Publié le 10/05/2010 03:50 | LaDepeche.fr
Les Agenais se paient une tranche de rêve
Festivités. Hier soir dans les rues d'Agen.
Franchement, le pari était osé. « Ouais, disaient certains en faisant la moue, c'est pas le vrai bouclier, y aura personne ». Pourtant, ils avaient suivi sur le pré tarbais, nombreux, enthousiastes et étaient revenus avec autant de peps qu'à l'aller, malgré la défaite sportive. La ville a mis longtemps à se réveiller de sa léthargie, douchée par un orage glacial. Pas un bruit dans la ville, les rues sont restées longtemps orphelines. Il aura fallu attendre presque 20 heures pour que les premiers klaxons crachent leurs décibels, que les tambours des batucadas fassent vibrer les quatre boul's, que la banda Los Prunos lève enfin son c… des bancs de la place Wilson et fasse « péter » les cuivres. Le tout-Jasmin est prêt, pourtant, demis en main. C'est déjà chaud bouillant : un signe prémonitoire ? Et puis l'attente se fait, longue comme un jour sans pain. « Il parait qu'ils sont au Pin » lance quelqu'un. Les groupes se déplacent alors, gonflent entraînent les badauds du « Ratafia » et s'agglutinent sur la place de la mairie ou « Métropole » chauffe les ficelles.
La foule impatiente
Là-haut dans la salle des Illustres, toutes les cravates rayées «bleu et blanc» sont là, les politiques se tapent sur l'épaule, la famille du sport agenais, invitée, se satisfait d'être là presque étonnée. C'est long, trop long, Dionis n'en peut plus, descend d'un étage et attend sur le pas-de-porte, comme s'il accueillait une jeune mariée. Longtemps après, il est déjà 21 h 25, la foule se fend, bouge, gesticule. Ils sont enfin là, les gladiateurs descendus de leur chariot. Capt'ain Badenhorst en tête. Ils se font presque malmener tellement l'envie est forte de les toucher. Le Sud'af embrasse le boss, Alain Tingaud, écrase les mimines du maire, s'engouffre dans les escaliers. Derrière lui, Narjissi, puis les gros. La « Chèvre » s'est infiltrée, perruque bleue, scintillante. Les gros, hilares, font exploser tous les ballons bleu et blanc de l'escalier, histoire de rigoler. Gélez, passe le perron, bouclier brandi à bout de bras, Lanta, le coach attend les retardataires, « Caucau », impérial, passe le dernier.
L'escalier les dévore. Ils vont réapparaître, les uns derrière les autres après les mercis des décideurs. Le balcon les exhalera, dieux d'un soir, portés par une ville qui a tant besoin de lumière.