En 2012, le Qatar a réussi une première mondiale peu connue, il a été le premier pays à instituer une fête nationale du sport, à l'initiative même de l'actuel émir Al-Thani.
Désormais, le deuxième mardi de février est donc férié, et les Qatariens sont incités à pratiquer une activité. Plus que jamais, l'émirat continue d'investir dans le foot, le tennis, le handball ou l'hippisme.
Une véritable cause nationale
Au même titre que la santé et l'éducation, le sport a été érigé en cause nationale.
Le Qatar l'utilise comme un outil de diplomatie douce. Il y a bien sûr le Mondial 2022, qui attirera le regard de la planète entière, il y a le PSG, que l'émirat accompagne dans son essor, mais aussi une implication forte dans les événements comme le Prix de l'Arc de Triomphe ou les Doha Goals qui se dérouleront début novembre.
Ce forum géant, qui se tiendra dans la capitale, a pour but de "construire une communauté de personnalités issues de tous les domaines pour qui le sport est un vecteur de développement social et économique".
"Le développement du sport fait parie des priorités du Qatar", confiait Nasser Al-Khelaïfi en mars à Pascal Boniface dans le revue de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).
"Nous pensons que le sport est important pour la santé, le bien-être et la cohésion collective, poursuivait le président du PSG. Les investissements Qatariens dans ce secteur font écho à l'un des objectifs du gouvernement de diversifier les sources de revenus et de croissance.
50% du PIB du pays est généré par des secteurs autres que les hydrocarbures.
L'économie mondiale du sport représente quelque 103 Mds d'euros avec une croissance annuelle supérieure à 4%.
Une soif d'entreprendre et d'organiser
Après l'obtention de l'organisation des Mondiaux du Handball en janvier et de foot en 2022, le Qatar s'est positionné pour obtenir ceux de l'athlétisme en salle en 2019 et devrait en faire de même avec le volley.
Parallèlement à ces candidatures, les dirigeants Qatariens multiplient les conférences, à l'image de l'Aspire Académy Forum qui s'est déroulé à Paris lundi et mardi (6 et 7 octobre 2014).
Ce rendez-vous se décomposait en deux parties: un sommet sur la performance et la science dans le football avec des représentants de 40 équipes (PSG, Barcelone, Real, Philadelphie, Guangzhou ....) et 10 fédérations (France, Brésil, Italie.....), ainsi qu'un salon sport business.
Celui-ci a permis à des sociétés françaises comme Lagardère de nouer des liens avec des acteurs locaux majeurs comme Qatar Airways ou Qatar National Bank....
Au quotidien, l'académie Aspire, associée à l'hôpital Aspetar, accueille des athlètes et des jeunes du monde entier et vise à "devenir d'ici à 2020 une référence grâce à des méthodes de travail et un suivi médical d'excellence des champions", selon un dirigeant Qatarien présent à Paris.
Un savoir-faire de plus en plus reconnu
Le petit émirat accueille une cinquantaine d'événements sportifs sur son sol chaque année: courses auto-moto, tour cycliste, tournois de tennis, super-coupe d'Italie de football le 22 décembre....
Les grands rendez-vous à venir attirent les entreprises étrangères, qui espèrent décrocher de gros contrats dans le domaine de la construction notamment.
Aujourd'hui, on vient aussi du monde entier pour solliciter l'aide du Qatar et notamment les compétences de l'académie Aspire, comme prochainement les jeunes Argentins des Newell's Old Boys qui y séjourneront en novembre.
Henri Leconte était présent lundi et mardi à Paris pour faire la promotion du padel, un sport à mi-chemin entre le tennis et le squash, très prisé en Espagne."Au sein de l'académie Aspire, où beaucoup de disciplines sont enseignées, je pense que le padel peut avoir sa place" nous a confié l'ancien champion de tennis.
Rafael Nadal va ouvrir dans quelques mois une académie à son nom à Doha. Les plus grandes stars du sport, de l'ancien numéro un mondial du tennis à Zidane, n'hésitent plus à associe leur image à celle du Qatar
Arnaud Hermant Le Parisien, jeudi 9 octobre