PUBLIÉ LE 23/01/2013 08:33 - La Dépêche
Entre Giraud et Agen, c'est une histoire d'hommesRUGBY. TOP 14. L'EX-MONTPELLIÉRAIN S'EST MÉTAMORPHOSÉ, CETTE SAISON, DANS LE LOT-ET-GARONNE.
Marc Giraud s'est investi sans retenue dans le projet agenais./Photo DDM, Morad Cherchari
Sa dernière grande bouffe… c'est le talonneur international parisien Dimitri Szarzewski qui la lui a servie, à l'arrière d'un maul, lors du traditionnel boxing day. Lumière éteinte ; huit points de suture à l'intérieur de la paupière pour un Marc Giraud qui n'a jamais voulu en faire tout un plat. «Actuellement, à Agen, on a d'autres problèmes à régler que le cas Szarzewski. J'ai souffert de mon absence mais la commission de discipline a fait son boulot». Point. Pleurnicher n'est pas le genre de la maison.
«Looping», fils de «Leon»Fils de Jean-Michel Giraud, deuxième ligne de Toulouse (champion de France en 1985 et 1986) surnommé «Léon» par les parents des juniors Reichel du Stade, qu'il a entraînés il y a six ans (avec son bonnet, il avait le côté Jean Reno version tueur à gage du film de Besson), Marc, 3e ligne de champ et de combat, est appelé «Looping». C'est un autre Jean-Michel, Parent, qui l'a ainsi surnommé. Les deux hommes ont porté les couleurs du Stade Montois et du SUA mais leur amitié, cimentée par un amour des bonnes tables, s'est nouée à Agen. «Looping», confie Jean-Michel Parent, «car il ressemble à l'un des acteurs de la série télévisée l'Agence tous risques. Au premier abord seulement car il est posé.
«Le jour après la nuit»Côté rugby, c'est un bon technicien, il est intelligent, joue juste. Il sent le rugby. Côté personnalité, il peut être excessif il aurait donc pu jouer à notre époque».
Marc Giraud (1m96-103kg) a besoin de se sentir bien dans un groupe pour donner sa substantifique moelle. Ce fut le cas à Mont-de-Marsan (2006-2009) «où il y avait des joueurs et des hommes extraordinaires». Il a besoin d'être en confiance pour s'exprimer : «Dans ma tête, cette saison, c'est le jour après la nuit». Plus dans les plans de Fabien Galthié lors de sa dernière année à Montpellier (2011), pénalisé l'an passé par une blessure, il semble métamorphosé, en adéquation totale avec le staff dirigé par Philippe Sella. Il compte dans la «cuisine» du groupe et pas seulement parce qu'il est titulaire d'un BEP CAP et Bac pro mention complémentaire en pâtisserie.
À 27 ans le 27 février prochain, il vient de prolonger pour trois ans l'aventure agenaise : «Je me sens imprégné par le projet de jeu, par le projet du club. J'ai voulu marquer ma confiance à celui-ci, dire que j'étais à fond avec lui car j'aime m'engager aux côtés des hommes».
Trinh-Duc ?
Le meilleur 10 français
Un engagement qu'il a sans doute hérité de son père : «Il m'a transmis une éducation, un respect des gens et une certaine manière de vivre, au jour le jour». Un franc-parler aussi. Marc Giraud dit les choses, même si elles dérangent : «Pour moi, Trinh-Duc est le meilleur dix français», assure-t-il en espérant ne pas avoir à le constater une nouvelle fois vendredi soir (19 heures). Mais Marc Giraud est aussi redoutablement malin.
Bertrand Chomeil