Le demi de mêlée du SU Agen revient sur le début de saison de son équipe et explique son futur départ à La Rochelle.
« Sud Ouest ». Comment expliquez-vous ce début de saison avec ces défaites de justesse, notamment à domicile, face à des concurrents directs au maintien ?
Alexi Balès. C'est un début de saison très compliqué pour nous car beaucoup de choses jouent en notre défaveur. On fait relativement de très bons matches à chaque sortie, mais il n'y a pas ce petit rebond en notre faveur ou les décisions arbitrales souvent contre nous. Cela explique un peu nos défaites, mais il y a aussi les erreurs défensives ou encore les erreurs qu'on peut faire près des lignes qui font que l'on n'arrive pas à scorer ou que l'on prend des points rapidement…
Le SUA n’a toujours pas rendu les armes
Malgré les défaites, le groupe reste-t-il soudé ?
Oui, bien sûr. Ce n'est pas être langue de bois que de dire qu'il est encore soudé. Ce groupe-là a vécu beaucoup de choses comme la remontée en Top 14. On a eu des hauts et des bas même en Pro D2, mais on ne s'est jamais désolidarisés. Donc j'ai vraiment confiance pour qu'on reste tous concentrés sur cette fin de saison.
"On a eu des hauts et des bas même en Pro D2, mais on ne s'est jamais désolidarisés"
Le groupe croît-il toujours en ses chances de maintien ou prépare-t-il déjà la saison prochaine ?
On savait avant le début de la saison que ce serait compliqué pour nous, mais on est tous des compétiteurs et tant que l'on n'est pas mort, que mathématiquement ce n'est pas fini, on sera toujours à 200 % pour gagner le maximum de matches car on en a gagné trop peu pour espérer rester dans ce Top 14. Mais on va tout faire pour y rester.
Que pensez-vous du choix du staff d'aligner en Challenge Cup une partie du groupe des U22 ?
Concernant le projet du club, à savoir faire éclore les jeunes joueurs issus du centre de formation, je pense que c'est un très bon choix. On peut voir quelques jeunes, qui ont signé des contrats espoirs ou même pros, et qui s'entraînent régulièrement en première avec nous. Même si on n'a pas pu gagner un match, ce Challenge n'était pas réellement un objectif au niveau des résultats. Mais c'est surtout pour le futur du club qu'il a été très bénéfique.
Comment assumez-vous, malgré votre jeunesse, le fait d'être considéré comme l'un des leaders du groupe ?
Déjà, je joue à un poste où on a beaucoup de responsabilités. Demi de mêlée ou demi d'ouverture sont des postes qui demandent beaucoup de responsabilités très tôt, même si on est très jeune. Ensuite, ça c'est fait naturellement. Ça fait dix ans que je suis au club, j'ai réussi à franchir des étapes dans toutes les équipes et j'ai eu la confiance de chaque personne autour de moi. Que ce soit les entraîneurs ou les joueurs, je me suis senti bien et puis j'aime bien gérer et encadrer les troupes. Donc tout ça s'est fait naturellement.
"Demi de mêlée ou demi d'ouverture sont des postes qui demandent beaucoup de responsabilités très tôt, même si on est très jeune"
Vous avez signé à La Rochelle pour les deux prochaines saisons, pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix ?
C'est une étape dans ma carrière sportive. J'ai connu des hauts et des bas à Agen, des montées, des descentes, et je voulais voir autre chose. La Rochelle m'a permis d'avoir une opportunité, donc je l'ai saisie. Je pense que c'est un club qui peut m'apporter beaucoup avec ses ambitions.
Malgré votre départ, le SUA restera-t-il votre club de cœur ? Pour quel joueur aurez-vous le plus de regrets au moment du départ ?
Mon club de cœur est et restera Agen. Je suis né à 30 kilomètres d'ici, ma famille est d'ici, mes amis sont d'ici. Tous mes proches sont ici. Je suis dans les tribunes d'Armandie depuis l'âge de 7 ou 8 ans. Je suis le SUA et je le suivrai encore. Je serai leur premier supporter. Maintenant, beaucoup de personnes vont me manquer ici, pas qu'un seul joueur. Je me suis fait des amis, qui m'ont suivi depuis cadet, comme Mathieu Lamoulie, Antoine Erbani. Il y a aussi Benjamin Pètre, Brice Dulin qui eux, sont déjà partis. Après, j'entretiens de bonnes relations avec beaucoup de personnes ici à Agen. Donc, je pense que ça va me faire un sacré choc de partir.
En cette pause due au Tournoi des VI Nations, comment préparez-vous le déplacement chez le voisin Bordelais, samedi prochain à 18 h 30 ?
Nous avons eu une semaine de vacances. Je pense qu'elle nous a été bénéfique, surtout dans les têtes. C'est compliqué quand tu perds une série de matches et notamment le dernier à domicile (27-33 contre Grenoble). C'est assez dur pour nous en ce moment. On a besoin de ça pour préparer ce match à Bordeaux, d'être bien dans nos têtes. On a les moyens de remporter n'importe quel match. J'ai confiance.
Que pensez-vous de la prestation du XV de France, pour la première de Guy Novès face à l'Italie et plus précisément des joueurs qui ont évolué à votre poste ?
J'ai lu la presse un peu comme tout le monde, elle m'a semblé très critique envers l'équipe de France. Surtout qu'ils ont beaucoup de responsabilités. C'est eux qui représentent le pays. Ils n'ont pas eu beaucoup de temps pour se préparer. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, de jeunes joueurs. Tandis qu'eux, les Gallois et les Irlandais, cela fait plusieurs années qu'ils ont le même groupe. Parfois, quelques joueurs s'intègrent à ce noyau mais ils gardent la même ossature. Alors que cette équipe de France, elle est toute neuve. Après, à mon poste, j'ai confiance. Notamment en Sébastien Bézy, qui est un très bon joueur. Je le connais assez bien et je pense que c'est le futur de notre équipe de France