Stéphane Prosper : «Gare au confort !»
Pro D2. Le coach se livre avant le match amical de ce soir (20 h 30) à Biarritz
Dans cette dernière ligne droite de la préparation, les messages de «réveil» adressés aux joueurs se répètent, à l'instar de celui du coach des trois-quarts, Stéphane Prosper.
Caucaunibuca, Toua, Mchelidze, Botica : l'entraîneur des trois-quarts que vous êtes n'est-il pas le grand gagnant du mercato estival au SUA, avec le seul départ de Ludik ?
Ce serait faire offense aux autres joueurs recrutés et au travail effectué par le staff que de dire cela. C'est sûr que, pour un regard extérieur, avec la venue de «Caucau», l'apport de Toua, l'arrivée de jeunes comme Mchelidze, cela paraît être un recrutement intéressant. Après il faut compter sur une part d'incertitude et sur une autre part de chance.
Vous n'êtes donc pas privilégié ?
On ne raisonne pas en recrutement de joueurs de devant ou de joueurs de derrière, c'est un recrutement global qui doit impacter l'ensemble du groupe qui nous anime.
Côté départs, la stabilité de l'effectif doit vous satisfaire ?
C'est très intéressant de pouvoir conserver l'ossature du groupe. C'est confortable pour démarrer la saison. Mais là est justement notre problème, il nous faut faire attention au confort.
C'est un message pour les joueurs qui étaient déjà là la saison passée ?
Oui. Il faut faire attention aux excès de confiance. Nous sommes dans une période où nous devons être très vigilants et concentrés sur tout ce que l'on fait en termes d'efficacité. Nous sommes dans un championnat très relevé, avec une poule très homogène et toujours plus de prétendants aux cinq premières places.
Comment appréhendez-vous l'arrivée de Rupeni Caucaunibuca ?
Il arrive dans un autre contexte, dans un autre championnat et dans un autre groupe et lui-même est un autre joueur. Il aura nécessairement une période d'adaptation dans un nouveau groupe, avec une remise à niveau physique, un apprentissage du plan de jeu et la connaissance de ses partenaires. Il n'empêche, on va tout faire pour essayer de l'amener à être ce qu'il a été.
Pour un coach, face à l'idole d'Armandie, il n'y a pas une forme de pesanteur, l'obligeant à le faire jouer ?
Pas du tout. C'est un joueur qui doit intégrer un groupe avec 90 % de l'ossature conservé. Il doit se fondre comme tout le monde dans ce groupe, trouver sa place.
Paradoxalement, au même moment, vous avez intégré beaucoup de jeunes durant la préparation.
Il y a eu les Tolot, Girard, Acadie, Hériteau… C'est un projet annoncé dès le départ, dans la continuité du travail de la saison passée. C'est la politique du club, par l'intermédiaire de l'éclosion de la structure Académia.
Quel regard vous portez sur eux ?
Leur premier objectif, c'était de résister à la charge de travail très lourde et très conséquente du groupe pro. Ils ont touché du doigt les exigences du haut niveau, mais cela reste une période d'apprentissage pour eux.
On les verra bientôt en match ?
(Prudent) Ils ont des qualités qui laissent penser qu'avec du travail ils pourront atteindre leurs objectifs personnels.
Pouvez-vous définir la vision du jeu que vous partagez avec Mathieu Blin et Jean-Jacques Crenca ?
C'est un jeu le plus complet et le plus collectif possible, avec un «mix» avants et trois-quarts très important. Dans la philosophie agenaise, l'alternance nous importe beaucoup. Il faut déplacer le ballon, mais de façon organisée.
Vous faites souvent appel à l'autonomie des joueurs.
La lecture du jeu et l'adaptation tactique sont fondamentales pour nous. C'est aux joueurs de faire les bons choix. Même s'il y a, à la base, des formes de jeu programmées, derrière on les fait beaucoup travailler pour qu'il soit en capacité de réagir et de prendre des décisions.
Et les dernières séances de «ping-pong» rugby, elles servent à quoi ?
Elles font partie d'un cycle de séquences de travail programmées durant cette période. Ce sont des situations de jeu qui doivent générer des contre-attaques.
Propos recueillis par B.G.
Le Petit Bleu