Le SUA devra s'en releverCrucifiés par Toulouse après la sirène sur un essai de Luke Mc Alister, les Agenais accusaient le coup vendredi soir. Mais ils sont aussi persuadés que ce sentiment d'injustice va les rendre plus forts.
«Je me demande pourquoi il n'est pas de l'autre côté de la planète », s'interrogeait vendredi soir Yannick Nyanga à propos de son ouvreur international néo-zélandais Luke Mc Alister. Le 3e ligne aile toulousain peut remercier Graham Henry de ne pas l'avoir retenu pour la Coupe du monde. Le All Blacks aux 22 sélections a, en effet, fait la différence à lui seul... avec un petit coup de pouce de l'arbitre Cyril Lafon.
Une dernière action forcément frustrante pour le SUA qui pensait bien tenir son exploit après avoir infligé un 20-0 au champion de France pour renverser une situation très compromise (3-17, 44e). Si les Agenais doivent se contenter au final du point de bonus défensif, ils sont persuadés que ce revers, aussi cruel soit-il, peut lancer leur saison. à condition de ne pas le ruminer trop longtemps.
1 Le syndrome de la première période
Cela devient une bien mauvaise habitude. Le SUA est un diesel qui a du mal à se mettre en route. En cinq journées de Top 14, les Agenais n'ont encore jamais mené à la pause, mais ils n'ont aussi jamais perdu la seconde période. « On en avait discuté avant le match avec Adri (Badenhorst), on ne comprenait pas pourquoi on a toujours du mal à se lancer, souligne le 3e ligne Jean Monribot. On dirait qu'on attend de courir après le score pour se réveiller. Ce n'est pourtant pas une question de motivation. »
Si les Agenais avaient réussi à remonter un handicap de 16 points (19-3) à Brive et de 4 points (9-13) contre Lyon, le retard pris à la pau-se à Castres (22-3) leur avait été fatal alors qu'ils avaient fait jeu égal en seconde période (8-
. Vendredi, ils étaient encore menés 3-17 avant d'infliger un 20-0 aux Toulousains. Le SUA n'a sûrement pas perdu le match que sur la dernière action du bourreau Mc Alister.
2 Une mêlée retrouvée et un pack qui avance
Paradoxe de cette rencontre, c'est à la suite d'une mêlée à cinq mètres de leur ligne que les Agenais ont laissé filer la victoire. Chahuté depuis le début de la saison, le pack du SUA s'était pourtant bien rassuré dans ce secteur sur la première introduction toulousaine (5e).
Un champion de France, certes privé de plusieurs joueurs clés devant, qui a été sanctionné à quatre reprises dans cet exercice en première période. Mais le SUA a aussi écopé de deux pénalités lourdes de conséquences : la première faisant avorter la première occasion d'essai (25e), la seconde permettant à Mc Alister de creuser l'écart (3-17, 44e). « Malgré la défaite, on avait déjà le sentiment qu'il s'était passé quelque chose devant à Castres », assure Jean Monribot. Les groupés pénétrants dévastateurs en seconde période vendredi soir ont confirmé cette impression.
3 Un banc qui apporte de vraies solutions
Avec le retour des cadres et des blessés, le SUA était quasi au complet vendredi soir pour affronter le champion de France. Christian Lanta avait prévenu : « C'est important contre Toulouse d'avoir une équipe et un banc. Il faudra être solide à 23. » La rentrée d'Opeti Fonua a apporté notamment de la puissance dans l'axe, même si on peut lui reprocher de ne pas avoir fait l'effort de se rapprocher des poteaux pour faciliter la transformation de son essai (Barnard l'a ratée) qui aurait pu faire la différence.
« On prend deux essais casquettes en première période mais les joueurs on montré des ressources plus que morales et ont su prendre le match en main, insiste Christian Lanta. Mais l'arbitre donne ensuite les moyens au Stade de le gagner. »
4 Un coup de bâton qui peut faire mal
Comment le SUA va-il digérer cette cruelle désillusion ? Christian Lanta en est persuadé : « Cette défaite va nous rendre plus fort. » Jean Monribot compte lui aussi sur ce « sentiment d'injustice » pour rebondir : « Il faut se nourrir de tout ça et j'espère que ça va lancer la saison. » L'arrière Silvère Tian préfère lui aussi positiver : « On a démontré qu'on est une grosse équipe et qu'on grandit bien. » Mais cela n'a rapporté qu'un seul point au SUA.
Pour le talonneur Jalil Narjissi, le prochain rendez-vous de vendredi (20 heures) à Perpignan peut permettre de remettre les pendules à l'heure : « Je commence à avoir un peu d'expérience, je n'ai pas peur qu'on ait pris un coup au moral. C'est frustrant, mais j'espère que ce revers va rendre le groupe plus soudé et plus fort. On n'a jamais rien lâché pendant toutes ces années. Il faut gommer les erreurs, mais je suis confiant pour la suite. »