Pro D2 : le Stade Rochelais décroche la demi-finale à domicilePublié le 08/05/2014 à 06h00 , modifié le 08/05/2014 à 09h59 - Sud Ouest
En s'imposant mercredi 34-14 à Carcassonne, lors d'un match rejoué, les Rochelais ont obtenu leur billet pour une demi-finale de Pro D2
Grâce à ce succès les Maritimes recevront Lyon sans pression dimanche.
© PHOTO PHOTO PQR/« L’INDÉPE,NDANT »/C. B.
Décidemment, cette saison, jouer à Carcassonne procure des émotions incroyables pour les Rochelais. Après un premier acte remporté le 22 février dans les arrêts de jeu d'une fin de match houleuse, les Maritimes ont gagné (14-34) un match extrêmement important pour le club, hier soir, avec une équipe remaniée et rajeunie, dans des circonstances qu'ils n'oublieront pas de sitôt.
Les Jaune et Noir ont mis les choses au(x) point(s) en s'imposant finalement avec le bonus offensif. Les Carcassonnais, qui alignaient eux aussi une équipe largement remaniée, n'ont résisté qu'une mi-temps avant d'être complètement dominés par les Rochelais, au grand dam de leurs supporters qui regrettaient que cette mascarade (victoire, réclamation, appel, contre-appel, recours...) se termine ainsi.
Des coiffeurs « à la Spaggiari »Auteurs d'un essai en première période par Van Vuuren, les visiteurs en inscriront trois autres (Vuli Vuli, Van Vuuren, à nouveau, puis Santallier) en seconde, histoire de mettre définitivement les points sur les « i », cloturant cette rocambolesque histoire. Clin d'œil de l'histoire, pour ne pas dire symbole d'un groupe et d'un club qui visent le même objectif, c'est une équipe jamais alignée jusque-là qui a décroché la demie à domicile après laquelle court le Stade depuis trois saison.
Les « coiffeurs », comme s'appellent souvent les remplaçants amenés à jouer ce type de match, ont parfaitement joué le jeu et porté haut les couleurs de l'ASR. Espoirs dont c'était la première feuille de match (Méron, Sillé, Fray, Ceccarelli, Abiven, Giraud, Chiker), joueurs peu utilisés en cette fin de saison (Sénéca, Kaulashvili, Wessels, Berger, Marienval, Herry, Le Bourhis, Santallier...) ont vécu une émotion indescriptible. « Il y en a eu toute la journée. Même hier soir (mardi), au moment de préparer le match. En les voyant s'entraîner, on a senti quelque chose se passer », confie Fabrice Ribeyrolles.
« Je l'ai dit à Fabrice pendant la mise en place, j'ai rajeuni de dix ans, s'amuse Patrice Collazo. J'avais appelé le président (Vincent Merling), je lui ai dit qu'on allait faire quelque chose. Je voyais dans leurs yeux qu'ils allaient gagner. » Et les coaches ont eu la même impression hier matin, au moment de prendre le volant des minibus affrétés pour l'occasion. « C'est ça aussi, le rugby, se régale le coach des avants. On est venu avec les fourgons pour faire un braquage. Mais à la Spaggiari (le cerveau du casse du siècle, NDLR), sans violence. Les joueurs avaient le sourire ! »
« Ça va marquer le club »
« J'ai beaucoup de fierté pour ce club, son système de formation. C'était peut-être le match le plus important de la saison, et ce sont des minots, dont certains ont pris des jours de RTT pour jouer, et d'autres qui ne savent pas ce qu'ils feront la saison prochaine, qui l'ont gagné, poursuit l'ancien pilier. Je leur avais dit avant le match que 12 000 personnes allaient les remercier. C'est un truc qui marque un club, des hommes, joueurs comme coaches. Je tire un grand coup de chapeau à des mecs comme Clément (Marienval), Maxime (Le Bourhis, François (Herry)... pour qui ce n'est pas facile cette saison. Tu ne ressors pas pareil d'un truc comme ça. Je pense que ça va marquer tout le club. »
« C'était fabuleux de voir les minots jouer comme ça face à des “Golgoths”, de sentir cet enthousiasme, cette générosité, vibre Fabrice Ribeyrolles. On l'a vécu avec le staff des Espoirs, qui était là, Sébastien Boboul et Laurent Albinet. C'est un grand moment de la saison, ils ont fait honneur à la formation rochelaise. ça prouve la qualité du travail, l'envie de ce groupe. Quand je vois Le Bourhis, Soucaze, Clément amener les jeunes comme ça... Ils avaient une double mission, individuelle et collective. Ce n'était pas une sanction. C'est un plaisir exceptionnel ! On recevra Lyon (dimanche) sans pression, soulagé. ça restera une grande performance et un grand moment ! »