultats des Agenais. C'est la confirmation de la compétence technique des entraîneurs agenais, la reconnaissance de leur travail.» Sur la défaite l'an passé en demi-finale face à Oyonnax. «Franchement, je pense que c'est un mal pour un bien. Ils auront acquis plus d'expérience. Ils vont terminer premiers et monter en Top 14 directement».
«Titou» Lamaison n'est pas inquiet pour l'avenir du SU Agen dans l'élite. Il croit en la méthode agenaise, l'intégration de jeunes et surtout la continuité. « Je pense que les Agenais ne recruteront pas plus de deux ou trois joueurs. Ils se feront une place par et à travers le jeu. »
Aujourd'hui, Christophe Lamaison n'est supporter de personne, «du beau jeu, d'un bon match… de l'équipe de Fance. Je suis supporter de joueurs et d'entraîneurs qui ne galvaudent pas les vertus de ce sport».
C'est clair, si Agen monte en Top 14, «Titou» applaudira des deux mains mais n'espérez pas trop le voir dans les tribunes, l'ancien international, quand il n'est pas avec ses trois enfants, joue au golf (handicap 11) et à la pala… forcément.
JP Delserre