«Ouvrir le centre de formation à d'autres disciplines»Publié le 15/05/2013 à 09:26 - - La Dépêche
SUA. Pierre Chollet, ancien président de l'association du Sporting.
«Il faut maintenant créer un centre de formation moderne», dit Pierre Chollet/Photo LPB Jean-Michel Mazet
La formation des jeunes du Sporting a été toujours été au cœur du discours de Pierre Chollet. Ancien président de l'association du SUA, aujourd'hui adjoint au maire d'Agen, il est favorable à l'idée d'ouvrir le centre de formation du club à d'autres disciplines.
Sa passion pour le SUA n'est jamais loin. Au détour d'une phrase, elle surgit. Une lumière dans le regard, un ton de voix particulier et il raconte qu'il a vu, un jour, un Crabos taper un drop de 55 m, se souvient du plaisir de regarder évoluer, au sein de la même équipe de jeunes, un trio infernal composé de Dulin, Bales et Chateauraynaud, évoque le recrutement de Monribot…
Les liens entre Pierre Chollet et le Sporting sont forts. Il est un enfant du club. Il y a joué. Il a été le président de l'association de 2001 à 2007 (en 2002, ses vice-présidents étaient : Philippe Bernies et Yves Salesse). Cette seconde chute en Pro D2 a fait tousser le chef du service de pneumologie du centre hospitalier d'Agen et adjoint (développement durable) au maire.
«Revenir à nos fondamentaux, à notre formation agenaise»Fidèle à ses convictions, il n'a d'ailleurs pas caché attendre un «diagnostic» pour expliquer l'échec sportif - il parle de «gâchis sportif». La lettre ouverte du président Alain Tingaud, publiée le 6 mai dernier dans nos colonnes, a répondu à certaines de ses interrogations sur, par exemple, l'adhésion de certains joueurs au projet sportif.
«Dans le cas d'une descente en Pro D2, la première année est la plus dure aussi bien sur le plan sportif que financier», souligne-t'il non sans espérer que cette «descente soit l'occasion de rassembler tout le monde». De fédérer. Mais, surtout, il convient, selon lui, de «revenir à nos fondamentaux, à notre formation agenaise». Il considère que, cette saison, le club n'a pas assez fait confiance à ses jeunes. Or, dit-il, «la formation agenaise est de qualité». La dernière finale des Espoirs ou le parcours des Crabos en sont les meilleures preuves. Tout comme le classement en catégorie 1, cette année encore, du centre de formation est le fruit du travail de fond effectué par l'équipe du président Yves Salesse.
Pour consolider l'édifice, Pierre Chollet est favorable à une piste de réflexion ouverte par le projet Academia (*). Il la dévoile : «Ouvrir le centre de formation à d'autres disciplines». Il développe : «Le dossier est entre les mains de Thierry Hermerel (adjoint délégué aux sports). Il s'agit de créer un centre de formation moderne, digne de ce nom. La vision municipale montre qu'il y a à Agen une dynamique formidable d'autres clubs, comme le football ou la natation. On pourrait imaginer que, sur 16 chambres au centre de formation, 12 soient réservées au rugby et quatre à d'autres disciplines».
Cet élargissement à d'autres jeunes pourrait aussi permettre de glaner de précieuses subventions et de poursuivre sereinement les travaux de rénovation du centre de formation.
(*) Le projet Academia est un projet sur lequel travaille le SUA. Il traite de la formation au sein du club.
Il espère désormais un projet fédérateur«Je remettrais ma fonction de président du conseil d'administration à la disposition des actionnaires de la SASP SUA-LG lors d'une assemblée générale que le dernier conseil d'administration du 27 mars 2013 a convoqué sur ma demande le 4 juin 2013. L'occasion de cette assemblée générale permettra, aux actionnaires actuels mais aussi à toute personne, groupe de personnes, investisseurs, mécènes qui désireraient proposer un projet pour le SUA, de le faire savoir avant et pendant cette AG et le club accueillera évidemment toutes les initiatives qui se feront connaître.» Extrait de la lettre ouverte du président Alain Tingaud du 6 mai dernier. À notre connaissance, aucune autre «initiative» que celle de l'équipe en place n'est en train d'émerger. Pierre Chollet s'en dit «surpris». Par choix philosophique, il aurait aimé qu'un autre projet se lève. «Lorsqu'il y a des tensions, c'est mieux», sourit-il. C'est aussi l'expérience qui parle.
En 2001, après la terrible crise financière, Pierre Chollet était dans l'équipe de Jean-Pierre Guignard avec des hommes comme le regretté Philippe Faure, les avocats Édouard Martial et Jean-Christophe Moutou, le futur directeur général Laurent Lubrano pour ne citer qu'eux. En face, il y avait Jean-Louis Auriau. Le vote avait légitimé le projet gagnant, celui de Guignard. Bien entendu, les époques ne sont pas comparables et Pierre Chollet ne les compare pas. «Le SUA est aujourd'hui complètement dans un professionnalisme où les présidents sont capables d'investir des sommes colossales.»
Pierre Chollet espère donc désormais un projet rassembleur. «À tous les étages, le projet du SUA doit être le plus fédérateur possible, confie-t-il. Il doit réunir toutes les composantes du club à savoir les entrepreneurs, les actionnaires, les bénévoles, les éducateurs, les supporters. Une fois le projet voté, tout le monde doit se mettre en ordre de bataille pour soutenir le Sporting dans un concert difficile, celui du rugby professionnel. Et que le Sporting continue à nous faire rêver».
B.C.
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