PUBLIÉ LE 09/11/2012 09:07 - La Dépêche
SU Agen. Les Fidjiens ont des ailes
TOP 14.PORTRAIT. LEKA TAGOTAGO Leka Tagotago, l'ailier qui monte et qui ne rêve que d'une chose : jouer avec son pote Saïmoni Vaka… Une aile pour chacun./Photo JML
Mazet
Le SUA aura eu le bonheur d'avoir dans ses rangs Rupeni Caucaunibuca. Saïmoni Vaka et maintenant Leka Tagotago font flotter la bannière fidjienne sur le stade Armandie.
Ces îliens allez, n'ayons pas peur des mots, on les aime. Les Ueleni Fono, Semisi Telefoni, Opeti Fonua, Saïmoni Vaka, Lisiate Fa'aoso, les «anciens» et maintenant, sous les sunlights, un certain Leka Tagotago.
Tonguiens ou Fidjiens, rares sont les fois où les costauds des îles font la tête.
Seul bémol, s'ils sont très accessibles et souriants (juste un rictus pour l'immense Fa'aoso), ils ne sont pas très volubiles ou alors ne parlent que très peu français. Le grand (1,94 m, 97 kg) ailier Tagotago ne dépare pas de la troupe. C'est donc avec un grand sourire qu'il vient à la rencontre du plumitif de service.
Le jeune homme (21 ans) n'avait jusqu'à présent brillé qu'avec les Espoirs, les saisons passées. Lui, comme d'autres, a déjà connu la blessure : «L'an passé j'ai été touché à un ménisque», une blessure qui l'a forcément tenu à l'écart quelque temps.
Intégré au groupe professionnel cette saison, il semblerait, comme l'a montré sa dernière prestation face à Clermont, que le Fidjien ait marqué des points.
Au fait, ailier, Fidjien, ça ne vous rappelle pas quelqu'un ? Leka Tagotago a compris que nous faisions allusion à l'incomparable Rupeni Caucaunibuca : «Rup's c'est la star dans mon pays comme Nalaga et Delasau (ex-Stade Toulousain, très proche de Rup's).» Caucaunibuca, l'exemple, le modèle pour Tagotago qui l'a côtoyé à Agen (2009). «J'ai fêté Noël 2010 avec lui et Delasau» se rappelle Tagotago qui explique n'avoir plus de nouvelles de l'insaisissable ailier depuis que ce dernier et reparti aux Fidji.
Mais s'il admire Caucaunibuca, il rappelle que c'est d'abord une autre star de ce jeu qu'il a côtoyée, le Clermontois Naipolioni Nalaga qu'il a eu l'occasion de voir à l'œuvre aux Fidji : «Nous étions dans le même club à Nadroga, mais lui jouait en première, moi chez les moins de 20 ans.» Caucaunibuca, Delasau, Nalaga… Sivivatu, que des ailiers hauts de gamme estampillés Fidji. Il nous revient à l'esprit la remarque d'un certain Vern Cotter, il y a peu, quand nous luis demandions ce qu'il craignait du SUA. «J'ai remarqué ce Fidjien qui est rentré en fin de match…». L'entraîneur avait remarqué Tagotago contre Castres, il ne connaissait pas ce joueur, mais il avait vu chez lui quelques qualités. Tagotago a fait un bon match contre Clermont, il le pense, mais il ne veut pas s'arrêter là. «Oui, je suis content. A l'entraînement, je donne tout.» Déterminé, Tagotago qui a bien l'intention de se bonifier. Le portable sonne… c'est son colocataire, un certain Saïmoni Vaka, pressé de rentrer. À propos de ce dernier : «Nous nous connaissons depuis l'école nous étions ensemble à Suva Grammar» Le monde est petit où plutôt les Fidji. Tagotago n'a qu'un souhait : «J'aimerais jouer avec lui, lui sur une aile et moi sur l'autre.» David Darricarrère, qui nous confiait il y a peu croire aux Fidjiens, décidera. Les deux ailiers s'entendent comme larrons en foire. Au fait, qu'est-ce qu'on mange quand on est Fidjien ? : «Du poulet et du manioc» et ? «du poulet…». Le tandem Vaka-Tagotago aime la volaille. Le ménage ? : «c'est chacun son tour» précise Tagotago dans un grand éclat de rire. C'est sûr on ne doit pas pleurer dans l'appartement du tandem fidjien du côté de la mairie.
346' de jeu, un essai
Depuis le début de cette saison, l'ailier fidjien Leka Tagotago est apparu à cinq reprises dans la formation suaviste, quatre fois en tant que titulaire, deux en Challenge européen (80'à Calvisano où il a marqué un essai et de nouveau 80' face aux Anglais de Bath à Armandie) et deux fois en Top 14 (80' à Toulouse et autant à Armandie, face à Clermont, le jeudi 1er novembre). Leka Tagotago était remplaçant face à Castres, il aura joué 26'.
J.-P. Delserre