Article du sud ouest...
«L'échec de cette saison n'a fait que renforcer ma motivation pour le projet. D'autant qu'avec David (Banquet), on a trouvé quelqu'un de très motivé pour nous aider à faire grandir le club. »
À la tête de l'UA Libourne depuis un an, Jean-Pierre Pallaro n'a pas été découragé par l'échec de son équipe, 4e du championnat Honneur, dans la course à la montée en Fédérale 3. Au contraire. Le patron de l'entreprise Aquitaine vidange rapide, qui avait rassemblé la saison dernière dirigeants et deux gros sponsors autour de lui pour faire rebondir le club au plus vite, compte bien continuer à aller de l'avant. « Nous avons eu des blessures importantes à la mi-saison, et j'ai commis des erreurs. Si la plupart des gens ont tenu leurs promesses, j'avais accordé ma confiance à des gens qui ne me l'ont pas rendue. »
Quoi qu'il en soit, ce passionné qui n'avait pas caché à son arrivée être prêt à investir personnellement pour faire avancer le projet, pourrait profiter de l'intersaison pour taper fort. Ayant déjà défrayé la chronique en attirant les frères Yachvili (Grégoire et Charles-Edouard) l'été dernier, le président espère attirer quelques pointures, en s'appuyant sur le vécu et les amitiés de son ancien pilier de co-entraîneur.
« Ce sont des joueurs qui ont déjà connu beaucoup de choses, qui ont envie de s'investir dans l'encadrement d'un club, qui pourraient apporter beaucoup aux éducateurs, aux jeunes et dont on connaît le bon état d'esprit. » S'il reconnaît que des anciens pros ne viendront pas sans une contrepartie (comme cela existe dans la grande majorité des clubs mateurs), le président assure que l'argent n'est pas le principal moteur et qu'il ne s'agit pas de mettre en péril le club.
Bado, Brignoni, Jordan…
Les noms, pourtant, ont de quoi donner le vertige aux futurs adversaires libournais (lire ci-contre) au sixième niveau de l'Ovalie. Si rien n'est acté et que Jean-Pierre Pallatro ne confirme que des bouts des lèvres, par peur que le bruit fasse capoter l'affaire, trois joueurs seraient proches de trouver un accord avec l'UAL : le deuxième ligne international uruguayen (36 ans, ex-Stade Français) Juan-Carlos Bado qui a quitté l'élite en juin 2009 pour Valence d'Agen (Fédérale 1), son compatriote et numéro huit d'Oyonnax Nicolas Brignoni (34 ans, 19 matches de Pro D2 cette saison) et l'ancien demi de mêlée des Bulls (Super 14) Norman Jordaan (35 ans), triple vainqueur de la Currie Cup, sur lequel l'Union Bordeaux-Bègles a d'ailleurs jeté un œil ces derniers jours. Les deux premiers ont évolué avec David Banquet à Montauban ; le Sud-Africain, encore 20 matches avec Toulon en Top 14 en 2008-2009 et qui évoluait cette saison à Grasse (Fédérale 2), l'a côtoyé à Toulon… « Rien n'est signé, mais c'est vrai que je suis très intéressé, pointe Nicolas Brignoni, laissé libre par Oyonnax. Je cherche à m'installer pour me reconvertir, la région m'attire beaucoup… »
Il n'a pas dit non
Mais l'énorme cote, celui qui sera aussi certainement le plus dur à convaincre mais qui remplirait à lui seul les stades de Côte d'Argent tous les week-ends, se nomme Andrew Mehrtens. L'ancien ouvreur des All-Blacks (70 sélections) a certainement mis fin, à 37 ans, à sa carrière au plus haut niveau lors du barrage de Top 14 perdu par le Racing à Clermont. Mais son nom revient depuis quelques jours à côté de celui de Libourne dans le milieu rugbystique.
« Cela me paraît utopique, répondait hier le président du Racing Jacky Lorenzetti. On réfléchit d'ailleurs à lui proposer un rôle, qu'il reste à définir, au club. »
N'empêche. L'ancien des Crusaders et de Toulon aurait encore des fourmis dans les jambes (Marseille lui ferait aussi les yeux doux), il a conversé à plusieurs reprises avec David Banquet, dont il est resté proche, il aime le vin et serait prêt à écouter les dirigeants de l'UAL. D'ici à voir l'un des « monstres » de ce sport, connu il est vrai pour sa simplicité, porter les couleurs libournaises, il y a un fossé encore énorme et Jean-Pierre Pallatro ne souhaite même pas l'évoquer pour l'instant. Mais sait-on jamais